Toi aussi deviens un DSI disruptif
Une nouvelle race de Directeurs des Systèmes d’Informations (DSI) vient d’apparaître : le disruptif. Il est opposé au DSI traditionnel qui représenterait l’ancienne génération. Une étude met en avant ce nouveau concept et explique aux fournisseurs de services et de produits informatiques comment les séduire. Des chiffres étonnants pour cette étude que j’ai parcourue pour vous.
L’étude a été conduite par 3d ComCorp pour le compte d’ION, un réseau international et indépendant d’agences de communication. Elle porte sur un panel de 1000 dirigeants informatiques dans des entreprises de toutes tailles réparties équitablement au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne et en France.
C’est quoi un DSI « disruptif » ?
Tout d’abord s’il y a des enseignants parmi les lecteurs, sachez que cela n’a rien à voir avec les fameuses « dys » dont sont affligés certains élèves. Cette « dis » (notez la différence, c’est un i pas un y) serait en revanche très positive.
Selon l’étude, un DSI disruptif se caractérise par son audace et son goût pour l’innovation et le changement. Tenez-vous bien, ils seraient déjà plus de 46% en France. Elle montre que 78% des DSI français passent en moyenne moins de 3 heures par semaine à consommer des informations concernant les produits et services sur lesquels ils s’appuieront pour prendre des décisions d’achat. Lorsqu’ils lisent des articles informatifs, 20% se satisfont d’un titre, 36% d’un résumé d’une cinquantaine de mots, tandis qu’un cinquième apprécie les articles d’environ 150 mots.
Quand je regarde ma propre pratique, j’avoue que ces chiffres me laissent quelque peu sceptique. Je ne suis certainement pas un bon exemple avec environ une bonne heure de veille quotidienne sept jours sur sept. Par contre, me contenter de titres pour me forger une opinion, cela me semble très superficiel. Il faudrait aussi que j’arrête cet article qui vient d’attendre les 300 mots soit le double tolérable pour un DSI disruptif.
On reconnaît aussi le DSI disruptif à son usage des médias du web et des réseaux sociaux dont il pense qu’ils seront les futurs grands influenceurs de leur choix. Le réseau social gagnant est LinkedIn suivi de Google+. Pas de trace de Twitter, pourtant avec l’impossibilité d’écrire plus de 140 caractères, on aurait pu penser que cette concision les aurait séduits.
Sérieusement
Je vous laisse parcourir plus en détail cette étude. Elle a été écrite en direction des fournisseurs de produits et services informatiques pour leur expliquer comment et par quels canaux capter l’attention des DSI selon leur profil. J’aurais quand même donné un autre qualificatif que « disruptif » pour qualifier des DSI qui s’informent avec les moyens de leur époque tandis que d’autres restent ancrés dans des approches plus traditionnelles. J’aurais plutôt parlé de DSI « social » dans cette étude.
La définition du mot « disruptif » au sens figuré est : « Qui produit ou peut produire une rupture« . Je ne crois pas que 46% des DSI français soient du genre à introduire des ruptures dans leur Système d’Informations. C’est là une opération particulièrement risquée qui peut aboutir à se retrouver mis à la porte en cas d’échec.
Être un DSI disruptif ne s’improvise pas. Il faut tout d’abord gagner l’appui de sa Direction. Sans cela toute rupture a peu de chance d’aboutir. Le DSI doit d’abord être un commercial pour vendre son projet. C’est probablement là, la première qualité du DSI disruptif.
En amont de cela le DSI disruptif doit être à l’écoute de ses utilisateurs et savoir détecter les besoins non satisfaits. Ceux-ci pourraient être sources de création de valeur pour l’entreprise s’ils venaient à être comblés.
Tourné vers l’intérieur à l’écoute des besoins de ses utilisateurs, ouvert d’esprit, et ouvert vers l’extérieur pour savoir détecter les nouvelles solutions qu’il saura vendre à sa direction ; voici les qualité qui font d’un DSI un vrai disruptif.
Bonjour,
Etre un commercial, je ne sais pas, mais en tout cas un DSI qui introduit une rupture doit avoir une solide connaissance technique de la voie dans laquelle il s’engage.
Il y a quelques années, j’ai introduit GNU/Linux dans mon entreprise, j’ai d’abord fait des démonstrations au directeur puis à mes collègues.
J’ai été suivi par la direction, mais pas par mes collègues… C’est un peu dommage, pour une société de service.
Donc maintenant, lorsqu’il y a une intervention à faire sur un serveur GNU/Linux, la plupart du temps c’est moi qui m’y colle, je suis presque devenu irremplaçable alors que je considère que le pire pour un administrateur réseau est justement de pouvoir de temps en temps prendre des vacances ou ne pas avoir à se partager entre deux ou trois clients simultanément.
Nous sommes une société de service. Le jour ou j’aurai décidé de m’en aller, je partirai avec cette compétence et malheureusement (ou heureusement pour moi peut-être si je reste dans la même zone géographique, mais ça m’étonnerait…) la société va se trouvée un peu coincée.
Introduire une rupture, c’est parfois intéressant, cela doit apporter quelque chose en terme de sécurité et de fiabilité. Il est important d’être suivi par la direction qui doit donner son aval, mais après, si les techniciens refusent le changement et désirent rester dans leur petites habitudes sans se remettre en question, cela peut poser problème.
En tout cas merci pour ton article.
A bientôt.
Jonas.
PS : Ton article étant plus long que ce qui est décrit dans les études que tu cites, je pense que lesdites études sont en contradiction avec la réalité du terrain. Le « DSI » disruptif, prend le temps de lire et pas seulement de survoler.
Même si je ne suis pas DSI mais « seulement » responsable technique, je me considère comme étant disruptif.
Avant d’être « disruptif », je connais du DSI qui devrait être « efficace »…
Pas le temps, pas envie…j’imagine très bien certains de mes clients se contenter de lire uniquement les titres ou un résumé rapide. En revanche, ils payent pour que je leur explique ce qu’ils ne lisent pas… ce qui se conçoit car ayant pour principaux interlocuteurs des dirigeants de PME multi-tâches, ils ne peuvent pas monter en compétence sur tous les aspects.
De toute façon la tendance à se contenter d’un titre ou de 150 caractère est à mon avis une tendance de fond chez l’internaute. Une tendance amplifiée par les réseaux sociaux et l’impératif de l’instantanéité au détriment des lectures longues qui restent indispensables.
Pour ce qui est des dirigeants de PME pour bien connaître le sujet aussi, il est même évident qu’ils ne peuvent pas maîtriser tous les tenants et aboutissant de l’informatique. Ce n’est souvent pas leur métier. Mais, nous sommes là pour leur apporter notre soutien afin qu’ils puissent se concentrer sur ce qu’ils font de mieux 😉
De part ses prérogatives, le DSI doit toujours être à l’écoute de l’innovation et du progrès dans l’intérêt de l’entreprise. Et effectivement pour y arriver, il doit avoir le sens commercial pour faire accepter le changement au niveau de la Direction. Une fois cela fait, c’est à lui d’user de son management pour faire appliquer les nouvelles orientations à l’équipe. Donc disruptif, oui, c’est une stratégie de management à promouvoir.