Numergy et Cloudwatt le cloud souverain « made in France » qui énerve

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Les deux projets de cloud souverain français ont, semble-t-il, décidé de faire leurs premières annonces simultanément. Hasard du calendrier ou course à la communication ? Critiqués dés le départ par certains acteurs du marché français existants, la polémique est relancée. Pourtant d’autres PME avaient fait le choix de s’unir pour monter leur propre projet de cloud national : le projet Nuage.

Deux projets pour un même objectif : Numergy et Cloudwatt

Pour commencer un petit rappel de l’historique. Le gouvernement français, conscient du retard pris en matière de numérique par notre pays, décida de lancer un projet de cloud public en 2009. Son objectif était de créer une alternative française aux offres existantes pour la plupart du temps situées dans des datacenters hors de France, voire de la communauté européenne.

Au final, ce n’est pas un, mais deux projets qui seront lancés ; l’état décidant de couper la poire en deux pour les financements publics. Ce sont de « gros » groupes institutionnels français qui sont choisis au grand dam d’autres sociétés existantes et déjà fortement impliquées dans le domaine du cloud comme OVH, Gandi ou encore Ikoula. IBM n’hésitera pas à protester en évoquant je cite : une « distorsion de concurrence ».

On se retrouve donc aujourd’hui avec deux nouveaux acteurs en devenir de la filière du cloud computing poursuivant un même objectif : Numergy porté par SFR et Bull et Cloudwatt d’Orange et Thales. Les premières annonces concernent la fourniture de service de type Infrastructure à la demande ou IaaS (Infrastructur as a Service)

Des projets fortement critiqués

La mauvaise humeur et l’inquiétude sont les sentiments qui continuent d’accompagner ces projets. Les acteurs existants (souvent des PME) se sentent trahis par l’État qui a choisi d’innover « par le haut » en ignorant leurs besoins.

OVH, toujours très communiquant, a répondu à ces annonces en mettant en ligne un nouveau site web : Vaporcloud.info. Le slogan de ce site est sans équivoque : « Vous aussi, vous en avez marre des annonces franco-françaises autour du Cloud financé par l’argent public ? Adoptez le Cloud français d’OVH.com ».

Le patron d’Ikoula, Jules-Henri Gavetti en profite également pour faire part de sa mauvaise humeur : « c’est n’importe quoi. Il y a des entreprises en France qui font de l’hébergement depuis 14 ans, qui ont créé des business à la force du poignet. Nous ne sommes pas seuls sur le marché, je pense à des OVH également qui sont déjà présents,  mais je ne comprends toujours pas pourquoi l’Etat finance un tel projet. C’est tout simplement ubuesque. »

Bref tout ceci fleure (jeux de mot !) bon le made in France. Ces deux gros projets semblent issus d’une action de lobbying des gros institutionnels français pour obtenir des fonds publics afin les aider à rattraper un virage qu’ils ont raté.

Un autre nuage continu son chemin

Loin de cette polémique, un projet français bien moins médiatisé a pourtant lui aussi réussi à obtenir des financements de l’état pour un objectif similaire. Le projet Nuage est porté par 7 PME (Non Stop Systems, Oodrive, CELESTE, DotRiver, Alphalink, Network Consulting, New Generation SR) et  deux laboratoires (LIP6, équipes Regal et Phare, de l’Université Pierre et Marie Curie).

Un projet qui a fait de l’efficacité énergétique son cheval de bataille. L’état finance à hauteur de 5 millions d’euros ce projet qui au total est estimé à 10 millions d’Eruos de Recherche et Développement. On est loin des chiffres précédents.

Comme quoi il serait encore possible en se réunissant pour des PME de susciter l’intérêt et obtenir l’aide des pouvoirs publiques. Un constat que l’on pourrait opposer à ces PME qui ont fait feu de tout bois contre Numergy et Cloudwatt même si je peux comprendre leur amertume face à la situation.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

1 réponse

  1. Bonob0h dit :

    Bah oui il faut que les pme se réunissent, etc …
    Pardon il faut aller en allemagne pour tout ça 😉 Car en France tout le monde veux être le chef à la place du kalif et ça fini en baston de coqs de basses cours 😉
    Depuis vercingétorix c’est tj la même rengaine 😉