Logiciels libres, sont-ils issus de travaux « spéculatifs »
Je réagis rapidement comme j’aimerai avoir le loisir de le faire plus souvent à un commentaire issu d’un message envoyé sur Linkedin.
Il y est question de travail spéculatif. Je vous met ici la vidéo en relation avec le sujet.
Le cas ici présenté est-il comparable a ce qui se passe dans le monde du logiciel libre et de l’open source ?
Ma réponse serait non, même si certaines similitudes pourraient laisser à penser que oui. Tout d’abord ce que présente ici la vidéo est le fait de plateformes en ligne dont je ne citerais pas de nom, mais que vous n’aurez aucun problème à identifier. Ces plateformes dites « d’intermédiation », se charge de mettre en relation un « producteur » et un « acheteur ». La particularité de ces plateformes est de se focaliser sur des productions « intellectuelles », du temps donc. Le cas exposé dans la vidéo est celle du graphiste, mais pourrait s’appliquer à d’autres productions artistiques ou œuvre de l’esprit.
Ce type de plateforme n’est pas à l’origine des logiciels libres ou open source. Ceux-ci naissent de différentes façons. Parfois motivé par le simple besoin d’un individu de répondre à un usage. Parfois dans un objectif commercial pour « disrupter » un marché ou encore par la commande d’une entité privée ou publique à un prestataire informatique.
Le point commun que l’on pourrait y voir est la non rémunération du travail de certains contributeurs. C’est toujours la limite du modèle du logiciel libre qui permet à qui le souhaite d’utiliser sans aucune contre-partie le fruit du travail d’un autre. Et dans les faits, c’est en effet souvent le cas, mais ce n’est pas forcément un mal selon l’intention de l’auteur, le contexte et la finalité de l’usage. Cela peut même parfois sauver des vies.
Autant dire qu’il n’y a rien de nouveau à l’horizon et que les licences n’évoluant pas ou peu la situation va perdurer. Pas plus tard que cette fin de journée, je partageais avec un confrère toute la difficulté pour développer des logiciels libres. Il y a des profiteurs, des individus qui ne jouent pas le jeu au risque de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Mais les dits profiteurs sont souvent des prédateurs nomades qui vont de branche en branche contribuant au final à scier les branches des autres qui eux jouent le jeu.
Chasse aux sorcières, laisser faire, un peu des deux ? Revoir certains aspects des licences de logiciels libre ou open source pour y injecter une certaine dose d’équité ? Mon choix ira pour la seconde solution déjà explorée, mais qui curieusement n’a jamais suscité un réel intérêt. Tout comme le travail « spéculatif » beaucoup ont intérêt à ce que rien ne change pour continuer d’exploiter cette ressource gratuite (mais que ne l’est pas) qu’est le logiciel libre. Il faut faire évoluer les règles pour forcer ceux qui ne veulent pas jouer le jeu à aller voir ailleurs. Un point sur lequel je reste à ce jour relativement intransigeant.