L’open source est un jeu de Lego ?

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Si vous avez lu mon billet sur mon bricolage autour de la synchronisation entre Thunderbird/Lightning et mon Nokia N900, le tout sans passer par un service tiers, vous avez pu avoir un exemple de ce que permet l’open source en matière d’assemblage.

Pourtant, ce que je cherchais à faire doit sembler trivial pour l’utilisateur d’un PC sous Windows ou d’un Apple. Mais elle devient plus ardue avec une machine équipée d’une distribution GNU/Linux.

Dans le monde de l’open source, à une problématique donnée, il n’y a souvent pas une solution, mais des solutions.

Un constat que j’ai déjà fait sur plusieurs projets. Il faut souvent assembler des logiciels, les modifier pour obtenir une adéquation parfaite avec les besoins exprimés. C’est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse apparente de l’open source.

Lorsque l’on vit dans le monde propriétaire d’Apple ou de Microsoft, les solutions sont uniques, prêtes à l’emploi, faites pour communiquer entres-elles. Il n’y a pas de questions à se poser, les solutions sont évidentes.  Cette simplicité apparente se paient souvent par une contrepartie moins sympathique. Une fois le doigt mis dans l’engrenage il est difficile d’en sortir.

C’est le piège du lock-in, imposé par une absence de choix présenté comme une évidence. Une évidence souvent associée soyons honnêtes à une simplicité d’utilisation réelle. Les produits d’Apple sont à mon sens emblématiques. Bien que n’en étant pas utilisateur, lorsque j’écoute les discussions échangées à ce sujet, il me semble que tout a été particulièrement bien étudié pour que tous les composants communiquent de façon quasi-naturelle. Ne soyons pas non plus trop angélique avec les environnements propriétaires, ils possèdent aussi leur lot de difficultés et d’incompatibilités.

Dans l’open source la conception des systèmes est acentrée sans coordination globale. C’est ce qui impose de fait l’usage des formats et protocoles ouverts qui sont le vrai ciment de ces applications.

Pensons aussi à tous les services web vedette de l’internet, les Google Apps, Twitter, Facebook, Youtube, etc… ils sont tous basés sur des briques open sources parfois communes.

Une fois n’est pas coutume de le dire, mais ce jeu de Lego sans plan que nous propose l’open source est un des moteurs de l’innovation.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

9 réponses

  1. JB dit :

    Ce foisonnement de solutions dans le libre apporte également une grande souplesse dans la mise en place des solutions.
    Cette souplesse apporte généralement de meilleures performances.

    Prenons l’exemple d’Apache: tout un tas de modules sont disponibles, mais pas forcément activés. Résultat: on n’active que ce dont on a besoin pour de meilleures perfs. Essaye de faire ça avec IIS 😉
    Mieux, en fonction du contenu, nous avons différentes solutions à notre disposition: Lighttpd, Nginx, … Du coup, on peut choisir la solution la mieux adaptée, ce qui n’est pas le cas du logiciel propriétaire.

    Maintenant, la caractéristique du logiciel propriétaire, c’est l’intégration plutôt que la solution unique. Exemple emblématique: Apple.
    Mais cela arrive également dans le monde du libre: qu’on aime ou qu’on aime pas, Ubuntu a fait un pas de géant dans ce sens, au détriment parfois… de la richesse des solutions.

    Comme quoi, on n’a rien sans rien semble-t-il

  2. Galuel dit :

    Comme les synapses d’un cerveau en formation qui se connectent les unes aux autres…

  3. victor dit :

    Reste que attention, il ne faut pas aussi que cette étiquette « Lego à assembler » face peur aux DSI, avec le côté « bricolage » et « amateur » que cela peut avoir.
    Donc oui du Lego à assembler, des briques à connecter mais avec des solutions Open Source dans beaucoup de domaines qui deviennent de mieux en mieux packagées et prêtes à l’emploi 🙂
    C’est aussi je pense cela qui fait avancer l’Open Source dans les entreprise.

  4. Philippe dit :

    @JB, Victor je ne crois pas qu’il soit possible un jour pour les logiciels open source d’atteindre le même niveau d’intégration que certaines gammes de logiciels propriétaires, mais est-ce souhaitable ?
    Par contre, il y a des regroupements notamment chez les éditeurs open source pour proposer des solutions packagées à l’aide l’ensemble de leurs logiciels. Un exemple qui me vient à l’esprit est celui de la Free Cloud Alliance
    @Galuel : jolie image 🙂

  5. MCMic dit :

    Tu devrais parler un peu moins d’Open Source et un peu plus de Logiciel Libre, c’est un problème récurrent sur ce blog je trouve :-/

  6. Philippe dit :

    @MCMic : en quoi est-ce un problème ?

  7. MCMic dit :

    Ben, parce que le Logiciel Libre est un mouvement philosophique profond et révolutionnaire là où l’open source n’est qu’un modèle économique pour les entreprises en mal de succès.
    L’open source correspond un peu au green washing, c’est des paillettes dans les yeux pour nous vendre un produit finalement proche de ce qu’on avait déjà.
    Le Logiciel Libre est une autre manière de voir l’informatique, basée sur l’éthique et la morale, mettant la communauté au premier plan, permettant d’utiliser au mieux l’outil informatique et de le rendre accessible à tout un chacun.

    Le Logiciel Libre élève ses utilisateurs au rang de contributeur là où l’open source leur laisse leur bas rôle de consommateur.

    Le Logiciel Libre est donc la plus belle opportunité informatique de notre siècle et l’on se doit d’en parler.
    L’open source est un terme de business man et ne mérite pas qu’on s’y intéresse.

  8. Philippe dit :

    Je me doutais de la réponse, mais je voulais être sur 🙂
    La notion de problème est relative. Compte-tenu de ce que tu écris je comprend que ce soit un problème pour toi.
    Je suis au courant des différences entre l’open source et le logiciel libre.
    Cet article aurait pu être écrit en remplaçant open source par libre. Cela n’aurait probablement pas changé grand chose. Cela montre que si on se cantonne aux aspects pratiques les différences entre l’open source et le logiciel libre sont souvent faibles. Du point de vue de la licence les licences de logiciels libres sont toutes reconnues par l’OSI comme étant des licences open source. Quand je parle d’aspects pratique et d’open source, je parle de logiciels libres.
    Si on regarde aussi les licences des éditeurs de logiciels open source on trouve en majorité des licences de logiciel libre. Pour avoir eu la chance d’échanger avec quelques patrons français de sociétés qui font de l’open source (avec des logiciels sous licences libres), je peux te dire que beaucoup sont parfaitement dans l’optique idéologique du logiciel libre.
    Donc oui j’utilise ce terme quand je fais des articles assez généraux sur des aspects pratiques qui concernent aussi les logiciels libres. C’est une façon de ne rejeter personne.
    Le monde n’est pas blanc ou noir pour moi. L’open source est une version « appauvrie » idéologiquement du logiciel libre. C’est indéniable. Tu as le droit de l’ignorer et de te passer des avantages que cela peut procurer en terme de pénétration de marché (pour utiliser un terme de business man). Ce qui compte c’est que cela reste du logiciel libre la plupart du temps. Après je crois que beaucoup de monde se fiche de révolution et de s’élever (terme quasi-religieux que tu emplois là) grâce au logiciel libre. Et je pense que ce n’est pas prêt de changer.
    Je vois souvent la FSF et ses membres comme des guides spirituels qui nous aident à nous améliorer, même si nous savons que la nature humaine est faible et qu’elle ne parviendra jamais dans son ensemble à cet élévation. Ca ne me rend pas triste car au final tout ceci devrait contribuer à nous rendre un monde meilleur à défaut de parfait.
    Voilà un peu où j’en suis. Merci pour ta remarque, elle me pousse à réfléchir et rien n’est immuable sur ce site 😉

  1. 7 juin 2010

    […] This post was mentioned on Twitter by Philippe Scoffoni, Nicolas Trossat. Nicolas Trossat said: L'open source est un jeu de légo ? – Philippe Scoffoni: http://goo.gl/eJYU […]