Logiciels OEM Microsoft, comment sortir de ce modèle avec l’open source ?

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Nous voyons couramment des logiciels vendus avec un ordinateur porter la mention OEM. Trois lettres dont bien souvent le grand public ignore toute la signification si ce n’est éventuellement celle de « Moins cher si vous achetez le logiciel avec le matériel que si vous l’achetez séparément ».

OEM signifie Original Equipment Manufacturer. Wikipédia nous éclaire à ce sujet et plus particulièrement sur le cas des logiciels OEM :

On parle désormais de logiciels OEM (système d’exploitation, antivirus…) vendus en même temps qu’un ordinateur neuf et qui ne peuvent être vendus séparément.

Ces systèmes d’exploitation et ces logiciels OEM sont, en fait, vendus de manière subordonnée avec les ordinateurs neufs. Quoique présentés comme étant équivalents aux versions « boîte », ces logiciels OEM ont le plus souvent une licence OEM plus restrictive que la version complète. Les logiciels OEM sont généralement imposés à l’achat d’un matériel, et ne peuvent généralement pas être achetés séparément bien que la vente liée de biens et de services soit interdite en France.

Au vu de cette définition on serait tenté de penser que les logiciels open source ne peuvent être concernés par ce type d’approche. Pourtant, à lire l’article sur ZDNet de Dana Blankenhorn, il semblerait que cela puisse représenter un frein à leur mise en oeuvre par les grands constructeurs dans leurs offres commerciales.

Un constructeur passant un accord avec un éditeur pour commercialiser son matériel avec le logiciel de ce dernier attend de celui-ci un support à grande échelle et des actions marketing intensives. C’est une chose que peu d’éditeurs de systèmes d’exploitation open source ont été capables de faire à ce jour si l’on se place sur le marché du grand public. Ces éditeurs sont souvent trop petits pour offrir le même niveau de support qu’un Microsoft.

La situation en ce domaine évolue. Canonical pousse petit à petit ses pions sur ce marché et tente des expériences avec des constructeurs comme Dell. Mais le succès ne semble pas encore au rendez-vous.

Voilà pourtant que Google semble préparer des versions de Chrome OS pour ce même DELL. Google dispose d’une image de marque et d’un poids financier que ne peut égaler un Canonical. Faut-il penser que Google pourrait réussir là où tous les autres ont échoué ? Son succès sur le marché des smartphones avec son OS Android aurait tendance à le laisser croire. En tout cas suffisamment pour convaincre d’autres constructeurs qu’il représente une vrai alternative à Microsoft en terme de partenariat technologique.

Un autre acteur de poids dans le domaine du matériel électronique grand public HP semble lui aussi préparer une forme d’après-Microsoft. mais a choisi une autre voie : le rachat de deux logiciels basés sur Linux : Palm’s webOS et Phoenix Hyperspace. Le premier rachat donna lieu un important buzz quand au second il resta bien plus discret.

Il semblerait que PalmOs doivent équiper la prochaine tablette numérique d’HP en lieu et place d’un Windows 7 que l’on aurait pu penser être le choix naturel du constructeur. Cependant, l’acquisition de Phoenix Hyperspace pourrait bien se montrer plus pertinente pour ces terminaux dont on attend un démarrage quasi-instantané.

L’approche est différente, HP sera responsable de l’ensemble de la solution qu’il proposera : du matériel au logiciel. Un choix qui rendra sa tâche probablement plus difficile.

En résume, deux approches pour tenter de sortir du modèle OEM/Microsoft qui enferme les constructeurs depuis des années et par la même occasion nous autres consommateurs :

  • Une approche type OEM pour les petits constructeurs basée sur le partenariat avec un éditeur open source de poids et Google semble à ce jour le seul capable de répondre aux attentes de ces derniers.
  • Une approche « intégrée » par l’acquisition des composants logiciels pour les constructeurs de classe mondiale.

Une troisième voie selon vous ?

[Photo page d’accueil sous licence CC-BY par Edmund Tse]

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

5 réponses

  1. Etenil dit :

    Je ne comprend pas « Ces éditeurs sont souvent trop petits pour offrir le même niveau de support qu’un Microsoft. ». Quiconque ayant déjà contacté le support technique de Microsoft sait que leur support est particulièrement inutile.

    Il est d’ailleurs bien plus facile aux constructeurs d’adapter des logiciels libres à leur matériel que d’adapter le matériel à Windows et d’écrire des pilotes horribles pour compenser les déficiences de la fenêtre.

    Bref, pour moi la question de l’OEM est un faux débat. La seule chose qui retienne les fabricants c’est le racket de Microsoft, qui vend ses licences OEM plus chères si on vend autre chose que du Microsoft. Et aussi les clients qui veulent leur MSN avec des smileys qui clignotent, iTunes etc. On se souvient d’ailleurs des premiers eee-pc ou les gens installaient Windows XP pour ce genre de futilités.

  2. Philippe dit :

    Je n’ai pas été clair, je parlais de support au constructeur. Microsoft fourni des Kit de préinstallation OEM (OPK) et peut aider les constructeurs (moyennant finance) à bien faire fonctionner son OS sur leurs matériels.
    Un fait d’ailleurs souvent ignoré mais il n’y a pas de support compris dans la licence OEM de Microsoft. C’est le constructeur qui doit le fournir et c’est souvent payant.

  3. Bigou dit :

    Il me semblais que les kits de préinstallation existais chez Mandriva, Canonical et RedHat (entre autre).

  4. Les constructeurs savent ou pensent que beaucoup d’utilisateurs de base ont peur du libre, en pensant que c’est compliqué, réservé à des connaisseurs…

  1. 22 juin 2010

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