La saison des forks, après Owncloud, Seafile

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Seafile partage de fichiers en ligneJ’avoue que cela en devient presque comique. Après le fork d’Owncloud, voici celui de Seafile, une autre solution de stockage de fichiers en ligne. La rupture intervient cette fois entre Seafile Ltd et Seafile Gmbh.

Les deux structures ont chacune publié leur version des faits. Voici celle de Seafile Ltd et celle de Seafile Gmbh.

De ce que je comprends rapidement de la petite histoire, Seafile Gmbh a été créée après Seafile Ltd et avec l’aide de cette dernière. Seafile Gmbh aligne une longue série de doléances dont celle de l’augmentation des tarifs de support, 400 % annoncent-ils.

De son côté Seafile Ltd aligne également quelques griefs vis-à-vis de son clone allemand avec un dépôt de la marque Seafile aux USA, le non-versement du pourcentage de commission prévu, etc..

Je pense que tout cela va partir en gros « fight » entre avocats et juge à qui je laisse le soin de démêler l’affaire. Les utilisateurs « finaux » risquent d’avoir quelques sueurs sur la suite des événements.

Personnellement, je trouve ce fork très « instructif ». Je n’ai pas de soucis pour que l’on vienne m’expliquer les avantages du modèle d’éditeur de logiciel libre. Ce modèle a des avantages indéniables, mais aussi des faiblesses communes, oserais-je dire, à celles du logiciel propriétaire, également soumis au jeu du business et de ses coups bas.

Tout ceci me ramène à de vieux articles sur le sujet comme celui-ci évoquant des bisbilles entre deux sociétés françaises éditrices de logiciels de messageries collaboratives. Déjà à l’époque je pointais du doigt les différences de modèle et la stabilité potentielle qu’ils pouvaient offrir sur le long terme.

Y’a-t-il un bon et un mauvais modèle ? Communautaire vs éditeur ? Je ne pense pas, c’est comme les logiciels, il y a celui qui répond à mon besoin et à mes attentes. C’est tout l’intérêt de bien les comprendre, pour faire vos choix en toute connaissance de cause. Des deux côtés vous aurez à subir des inconvénients et bénéficier d’avantages. A vous de choisir ceux qui vous conviennent le mieux et ceux que vous pensez le mieux servir vos choix et vos orientations. C’est presque comme choisir le modèle de société que vous voulez pour demain.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

7 réponses

  1. Bonob0h dit :

    Bref, donc contrairement à ce qu’affirme la grande majorité des porteurs / défenseurs du libre à faire un autre modèle de société, voir économique, etc la résultante n’est pas mieux que ceux qu’ils combattent car au final les comportements humains les plus méprisables reprennent le dessus très rapidement !

    Donc encore une fois trop de liberté tue la liberté … et prouve que l’humanité n’est pas encore prête à moins de l’y « contraindre » et en même temps de la former pendant le projet et ne pas seulement se pré-occuper du business et de la techno …

    Reste qu’au moins et si besoin, on peut en récupérer les sources pour tenter de faire autrement et par exemple dès les statuts fondateurs mettre en place les plus grandes libertés mais avec des droits pour une minorité qui aura véto pour empêcher ceux qui veulent détourner les cadres originaux …

    Reste le problème à trouver le noyau de participant de base qui permettent de vraiment initier et que la majorité puissent avoir les « encadrements » pour avancer sur les usages !

    PS : ça me donne l’idée d’un scénario de « sit com » : « Les Feurk du Libre »

  2. Au final, les ressources sont dispersées et des projets avancent moins rapidement… Le modèle du libre et du fork, c’est bien. Mais en abuser…

    Bref, autant uriner dans un violon…

  3. kalunozor dit :

    Vous voyez quand même tout en mal.
    Le problème c’est pas le fork, le problème c’est que les deux équipes avaient des différents. Tu penses sérieusement que le dev aurait été boosté avec des équipes qui s’entendent pas? Faut être réaliste le fork était la meilleure solution pour les deux sinon ils se seraient battu sur le même produit avec deux sociétés différentes aux logiques différentes, c’est bien pire pour un client il n’y comprend rien.
    Je vois pas où est le problème du fork perso, quand un développeur a trop d’ego et qu’il crée son propre logiciel avec deux features c’est vrai que c’est nul mais c’est souvent parce que les features ont pas étés acceptés sur le logiciel de base. Donc la question est vaut-il mieux arrêter de dev et ne pas proposer ses ajouts où faire un fork? la réponse est limpide, il vaut mieux faire un fork. De plus on est à une période ou le fork est rentré dans les moeurs avec github qui nous permet de faire nos propres branches des logiciels hyper simplement. Le fork n’est pas une bête nuisible parce que ce qui fait le succès d’un logiciel c’est rarement les fonctionnalités (peut être un peu au début) mais sa base d’utilisateur, alors gueuler après les forks, bof.

    Quand a dégager des genre de règles universelles philosophiques sur l’humanité à partir d’un fait divers en info qui se concentre en plus sur le modèle d’entreprise, j’ai envie de dire c’est osé et assez drôle quand même.

  4. inso dit :

    « Bref, donc contrairement à ce qu’affirme la grande majorité des porteurs / défenseurs du libre à faire un autre modèle de société, voir économique, etc la résultante n’est pas mieux que ceux qu’ils combattent car au final les comportements humains les plus méprisables reprennent le dessus très rapidement ! »

    Oui, on notera que tout ces projets, libres et non-libres, s’organisent tous au sein d’une économie particulière… Qui continue de produire les même causes à partir des mêmes effets. Faire du business « libre » avec une monnaie non-libre c’est décidément bien compliqué…
    http://www.creationmonetaire.info/2012/02/debian-14-milliards-deuros-valeur-libre.html

  5. @kalunozor quand le différent porte sur le code pourquoi pas.. M’enfin là c’est surtout un différent business qui est à l’origine de ce fork, le code n’y est pas pour grand chose.

  6. Ben dit :

    Et si toi aussi 6 mois après tu te poses la question comme moi : il semble que cela soit seafile ltd qui semble être « à suivre ». Le code source est https://github.com/haiwen/seafile

  7. loïc m. dit :

    Merci @Ben : je me posais justement la question en ce moment 😉