Nouvelles versions pour les logiciels de groupware open source OBM, SOGo et Zarafa

Cet article a été publié il y a 14 ans 2 mois 26 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

Le secteur du logiciel open source de Collecticiel comme disent nos cousins du Canada (Groupware en jargon anglo-saxon) reste très actif. Voici trois annonces de sorties :

• OBM 2.3
• La première Release Candidate de la version communautaire de Zarafa 6.40
• SOGo 1.20 en version finale

Revue des dernières versions de ces logiciels.

OBM est doté de fonctionnalités qui en font un outil extrêmement complet pour une entreprise cherchant à s’équiper d’une solution tout-en-un de collaboration. On retrouve donc toutes les fonctions classiques parmi lesquelles la gestion des emails avec miniG et dont l’interface reprend celle de la messagerie de Google Gmail.  A noter que miniG a été développé à l’aide du Google Web Toolkit.

OBM propose aussi des fonctionnalités de synchronisation avec les PDA, de Gestion de la Relation Client  et de contrôleur de domaine au travers de Samba. Les nouveautés de cette version concernent :

• Intégration de MiniG par défaut depuis cette version.
• Une refonte esthétique de la gestion des contacts et de l’agenda.
• L’indexation plein texte et l’ajout de fonctionnalités avancées d’administration. Le monitoring d’OBM s’appuie sur munin ce qui permet de profiter de son architecture de plugin extensible.

• Une meilleure gestion des synchronisations grâce à la prise en charge de iCal et de ActiveSync.

Zarafa joue sur la ressemblance avec Outlook. L’interface web ressemble comme deux gouttes d’eau à ce dernier. je vous laisse en juger par vous même :

Mais la ressemblance ne s’arrête pas là, car Zarafa supporte intégralement le protocole MAPI d’Outlook. Par contre, il vous faudra utiliser les versions payantes pour disposer de cette fonctionnalité.

Il s’agit d’une release candidate pour l’instant, la version finale devant être disponible au mois de mars 2010. Une des principales améliorations de cette version est le moteur d’indexation et de recherche full-text Lucene. Il permet de faire des recherches sur les emails, les rendez-vous, les contacts et également les pièces jointes.

L’interface Web a été mise à jour avec une vue « Aujourd’hui » façon Outlook, des raccourcis claviers, une vue en mode liste du calendrier, des informations supplémentaires dans le carnet d’adresses, et un assistant pour gérer les délégations. Des contributions comme un plugin Google maps sont également disponibles. Une démonstration vidéo (Flash nécessaire) des nouveautés est disponible.

SOGo je vous l’avais déjà présenté dans un précédent article que je vous laisse le soin de consulter pour connaître les principales caractéristiques de ce logiciel est issu du projet OpenGroupware.org. Il vise à améliorer la « scalabilité » ou capacité à monter en charge sur de très important volume. Pour l’interface web, autant Zarafa joue la carte de la ressemblance avec Outlook, autant SOGo a choisi de lui donner des airs de Thunderbid. La ressemblance est là aussi frappante.

Une autre caractéristique de SOGo est sa forte intégration avec Thunderbird et son module d’agenda Lightning. Des extensions spécifiques ont été développées ainsi qu’un « backport » (ou rétroportage) de Lightning. Pour l’instant, ces extensions ne sont pas compatibles avec ThunderBird 3. Intérrogé à ce sujet, Inverse, la société qui soutient ce logiciel m’a fait la réponse suivante :

SOGo Connector et SOGo Integretor ne fonctionnent qu’avec Thunderbird 2 en ce moment. Donc, afin que le tout fonctionne très bien et que tout soit bien intégré, il faut utiliser Thunderbird 2, SOGo Connector 0.98, SOGo Integrator 0.98 et la « Inverse Edition » de Lightning 0.9.8 – tout est disponible à partir de www.scalableogo.org

Pour ce qui est du support de Thunderbird 3, cela va arriver sous peu. Le problème n’est pas vraiment Thunderbird mais davantage Lightning. Nous devons réappliquer plusieurs de nos correctifs qui sont présents dans « notre version » sur la version officielle. Il y a déjà beaucoup de changements qui ont été intégrés par l’équipe de Lightning, mais il en reste encore afin que l’application soit aussi stable et performance qu’avec la « Inverse Edition » (nous avons plusieurs déploiements avec des milliers d’utilisateurs à notre actif.. donc il est capital pour nous que ca tourne bien!).

Modèles économiques

Zarafa adopte un modèle de type Freemium avec une édition payante disposant de fonctionnalités supplémentaires. Son approche est donc très similaire à celle d’éditeur open source du même secteur comme Zimbra.

OBM et SOGo (Inverse) restent sur un modèle classique basé sur des services d’intégration et des prestations de support. Pour Inverse par exemple, les différents niveaux de support vont de 750$USD à 7 500$USD. Côté OBM, en plus des services aux entreprises, il existe une offre en mode SaaS : OBM Online.

Lequel choisir ?

Comme bien souvent, il n’existe pas de réponse définitive et dépend de ces besoins et attentes. Leur mise en oeuvre n’est pas forcément triviale et peut prendre du temps si on souhaite le faire soi-même. Ces logiciels offrent des approches assez différentes. Zarafa joue la carte de la ressemblance avec Outlook, SOGo vise les gros déploiements et OBM offre un panel de fonctions sortant du strict cadre du Groupware. Il faut donc bien faire le tour de ces besoins avec de ce lancer dans le choix d’une de ces solutions. Le mieux étant de faire des pilotes pour essayer ces logiciels avec la contrainte pour Zarafa de ne pas pouvoir tester tous les modules sans acheter un minimum de licence.

Cependant si je devais faire un choix dans l’absolu, je me tournerais plutôt vers OBM ou SOGo compte tenu du modèle économique choisi. Le fait de devoir payer pour obtenir certaines fonctionnalités souvent indispensable pour réellement utiliser le logiciel me semblant se rapprocher un peu trop du modèle propriétaire. Il n’en demeure pas moins vrai que les sociétés éditrices adoptant ce modèle connaisse un développement plus rapide.

En tout cas, ces trois logiciels montrent clairement que les solutions de groupware open source sont matures, soutenues par des sociétés de services importantes et n’ont désormais plus rien à envier à Microsoft Exchange.