Don le retour et petit bilan Flattr
Je l’avais promis, voici le bouton de don dans une formule cette fois plus classique.
Tout d’abord, je le redis, il n’est pas à l’ordre du jour de vivre de ce blog. Cela relèverait du miracle si de simples dons pouvaient le permettre. Notez bien que je peux croire au miracle, il s’est déjà produit une fois avec le N900 que vous m’avez offert et qui soit dit en passant répond parfaitement à ce que j’en attendais. Cependant, les miracles sont plutôt rares et je viens d’avoir plus que mon compte en la matière.
Je vous parle souvent de modèles économiques, des multiples façons dont on peut envisager de vivre d’une chose que l’on donne. Mais l’expérimenter en est une tout autre et à force de parler d’une chose que je ne vis pas, j’ai peur de passer à côté de certaines vérités. J’ai encore une ou deux autres idées que je voudrais expérimenter dans les semaines qui viennent.
Je ne sais plus pas coder. J’ai raté le virage des langages du web, tant pis pour moi. Mais je sais ou du moins j’essaie d’écrire. Je n’ai donc que mes écrits pour expérimenter ces modèles alternatifs.
C’est ce que je fais lorsque j‘ajoute un bouton Flattr en bas de mes articles par exemple. Un bouton qui a été cliqué huit fois depuis qu’il est là. Aucune idée de ce que cela peut représenter, mes revenus Flattr restent à zéro. Les calculs de répartition sont faits en fin de mois.
Flattr propose désormais de générer des codes d’invitations. Je suppose qu’à partir de cela vous pourrez ouvrir un compte. Pour ceux qui souhaitent donc expérimenter Flattr, laisser un commentaire. Les trois premiers arrivés recevront un code d’invitation. Ne m’en voulez pas si vous n’arrivez à rien avec 🙂 !
Pour Flattr, l’expérience continue bien que sur le fond je lui reproche la multiplication des prélèvements :
- Sur les transactions, Flattr prélève 10% du montant mensuel que l’on choisit de donner. Ainsi mon abonnement à Flattr me coute 20 centimes d’Euros par mois, ayant choisi de donner deux euros par mois. Dans l’absolu, la taxe prélevée sur une transaction me dérange. C’est comme si votre fournisseur d’accès Internet vous faisait payer un abonnement dont le montant varie en fonction du volume de données échangées. Je crois que globalement nous préférons tous les forfaits en la matière, il n’y a pas de surprises au moins. Je trouve ce modèle plus transparent et simple.
- Utiliser Paypal qui lui aussi prélève sa commission.
Au final, cela fait pas mal de commissions pour les intermédiaires. Mais il faut bien essayer quelque chose.
J’en reviens à mon bouton de don que vous trouverez en bas de cet article. Je vais donc expérimenter ce grand classique auquel je peux reprocher exactement la même chose que Flattr : utiliser Paypal qui reste le grand gagnant du système. Sur ce point, j’ai commencé à fouiller un peu le web et je ferais peut-être une expérience ou deux sur cet aspect.
Je n’ai pas pu m’empêcher de mettre une petite accroche pour rendre la chose un peu plus sympathique : « Offrez-moi une bière ». L’idée n’est pas de moi, mais de l’auteur de ce plugin wordpress.
Pourquoi une bière ? Tout simplement en référence à la fameuse expression « Free as a beer » (Gratuit comme un bière) qui sert à expliquer aux anglais qui utilisent le même mot pour dire à la fois « libre » et « gratuit » que le Free de Free Software n’a rien à voir avec la notion de gratuité. Et puis une bière, ça désaltère 🙂
C’est bien de tenter des expériences… Mais je me suis déja exprimé sur le fait d’insérer un bouton paypal… j’ai tenté aussi depuis plus de 6 mois et c’est le zéro pointé !!!
J’ai aussi cru que nos articles avaient une certaine valeur ajoutée et qu’avec 12000/15000 visites mensuelle, il y aurait une part de lecteurs reconnaissant du travail fourni, cruelle désillusion !!
Au bout de 4 ans pendant lesquels je m’étais interdit les encarts publicitaires, je m’y suis finalement résolu, comme tout le monde … Même si ça ne rapporte que des clopinettes, c’est mieux que rien.
Désolé si le commentaire est un peu pessimiste sur le sujet.
Ne soit pas si desabusé, comme je le dis cela peut marcher. Les obstacles aux dons sont nombreux et de natures differentes. Techniques, psychologiques. Sur ce dernier point c’est là qu’il y a des choses à faire à mon avis. La façon de suggérer le don à son importance. Il faut trouver une raison pour laquelle les gens donneraient. Exposer nos articles est insufisant. Si cela a marché pour mon n900, je pense que c’est du à la façon dont le don a été proposé, aussi maladroitement que cela ait été fait.
Comment susciter des dons au sein d’un système monétaire qui par construction rappelle la monnaie vers son centre d’émission ? Au sein d’un système où la monnaie résulte d’une dette Bancaire, où les « donnateurs » ne peuvent donner leur production, mais doivent donner une monnaie électronique dont la quantité diminue au fur et à mesure qu’elle circule ?
Tant que cette vérité ne sera pas comprise et intégrée toute tentative est vouée à l’échec…
Au moins avec l’argent liquide donné de personne à personne, il n’y a pas de prélèvement, et on peut construire une économie à crédit mutuel avec une quantité d’argent finie…
Mais avec l’argent électronique, même cette solution minimale n’est pas envisageable… (minimale car toujours sans création monétaire inside, donc qui subira l’effet de l’inflation monétaire extérieure tôt ou tard).
On utilise des systèmes de mail, de réseaux sociaux, de jeux vidéos sans coût associé aux transactions de données qui se font en leur sein… Comment accepter d’utiliser une monnaie propriétaire qui prélève sa dîme à chaque transaction, non pas par justification économique, mais par simple situation monopolistique sur les échanges ?
Comment des tenants d’une information libre, donc d’un code libre, d’un système de réseaux libres, permettant la libre circulation des données, peut-il ne pas s’insurger à être soumis à l’utilisation d’une monnaie privée, propriétaire, à taxe permanente, forcée, et centralisée ?
Ca me dépasse !
@Galuel : J’ai bien compris et ne t’inquiète pas, il y aura aussi des expérimentations ne faisant pas appel à une monnaie officielle, j’y réfléchis..
D’un autre coté ton argumentation me fait presque me demander si à ce compte il ne vaut pas mieux que les échanges dans la communauté du Libre restent non valorisés en monnaie officiel…
C’est clair que cela pousse à la création d’une monnaie complémentaire pour le Libre. Sacré projet, qui se heurtera aussi à ceux qui pensent que l’on ne doit pas valoriser les contributions, que tout est question d’équilibre, tu donnes, je donne, le bilan est neutre. Ce à quoi j’ai du mal à croire…
@Philippe
Il est clair qu’une monnaie positive à Dividende Universel, va dans le sens de l’incitation, contrairement à l’argent dette qui va dans le sens de la contrainte.
Ceci dit il faut bien comprendre aussi, que la mise en place d’une monnaie, et son adoption est un processus lent et progressif, il ne faut pas espérer obtenir des résultats rapides…
Il y a un élément à ne pas oublier, c’est le contexte socio-économique actuel.
Les donateurs potentiels se situent avant tout dans la tranche 20/40 ans, urbain, classe moyenne (enfin, c’est ce que je vois le plus dans les salons du Libre).
Or c’est précisément la tranche qui a le plus souffert de la crise et qui a vu et voit encore la décroissance continue de sa pouvoir d’achat (l’équation est simple : 1 croissant coutait 1 franc avant l’euro, il coute 1 euro maintenant, donc multiplication des prix par 6,5 et les salaires n’ont pas suivi). Rares sont ceux qui possèdent leur baraque par exemple et doivent alors affronter des locations à des prix délirants si ils veulent rester en centre ville.
Difficile dans ces conditions de donner souvent à tous les acteurs du logiciel libre.
Tout ça pour dire aussi qu’il ne faut surtout pas en vouloir aux gens si ils ne donnent pas à la hauteur de ce que vous espérez ou estimez.
Tant qu’on n’aura pas « hacké » la manière dont tourne l’économie mondiale, on a peu de chances de pouvoir s’y retrouver.
@aKa « Tout ça pour dire aussi qu’il ne faut surtout pas en vouloir aux gens si ils ne donnent pas à la hauteur de ce que vous espérez ou estimez. » On est bien d’accord !
Flattr aurait pu tenter ce hack, mais je crois que c’est raté…
@aKa
« Tant qu’on n’aura pas « hacké » la manière dont tourne l’économie mondiale, on a peu de chances de pouvoir s’y retrouver »
Très bien dit.
Notons que mettre en place une monnaie transparente à Dividende Universel, un simple « compteur » distribué de crédits « virtuels » permettrait de démarrer quelque chose et de le faire évoluer… C’est moins compliqué à mettre en place qu’un Status.net techniquement, la seule chose qui en freine l’apparition c’est la volonté de le faire, par la compréhension partagée de ce que devrait être une véritable monnaie à crédit mutuel.
Plus simple que Statusnet ? Tu penses à quel logiciel ? Cyclos ?
@Philippe
Cyclos ou tous les logiciels que tu as déjà cité…
Il ne faut pas perdre de vue que les SEL gèrent ça très bien avec de simples carnets, et une double écriture lors d’une transaction. Ce ne sont que des montants numériques à gérer de façon globale (masse monétaire) et locale (transactions) rien de plus. C’est hyper simple comme fonctionnement fondamental.
Je te conseilles de regarder cette dépêche sur linuxfr http://linuxfr.org/~mammique/29755.html qui parle de yoook, un système qui ressemble un peu à flattr, mais apparemment plus tourné sur le libre. Il y a pas mal d’explication dans les commentaires aussi.
@anod1 : merci pour l’info, mais j’ai déjà un brouillon sur le sujet ;-). Je vais prendre le temps de voir comment cela marche et j’en parlerais probablement, mais pas tout de suite. Je ne voudrais pas « saouler » mes lecteurs en parlant tout le temps de la même chose 🙂
Je rebondis juste sur la notion de taxation des montants pour dire que c’est exactement la même situation avec les régies publicitaires, sauf que c’est invisible. La régie prélève également sa part même si très souvent on ne sait pas combien. C’est quand même de cette façon que Google dégage des bénéfices énormes.
Alors c’est clair que dans le cas de la publicité c’est beaucoup plus indolore parce qu’on a pas l’impression de se faire « voler ».
Mais dans tous les cas l’intermédiaire se sert.
Face au chantage de l’empire financier :
Crise des « subprimes », crise bancaire, accélération de la destruction de l’agriculture, de l’industrie et des emplois. Puis aujourd’hui crise de l’euro, crise de la dette publique des États, destruction du service public, chantage sur les retraites. Sans oublier les divers plans injustes pour sauver les banques !
Nous devons nous organiser et nous mobiliser massivement pour demander à faire la lumière sur la crise financière en convoquant immédiatement une commission d’enquête parlementaire !
Nous ne devons pas faire le choix de la défaite ! Alors rejoins moi sur mon groupe facebook :
David CABAS
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