Cinnamon : le bureau qu’il me faut ?
Un point qui comme bien d’autres peut surprendre le nouvel arrivant dans le monde des distributions GNU/Linux, c’est le nombre impressionnant d’environnements de bureau. Toujours est-il que cela oblige à faire un choix, surtout lorsque les bureaux « mainstream » vous imposent leur ergonomie tendance, mais pas toujours adaptée. Ces derniers jours, j’ai adopté un petit nouveau dans ce monde qui semble faire son chemin : Cinnamon. Voici mon point de vue totalement personnel et partial.
Environnement de bureau, le changement de paradigme
Cinnamon est né en réaction aux nouvelles approches d’environnement de bureau proposées par Unity et Gnome Shell. Si l’on doit résumer, c’est la disparition de la barre de tâches, du menu proposant la liste des applications principalement. Une nouvelle façon de faire qui doit permettre d’unifier les interfaces entre les postes de travail, les Netbooks, tablettes et autres smartphones.
Un concept que Canonical continue de pousser au travers d’Ubuntu et dont on peut voir les vidéos présentant le futur résultat de ce concept sur les tablettes. Canonical cherche encore les constructeurs qui le mettront en oeuvre. Si l’intention est louable, le sentiment est qu’au final à vouloir tout faire bien avec une seule interface, on fait tout pas très bien.
Je me suis lancé dans l’utilisation de ces nouveaux bureaux très tôt avec Fedora 15 et les premières versions de Gnome. Je me suis ensuite empressé de remettre en place une barre de tâches et de chercher à recréer un environnement similaire à ce que j’utilisais avant. Ce qui au final est plutôt risible.
Un point commun à ces deux interfaces et qui est devenu indispensable pour moi aujourd’hui : la capacité de lancer mes applications ou de rechercher un document en appuyant simplement sur la touche [SUPER] (enfin « Windows ») et en saisissant les premières lettres.
Cinnamon qui es-tu ?
Il s’agit en gros d’un fork de Gnome Shell initié par l’équipe de développement de la distribution Linux Mint. Cette distribution s’appuie sur Ubuntu. Elle connaît un véritable succès depuis l’apparition d’Unity sur Ubuntu. De nombreux utilisateurs de cette dernière ont préféré passer à Linux Mint pour bénéficier d’un bureau plus traditionnel offert en l’occurrence par Cinnamon et MATE (un autre environnement de bureau « traditionnel »).
Avec Cinnamon, je retrouve LA fonction qui m’est indispensable de recherche et lancement d’applications et de fichiers récemment ouverts tout en bénéficiant d’une barre de tâche que j’ai placée en bas de mon écran. J’ai gardé également un tableau de bord en haut de l’écran pour ajouter tous les petits gadgets (applets).
En fin de compte, j’ai là un bureau très proche aussi de ce que l’on peut faire avec XFCE. Pour ce dernier, il me manque la fonction de recherche. On peut pallier avec des outils comme GnomeDo certes, mais le site officiel semble ne plus exister.
Cinnamon 1.8
Voilà en plus l’annonce d’une nouvelle version pour Cinnamon. Plus de 1000 bugs corrigés peut-on apprendre. On peut donc espérer une bonne stabilité de l’environnement qui en ce qui me concerne dans sa version précédente n’avait pas présenté de défaillances.
Parmi les nouveautés, la possibilité de télécharger depuis le panneau de contrôle des thèmes pour autant qu’ils aient été mis à jour pour la version 1.8. Du coup, la plupart refusent de s’installer. En ce qui me concerne, l’installation et la mise à jour des applets plantent également. Mettons ce problème sur le dos d’Ubuntu qui n’est pas la distribution « native » de Cinnamon.
Il me restera à tester quand même MATE, le fork de Gnome 2 dés fois qu’il y ait quelques particularités sympathiques supplémentaires. Pour revenir à Cinamon, j’ai été positivement étonné par le nombre d’applets disponibles et qui couvrent les besoins les plus classiques.
Au final, tout ça pour dire que les nouveaux paradigmes de bureau d’Unity et Gnome shell ne m’auront personnellement pas apporté grand-chose si ce n’est encore une fois la fonction de recherche. Il faudra chercher ailleurs un nouveau paradigme pour nos environnements de travail. La représentation en 3D reste pour moi une piste. Il n’empêche que je reste toujours dubitatif devant toute cette dépense de temps en développement pour au final en rester au même point…
Il te reste aussi à tester Pantheon Desktop d’ElementaryOS 😀
C’est celui que j’utilise sous ArchLinux, et franchement, il ne m’a quasiment jamais fait défaut. Il est hyper modulable, et possède plein d’options intéressantes… le must !
Par rapport aux lanceurs, il y a des alternatives à GNOME Do. Personnellement, j’utilise dmenu, mais ça ne satisfera que les amateurs d’environnements minimalistes.
Pour moi c’est Gnome Shell + Synapse pour la recherche.
Depuis la bascule des environnements de bureau, aucun ne me satisfait vraiment, Gnome Shell demeure le moins pire à mon gout (RIP gnome 2). Gageons que d’ici 10 ans il sera mature… nous aurons alors droit à Gnome 4 qui sera encore une ébauche de ce que nous aurons 15 ans plus tard, juste avant Gnome 5.
Sauf si d’ici là, ils se décident à changer de chefs de projet, et cessent de penser qu’ils savent mieux que les utilisateurs ce qui leur convient.
J’utilise Cinnamon depuis environ un an, après avoir essayé XFCE sans être totalement convaincu. Cinnamon plantait encore pas mal à l’époque, mais pour l’apparence, les options et l’ergonomie je savais que j’étais tombé sur mon « match parfait ». Donc j’ai serré les dents et après quelques mois il est devenu très stable et on vit maintenant heureux jusqu’à la fin des temps 😛
J’avais essayé Cinnamon il y a 6 mois et j’avais été pas mal déçu.
Contrairement à ce que j’avais entendu, j’ai trouvé cet environnement très peu modulable:
– pas moyen de mettre un panneau latéral
– pas moyen de faire une grille de bureau virtuel 3×4 correcte (sans doute du à gnome3)
– la boîte à miniature qui affichent des carrés blancs et un panneau principal qui ne marche bien qu’avec une taille « à la gnome2 » (c’est bien gentil de permettre de modifier la taille du panneau, mais si ça rend les composants du panneau inutilisable, ça n’a pas d’intérêt)
– j’ai eu beaucoup de mal à configurer les raccourcis claviers (sans doute du à gnome3)
…
Bref, au final, j’ai eu le sentiment que ceux qui disaient « enfin un bureau modulable » disaient en réalité « enfin un bureau pas modulable qui impose le style ‘à la gnome2’, mais comme c’est le style qu’on aime, c’est donc bien ».
C’était il y a 6 mois. J’ai la flemme de ré-essayer, et apparemment, il n’y a pas bcp plus d’applets. Est-ce que ça a vraiment évolué, ou est-ce toujours aussi difficile dès qu’on veut un peu sortir du cadre de « à la gnome2 » ?
Gnome-Shell, Unity objets de nos ressentiments sont ils réellement à l’origine des méfaits qu’on leur imputent ?
Et si en fin de compte il ne faudrait pas remonter plus en amont du développement et voir du côté de GTK 3, Gnome 3 et de ses développeurs dont beaucoup sont des employés ou des ex-employés de Red-Hat (11 des 20 principaux en seraient issus) pour connaître les responsables de schisme qui provoque depuis quelques années de si violents débats sans compter les saillies de Linus him-self !
N’étant pas développeurs j’ignore si ces assertions sont fondées ou pas mais ce sont une partie des arguments avancés dans le dernier numéro de Linux Inside (#12) par Guru Ignorant développeur d’un gestionnaire de fichiers GTK. En tous les cas selon l’article beaucoup de développeurs d’applications sont désemparés et parfois maltraités par leurs confrères de la fondation Gnome?
Il apparait ainsi que les problèmes ne sont pas seulement circonscrits seulement au seul Gnome-Shell mais que c’est une grande partie de l’univers Gnome qui est déstabilisée par les choix faits par une poignée de développeurs sans grandes concertations ni considérations envers leurs homologues.
Au delà du constat que beaucoup ont dénoncé il serait intéressant de se demander si les mesures prises par les opposants dévoilés (comme ceux de Linux Mint ou ceux de Elementary OS) ou pas ne vont pas dans un mur, non par le fait de forker le Desktop Linux-Shell (ou même Unity qui est à ranger dans le même sac) mais par le fait de ne pas avoir les moyens de forker GTK qui selon Clément Lefèbvre devrait s’appeler Libgnome…
Dans cet univers fratricide et plutôt vérouillé – loin des us et coutumes de l’Open Source il va être intéressant de voir comment les gens de Canonical/Ubuntu, qui utilisent les mêmes pratiques que ceux de Gnome tout en étant aussi leurs victimes (car leur vision du futur GTK va aussi diverger si ce n’est déjà le cas), vont réagir. Ils ne pourront pas trop compter sur un immense soutient de la communauté vu qu’ils privilégient le développement en comité restreint.
A côté de ces 2 grands blocs que vont devenir les développeurs des Desktops et applications FXCE, LXDE, Cinnamon et d’Elementary) ? Des incompatibilités de plus en plus grandes vont voir le jour et vont se trouver au milieu de cette bataille des éditeurs importants – par le biais de leurs appllications mais pas que – comme Google et Mozilla… Si Ubuntu reste nettement dominant le désordre actuel n’aura que peu d’influence sur leur volonté de rester présent sous Ubuntu au détriment de tous les autres. Si Unity se trouve marginalisé Fedora/Red-Hat/Gnome imposeront leurs points de vue. Mais le soucis viendra dans tous les autres cas et signerait par conséquent une défaite des communautés ouvertes au profit des institutions/distributions commerciales plus fermées ou moins ouvertes
Les cassandres (en tête desquelles on trouvera Miguel de Icaza le créateur du projet Gnome !) qui prédisent que le Desktop ne s’imposera jamais sous Tux ont encore un bel avenir.
Mais les forks qui tuent ne concernent pas simplement les environnements de bureaux mais touchent aussi les serveurs d’affichages graphiques. Pour remplacer X.org voilà que le trop simpliste Wayland – laisser le design des fenêtres aux applications ça va être top pour obtenir un look&feel qui tienne la route – se voit concurrencé par Mir un projet issu des cartons de Canonical. Vu l’ambition des Shuttleworth’s girls&boys d’être présents sur toute la gamme des terminaux cela peut se comprendre.
Que peut-on lire au travers de ce commentaire ? Que lorsque des entreprises mettent leur nez et tente de contrôler l’avenir de logiciel libre, c’est vite le bordel et le chacun pour soit ? Que finalement tout se résume à une guerre sur les Desktop entre deux entreprises de l’open source, Red Hat et Canonical ? Que les communautaires sont incapables de s’organiser pour lutter contre cette forme de saccage du logiciel libre ? Entre ces deux voies qui finalement reviennent à une forme d’individualisme forcené, ne faut-il pas enfin cet acteur qui mettra en place une gouvernance pour les logiciels libres ? Je fais rire avec cette idée, mais au final on sait bien que c’est la seule alternative possible et viable pour le Libre. Mais personne ne veut abandonner ses petites prérogatives.
Suis de retour avec une Debian testing Weezy depuis plus d’ un mois,
bureau xfce.
Faut dire que j’ en avais un peu ras le bol de constater un message d’ erreur dans
l’ utilisation de certaines applications banales comme celui de la carte son par exemple avec un PulseAudio très bugué dans Gnome 3.
Dans le Linux Inside n° 12, j’ ai découvert un bel article : » LINUX et la théorie du complot », un article que je vous invite à parcourir et qui ne donne pas très envie
de changer de bureau toutes les quinzaines!
Merci pour vos billets, bon W-E
@ndré
@franceschini : j’imagine que c’est le même article auquel faisait référence le Fakir Séditieux.
@ Philippe … et oui chacun ses petites prérogatives de chef gaulois pendant que les Césars dominent ! Heureusement c’est la guerre entre eux d’autant plus avec les nouveaux arrivant des smartphones et tablettes …
Du reste tu parle de « commun »autaire … mais on se trompe de mots … on devrait parler de clanismes fermés et se guerroyant … car « commun » est la galvaudé 😉
En attendant trop de bureaux tuent les bureaux d’autant plus qu’au lieu de tous les avoir en même temps et de choisir celui qu’on veut il faut tout ou presque installer ré-installer etc Du coup ça ne concerne donc que des geeks qui vont pousser les uns et les autres autres « Pinot simples utilisateurs », selon leur propre nombril et point de vu et non pas de celui des vrais besoins et attente d’utilisateurs qui ont autre chose à faire que bidouiller !
Mais au fait restera t il des utilisateurs linux / libre puisque les Pinot & Michu se ruent surtout sur les tablettes et smartphone en laissant les poste de travail …
Les pauvres … La tablette à Papa sous Truc, Le smartphone de Maman sous X, La TV du salon sous bidule … ils ne sont pas rendu !
Et après on demande aux gouvernements de faire des économies, a tous de se préoccuper de l’environnement et du réchauffement climatique … de manger 5 fruits et légumes pour lutter contre l’obésité !
Mais quid de l’obésité numérique ? Pourtant c’est certainement la plus grosse desobésité que l’homme ai créée et en quoi … 10 ans a peine ?
Heureusement il semble que des décideurs locaux, régionaux et autres s’intéressent à la rupture en Web3D++ … espérons que ça se mette vite en place pour permettre de faire changer la donne … par le biais des Pinot & Michu …
Les libristes sont invités … mais il faudrait qu’ils se magnent le popotin
La porte ne restera pas longtemps ouverte s’ils ne se bougent pas !
Une fois fermée il sera trop tard et ça leur coutera très cher s’ils veulent qu’on le la leur ouvre à nouveau !
On ne va quand même pas mettre la fiesta en place pour qu’ils ne viennent que mettre les pieds sous la table et qu’on leur donne la becquée !
Bref …
Merci cet article et le résumé de tes expérimentations qui font gagner du temps ! Philippe 😉
En fait a la lecture et faisant du web-design, je me dit qu’il faudrait un bureau qui s’adapte en fonction du terminal : un responsive desktop 😉 ça éviterait de pénaliser 75% des users, pour le reste qui utilise un périphérique mobile. Du coup ils perdent des utilisateurs pour des choix plutôt critiquables et critiqués, l’avantage c’est que ça nous permet de découvrir d’autres distributions qui n’auraient pas eut leurs chances sinon.
La je viens de découvrir http://pearlinux.fr/, un bureau MacOsx clone qui existe en deux versions desktop et serveur. La version serveur s’inspirant de MacOsX server (bien évidement). Bon étant mac User depuis … ben 7.5 de mémoire bien évidement j’apprécie la démarche. Certains critiquerons bien évidement, mais chacun est LIBRE de faire comme il l’entend 😉
@ Philippe … peut être que Mist. GraphX pourrait venir se bouger coté Design en venant participer à une interface en « Web3D » 😉 Pour commencer par un certain Viewer* pour quelques adaptation Desktop et pour faire une version allégée pour Tablettes/Smartphones, et en même temps qu’inwolrd pour participer à imaginer l’avenir des interfaces en immersion 3D ? 😉
* interface faite en xml et images
@Bonob0h : un lien vers le projet ??? 😉
@ Mist. GraphX de façon général tu peux suivre les signes de pistes qui partent de la page en lien dans mon pseudo 😉 … Mais sinon pour le moment ça se passe en privé 😉
Pour prendre contact tu peux passer par philippe … ou sinon dans la page en lien il y a de quoi déposer un message … il y a aussi twitter ou tu a un nouvel abonné 😉 et ou moi aussi j’en ai un 😉
Bonjour. Sous Xfce on peut utiliser le lanceur Verve (un greffon standard pour panel) et lui affecter la touche Windows comme raccourci clavier. Il n’intègre pas les derniers documents ouverts mais du moins on peut lancer les applications par leurs noms.
J’hésite pour ma part entre Cinnamon et KDE. Personne ne parle jamais de KDE. A-t-il un lanceur avec recherche comme Gnome ?
Salut,
« surtout lorsque les bureaux “mainstream” vous imposent leur ergonomie tendance, mais pas toujours adaptée. »
Pas adaptée pour certains. Dont moi.
« la capacité de lancer mes applications ou de rechercher un document en appuyant simplement sur la touche [SUPER] (enfin “Windows”) et en saisissant les premières lettres. »
J’ai une approche totalement différente : je veux pouvoir lancer mes applications les utilisées au travail (2 PCs Windaube et Linux) ou à la maison (2 Pcs également mais que du linux) avec la souris. Taper au clavier me ralentit. Désolé mais je suis plutôt un cliqueur fou et véloce. D’où ma préférence pour Xfce, Mate ou Cinnamon. Sur MINT de préférence.
NicK
Ha j’ai connu ça : du pc sur windows au boulot et du mac ou linux a la maison : c’est a cette époque que j’ai décidé de n’utiliser que des logiciels écrits multi-plateforme (pour moi la seule valeur sure => même dans mes achats logiciels), et abandonné tout ceux qui sont développé juste pour une plateforme. Histoire de ne pas me paumer dans les menus et raccourcis, d’avoir une cohérence dans l’environnement de travail quelque soit l’os imposé (oui imposé ^^).
Et je dois dire que pour le bureau c’est pareil : barre des tache et menus en haut, application (ou raccourcis vers des scripts) les plus utilisées en bas, accès aux disques réseaux et volumes a droite … et la corbeille en bas a droite ^^
Autant dire que unity ou autre c’est désinstallé d’office … et que kde : jamais .. j’étais plutôt gnome. Par contre XFCE est très bien surtout sur des machines un peut ancienne, et c’est épuré, donc au niveau capacité graphique ça tourne bien sur n’importe quoi et c’est le principale : on va pas changer de machine pour avoir un effet de rotation qui saoule au bout de 2 semaines d’utilisation, et c’est la que XFCE à un plus a mon avis, leger, simple et personalisable.