Ubuntu 9.10 taillée pour les entreprises

closeCet article a été publié il y a 14 ans 4 mois 11 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

La sortie de cette version restera probablement marquée d’une pierre blanche. Ce n’est pas tellement pour ses nouveautés techniques, mais plutôt par la « nouvelle » impulsion que semble vouloir lui donner son leader Mark Shuttleworth qui a été particulièrement présent ces derniers temps.

Cette impulsion doit faire entrer Ubuntu dans les entreprises. C’est un peu triste à dire, mais pour l’instant, c’est là que Canonical peut gagner de l’argent et rapidement. Car cela commence à faire quelques années que la distribution GNU/Linux est financée par son patron multimillionnaire et cela ne peut pas non plus durer indéfiniment.

Canonical se préoccupe de ce secteur depuis déjà quelque années avec son offre Landscape qui permet de gérer un parc de serveur sous Ubuntu depuis une seule interface.

Mais ces derniers mois ont été riches en annonces à destination des entreprises. On se souvient de l’offre de service PSE (Premium Service Engineer) qui propose de mettre à la disposition d’une entreprise des ingénieurs spécialisés sur Ubuntu.

A ces services s’ajoute le programme de bêta-test visant à mettre à disposition des images de serveur Ubuntu au travers du service d’Amazon EC2.

Car Canonical entend bien surfer sur la déferlante du cloud computing avec une nouvelle offre de service toujours à destination des entreprises UEC (Ubuntu Enterprise Cloud ). N’oublions pas non plus la cour faite par Mark Shuttleworth au géant Amazon qu’il n’hésite pas à désigner comme le futur gagnant du marché des services de cloud computing.

Pour les entreprises, la principale nouveauté de cette version réside dans l’implémentation de la solution de cloud computing Eucalyptus Systems au sein de la version serveur. Ainsi Ubuntu est installé sur le réseau de l’entreprise, mais peut aussi faire appel aux ressources du service d’Amazon EC2. Une façon d’être présent à tous les étages des futurs réseaux d’entreprises qui deviendront plus flexibles et extensibles.

On le voit clairement, Canonical veut entrer dans la cour des grands. L’offre de service s’est étoffée et s’est glissée dans l’air du temps.

Je ne sais pas si Ubuntu parviendra à s’imposer davantage sur le marché des ordinateurs de bureau dans les entreprises, mais elle pourrait bien venir au coté de Red Hat et Novell renforcer le front des distributions GNU/Linux pour l’entreprise et continuer d’envahir les salles machines de nos datacenter.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

20 réponses

  1. Légion dit :

    Parler de cloud computing est devenu ringard.
    Le mieux à l’heure actuelle est de parler d’informatique dans le nuage.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Informatique_dans_le_nuage

  2. ORi dit :

    Je suis pas convaincus non plus que Karmic Koala sera utilisé massivement par les entreprises. Non pas pour ses qualités ou défauts mais avant tout parce qu’elles veulent de la stabilité. Je pense plus qu’elles attendront Lucyd Lynx qui sera une LTS et qui leur permettra aussi d’avoir de l’écho sur les nouveautés présentes dans Karmic à destination des entreprises.

  3. Ah ce serait le bonheur d’aller au boulot et d’utiliser le même environnement de travail que chez soi 🙂
    Ça changerait que de devoir amener son propre laptop, j’ai déja vu ubuntu dans certains entreprises mais vivement que les distributions linux soient autant présentes sur les postes de travail que pour les serveurs web…

  4. Kane dit :

    Je n’arrive pas à report la regression sur Launchpad, mais ATTENTION !
    Toshiba P300 (chipset Intel ICH9)
    Plus de gestion du réseau (filaire ou wifi) avec le desktop AMD_64

  5. Philippe dit :

    @Ori : je suis d’accord avec votre point de vue, je n’ai pas voulu dire par cet article qu’Ubuntu allait être massivement mis en place loin de là. Simplement Canonical se met en ordre de marche pour attaquer ce marché. Le timing est plutôt bon dans la mesure où il fait monter la « pression avec la 9.10 alors que c’est bien la 10 qui doit être LA version. Je pense que dans l’intervalle on va pas mal entendre parler de Mark Shuttleworth…
    @Jean-Charles Riquet, il va falloir encore un peu patienter je pense 🙂
    @Kane : ICH9 ? C’est pas mal répandu comme chipset je crois..

  6. Jean-Cédric dit :

    @Philippe : Oui, c’est pour ça que ça craint… c’est pas de la « petite régression ni vue ni connue », du coup, je passe à zenwalk ou gentoo je vais test…

  7. Il paraît, à ce que j’ai lu, que pour personnaliser gdm, il faut utiliser la commande gdmsetup et qu’on ne peut pas pour autant changer le thème ! Verrouillage ?

  8. Philippe dit :

    @Christophe : Une source ? C’est un peu bizarre qu’on ne puisse pas changer le thème… J’ai une iso depuis ce week-end, mais pas encore le temps qui va avec pour l’essayer…

  9. J’ai oublié d’ajouter qu’avec ce partenariat, l’offre IBM/Ubuntu porte tout de même sur une suite logicielle propriétaire…

  10. @Philippe

    Voir, par exemple, le commentaire de Muy_Bien et la réponse juste en dessous de pti-seb qui parle d’une version de gdm non aboutie :

    http://www.tux-planet.fr/ubuntu-9-10-karmic-koala/

    Par ailleurs, as-tu ce très bon article sur le trio Ubuntu, Dell et Intel :

    http://www.zdnet.fr/blogs/ubuntu-co/quand-canonical-dell-et-intel-font-equipe-39707759.htm

    À ces trois-là, il faut ajouter les « accords » avec IBM pour conquérir l’Afrique et les USA :

  11. Philippe dit :

    Merci pour les liens, c’est très instructif en effet et cela ne fait que renforcer mon opinion sur la direction très commerciale prise par Canonical particulièrement en direction des entreprises.

  12. Jean-Marc dit :

    amazon…(pour l’EC2)
    Bien qu’il s’agisse de 2 services sans rapport (sauf l’utilisation d’internet), depuis la suppression de « 1984 » sur les kindle de ses clients, j’aurais bcp bcp de mal à leur faire confiance, et encore plus à leur acheter qq chose…
    un peu dur de voir ubuntu les approcher, même si celà peut aider son développement.

    @ christophe et philippe

    – sur intel/dell/ubuntu
    tant mieux, si c’est un netbook avec un linux bien configuré/bien adapté.
    (vu les commentaires de certains ayant acheté/testé des netbook sous linux pré-installé, ils n étaient pas particulièrement bien configurés.. ou ne correspondaient pas aux attentes de certains)

    – sur IBM,
    il y avait deja Red Hat Linux Entreprise avec IBM,
    ubuntu permet donc d’étoffer l’offre d’IBM sans MS… sans remettre en cause la volonté d’IBM de fourguer lotus.
    On peut regretter lotus (oupas), mais celà me parait quand même bien préférable à un windows avec office et ses xls / xlsx

    (tiens, au passage, dans le domaine bureautique, [url=http://www.informaticien.be/news_item-8086.html]works, c’est bientôt fini[/url] ceux qui ont des doc dessus/qui ont passé du temps à apprendre à s’en servir n’ont plus qu’à s’en prendre à MS, aux logiciels proprio fermés, aux formats fermés, et à eux-même…
    « amusant » que cette news concernant MS fasse moins de bruit que la sortie d’un produit, par ex, 7… pourtant, il serait utile que les futurs payeurs sachent ce qui leur arrivera dans quelques années)

  13. Oui… y a pas de doute. Tout comme il n’y en a pas non plus sur les moyens pour parvenir à viabiliser Ubuntu : Libre c’est bien propriétaire ça paie ! Pourquoi installer par défaut la suite Lotus… sinon pour gagner de l’argent.

  14. Philippe dit :

    Libre c’est bien, propriétaire ça paie ! Tu crois vraiment à ce que tu écris là ? Libre ça paie, il y a quand même quelques éditeurs de logiciels libres (donc avec la licence qui va bien) qui en vive. Après c’est vrai que les plus gros type Red Hat ont versés depuis longtemps comme le fait Canonical (j’aime bien dissocier par rapport à Ubuntu, même si c’est la même chose) dans le coté « obscur » et fait le choix pour faciliter leur acceptation par les entreprises d’intégrer du propriétaire. Je n’essaierais même pas de te convaincre que cela puisse malgrès tout avoir un intérêt 🙂

  15. Je voulais dire par là que le Libre offrait une bonne conscience mais que, pour faire plus de fric, Ubuntu/Canonical était tout disposé à embarquer du proprio, ça ne les dérange absolument pas. Et, avec ce partenariat IBM, c’est assez caractéristique : les outils de la suite Lotus n’apporte pas grand chose au regard de ce qui existe en libre. L’intérêt ? Le fric, non ? Je crois volontiers que si demain Adobe devait porter sa suite graphique sous Linux, elle serait sans aucune difficulté portée par ces éditeurs dits « libres » pour… le fric.

  16. @Jean-Marc

    « tant mieux, si c’est un netbook avec un linux bien configuré/bien adapté. »

    Là on est du même avis. Le souci, avec ce partenariat, c’est qu’il a déjà connu des ratés : une version dellisée d’Ubuntu (avec ses dépôts exotiques). Autrement dit, aucune mise à jour standard… au risque de perdre la bonne et belle configuration :

    http://www.road2mayotte.org/blog/?p=1093

    « On peut regretter lotus (ou pas), mais cela me paraît quand même bien préférable à un windows avec office et ses xls / xlsx ».

    Pourquoi faudrait-il choisir entre la peste et le choléra ? Un logiciel propriétaire est un problème non une solution…

  1. 30 octobre 2009

    […] More: Ubuntu 9.10 taillée pour les entreprises […]

  2. 1 novembre 2009

    […] Scoffoni : Ubuntu 9.10 taillée pour les entreprises […]

  3. 2 novembre 2009

    […] Philippe Scoffoni […]