Bilan 2011 : Est-ce que je crois encore aux logiciels libres ?
Les changements d’année sont des moments propices pour poser un peu ses bagages et regarder derrière soi la route que l’on vient de parcourir. Plutôt que de faire une compilation des meilleures « geekeries » de l’année, je vais tenter, au travers de cet article, de faire le point sur ma relation aux logiciels libres.
Pourquoi les logiciels libres ?
C’est la question par laquelle, j’ai décidé de débuter mon auto-questionnement. Je les ai rencontrés en 2003. Avant, j’avais bien entendu parler de Linux et de ces systèmes d’exploitation dont il fallait compiler les programmes pour obtenir certaines fonctionnalités. Je me souviens même de mon étonnement lorsqu’un collègue m’avait annoncé qu’il avait du compiler le serveur Apache pour ajouter le support du SSL. C’était dans les années 2000.
Je suis venu aux logiciels libres par besoin. A l’époque, je cherchais un outil de gestion de contenus. Un outil pas cher voire gratuit, pour réaliser l’intranet de la société pour laquelle je travaillais. C’est SPIP qui avait alors retenu mon attention.
On le voit ici : aucune démarche idéaliste à l’origine, juste un besoin. Le reste s’est enchainé plutôt logiquement : apprentissage d’une distribution GNU/Linux pour héberger l’intranet (Red-Hat 8 puis rapidement Debian 3), expérimentation d’une distribution sur un poste de travail (Fedora 4 puis Ubuntu) et enfin la création de ce site, où je décidais de consigner mes lectures, découvertes et recherches numériques autour de ce sujet.
Ce site existe depuis maintenant plus de trois ans. Quand je relis mes premiers articles, on va dire la première et deuxième année, je découvre une approche peu critique des logiciels libres et de l’open source, même s’il m’arrive de dire haut et fort que je placerais toujours le besoin de l’utilisateur en première place de mes critères de choix. Je suis quand même plutôt un bon fan. Les temps passant, le ton change et cette année aura été marquée par pas mal de billets que je qualifierais de trollesque au sens que j’en avais donné ici.
Il n’en reste pas moins que je suis venu aux logiciels libres pour le partage de la connaissance. Ils correspondent dans l’esprit à cette nouvelle société que je souhaite voir apparaître : la société de la connaissance.
Que reste-t-il du fan boy ?
Mes péripéties techniques, professionnelles, des rencontres, mais aussi les très nombreux échanges que j’ai pu avoir autour de ce site et les idées que j’ai pu proposer m’amènent hélas à un constat assez amer. Cette année écoulée n’a hélas rien changé au constat que je faisais il y a presque douze mois.
Je ne sais pas si c’est mon état d’esprit vis-à-vis du libre ou si c’est un fait, mais je vois de plus en plus de « déçus » du libre exprimer leurs doutes depuis quelque mois. Mais ce n’est peut-être pas nouveau. Peut-être y suis-je plus attentif qu’auparavant.
Dois-je me qualifier de déçu du libre ? D’une certaine façon non, car je continue de l’utiliser, de le promouvoir et de le mettre en place quand je le peux. Mais à coté de cela le logiciel libre me donne l’impression de piétiner, patiner. Comprenons-nous bien, je parle de l’éthique, des valeurs ; pas des logiciels sous licences libres que l’on retrouve de plus en plus dans les « nuages » ou dans nos terminaux informatique modernes.
Faut-il jeter le bébé et l’eau du bain pour autant ? Certainement pas. Il existe des travers dans le modèle du logiciel libre. Des travers liés aux évolutions technologiques que des nouvelles licences ou versions de licence ont tenté d’endiguer. Mais rien n’y fait. Seul l’ouverture du code progresse en s’appuyant sur des business models de ce que je n’hésite pas à qualifier d’ancienne économie. Celle, où il faut faire un business plan, chercher des investisseurs, créer une entreprise pour parfois au final adopter des comportements et des façons de faire qui n’ont rien à envier aux fameux logiciels « privateurs ».
Et pour demain ?
Nous avons d’un coté des logiciels payants pour tout le monde et tant pis pour ceux qui n’ont pas les moyens, ceux-là n’ont qu’à vivre dans l’illégalité et de l’autre des logiciels gratuits pour tout le monde y compris pour ceux qui auraient les moyens de payer, car ils génèrent grâce à ces derniers des sommes phénoménales sans parfois retourner un centime.
J’aimerais voir émerger un modèle plus équilibré ou équitable du logiciel libre. Un modèle qui probablement ferait hurler les puristes du libre car il imposerait des ruptures avec les dogmes existants. Un modèle qui placerait l’utilisateur aux commandes des projets car c’est la meilleure façon de l’impliquer et de lui faire adopter ces logiciels que l’on fera par lui et avec lui car un logiciel ce n’est pas que du code ni que de la documentation.
Tout n’est pas noir , il y a des lumières dans le logiciel libre, mais trop rares à mon goût face à la généralisation du modèle de l’éditeur open source. Un impression renforcée par l’apparition de plus en plus systématique d’entreprises en remplacement de communautés pour porter des logiciels libres et qu n’aboutit en général qu’à libérer du code. Comme si aucun autre modèle ne pouvait exister.
J’aurais l’occasion durant l’année qui vient de vous proposer une vision plus structurée de ce que je n’ai jusqu’à présent que peu formalisé. Donc « Restez connecté » 😉 !
> l’utilisateur aux commandes des projets
Je pense que c’est déjà le cas : l’utilisateur choisi ce qui semble le mieux pour lui. Force est de constater que le logiciel libre fait, dans beaucoup de cas, moins bien que le logiciel propriétaire.
Que veux l’utilisateur ? Un gmail, un iphone, un windows, un Chrome, ….
Je ne suis pas sûr qu’il y ait besoin de demander à l’utilisateur ce qu’il veux : il suffit de regarder ce qu’il choisi en ce moment.
> l’utilisateur aux commandes des projets
En effet, c’est encore loin d’être le cas.
Je constate régulièrement que les « non-développeurs » ne sont souvent pas capables d’utiliser les outils de gestion de projet (bugtracker, etc) pour remonter les problèmes ou demander des fonctionalités. Lorsqu’il y arrivent il faut une certaine habitude ou culture pour formaliser « correctement » ladite entrée… afin qu’elle soit peut-être prise en compte.
Il existe bien des remontées automatiques d’erreurs lors des crash (kde, ms-windows, etc.) mais ce n’est pas le sujet qui nous intéresse ici, il faudrait que l’utilisateur puisse proposer facilement des choses… tu as des idées sur le sujet ?
Un bouton « proposer une évolution » (lié au bugtracker) dans toutes les barres de menu de logiciels ?
«Un modèle qui placerait l’utilisateur aux commandes des projets car c’est la meilleure façon de l’impliquer et de lui faire adopter ces logiciels que l’on fera par lui et avec lui»
Cette belle parole (d’accord, je suis un peu ironique) fait l’impasse sur un élément important; les développeurs de logiciels libres, lorsqu’ils sont non rémunérés, font le travail qui leur plait sur le logiciel qui leur plait.
Je comprends bien qu’il y a parfois un défaut de communication, et que certains développements s’orienteraient différemment s’il y avait des retours utilisateurs constructifs. Mais en général, le développeur a construit un programme qui correspond à ses besoins. Si les utilisateurs ne sont pas contents des logiciels qu’on leur propose, qu’ils paient le développeur !
Si on avait écouté les doléances des utilisateurs de photoshops craqués au sujet de Gimp, on aurait eu un logiciel mono-fenêtré, ce qui à titre personnel, m’aurait profondément incommodé. Et il aurait sans doute consommé 5x plus de mémoire, m’obligeant à changer de machine.
Sans tomber dans le mépris, quand je vois la grossièreté, la c….rie et la fainéantise crasse (en référence aux RTFM) qui dominent dans les forums grands-publics, je ne suis pas mécontent que l’univers libre en reste – dans une certaine mesure – à distance.
Cordialement,
G.
Gimp 2.8 aura l’option mono fenêtre 😉
Pour moi, le bilan est ultra positif. Passé sous GNU/Linux en 2005 pour mon travail et aussi car je ne pouvais plus supporter Windows.
Tous les outils m’ont émerveillé par leur simplicité et leur efficacité : rsync (pour les sauvegardes), mysql pour la base de données, OOo pour la suite bureautique (que j’ai remplacé par OOoLight, plus léger), Thunderbird (pour le service mél.), Firefox (pour le navigateur), le système debian pour mes serveurs dédiés, GIMP pour le graphisme, Kaffeine et VLC pour les médias vidéo, konversation pour l’IRC, verbiste pour les conjugaison, KOrganiser pour la gestion des plannings, Sakis3G pour ma clé 3G, rakarrack pour mes effets guitars etc… Que du bonheur. Vive le libre 🙂
N’est-ce pas ce que préfigure Diaspora ?Avec à la base une monnaie libre, on peut en effet penser que le choix de tel ou tel développement libre puisse être librement choisi par une communauté d’utilisateurs qui financerait prioritairement tel ou tel développement.Mais avec une monnaie non-libre ce schéma est impossible et se heurtera au mur de la dette.
@Eric : On peut se contenter de regarder et d’essayer de faire pareil, mais le mieux reste encore d’aller voir l’utilisateur et de faire avec lui. Il utilisera alors tout naturellement la solution…
@Desidia : Le soucis encore une fois est d’impliquer l’utilisateur et de ne pas le considérer comme un consommateur passif. Je prend un parallèle avec les AMAP qui recrée le lien entre producteurs et consommateurs dans un « deal gagnant-gagnant’ . C’est vers ce genre de chose qu’il faut aller si ‘on veut que les utilisateurs ne se comportent pas comme de simples usagers de supermarché.
@David : je l’ai dit il n’y a pas que du noir. Mais pour ne parler que de GImp, que penser de ce logiciel libre « mainstream » dont la version 2.8 ne parvient pas à sortir faute de développeurs ? Pour moi c’est une anomalie majeure. Des anomalies tu en trouves beaucoup dés que tu creuses un peu dans les business model de certains éditeurs de logiciels libres ou dans le fonctionnement de certaines associations… Je passe aussi sur les fork et refork créant des logiciels inachevés et de la pagaille pour les utilisateurs qui s’en détournent inévitablement. On peut fermer les yeux et dire qu’à cela ne tienne, le logiciel est libre, mais moi ça ne me satisfait pas…
@Galuel : Oui Diaspora est un exemple intéressant. Oui une monnaie libre aiderait, mais en attendant il faut faire autrement et hacker le système.
Personnellement, ça fait un moment que je ne crois plus à l’utilisation de masse de logiciels libres par les particuliers, pour deux raisons :
1- Dans le logiciel libre, bien souvent seule la technologie compte. L’ergonomie et la plastique passe bien, bien après. Il y a un décalage entre ce que cherchent les utilisateurs et ce que les développeurs de logiciels libres proposent. Plus le logiciel sera simple, cohérent et stable, et plus il aura de chance d’être utilisé par le plus grand nombre. Les usines à gaz blindés de fonctionnalités superflues, comme Firefox par exemple, se font éclipser par d’autres plus simples, plus épurés, plus rapides, comme Chrome.
2- Les licences permissives type BSD, MIT ou Apache sont vraiment des saloperies pour le grand public. Pour les professionnels, je ne dis pas, mais si vous prenez le système Android par exemple, c’est vraiment une catastrophe. Mon HTC Desire acheté neuf à prix d’or lors de sa sortie, n’a même pas été maintenu un an par HTC. L’iPhone 3GS de ma femme âgé de deux an et demi continue de recevoir les MAJ. Je ne me sens donc bien évidemment pas protégé par l’open source dans ce cas présent, bien au contraire.
Voilà, tout ça pour dire qu’il y a encore beaucoup de travail dans le logiciel libre. Je commence à me demander si tout cela est bien compatible avec notre modèle économique en fin de compte …
Bonjour,
Le logiciel libre fonctionne bien à de nombreux adeptes et se port plutôt bien. Il reste évidemment beaucoup de choses à faire mais pour ma part il a déjà gagne. On a des systèmes mélangés Mac, Windows, Linux mais la plupart des utilisateurs utilisent des logiciels libres même sans le savoir parfois 🙂 . En ce qui concerne le mode éditeur cela ressemble plus à une maladie française ou pour être sérieux il faut être éditeur. La situation n’est pas du tout la même dans les autres pays européens.
La diversité des systèmes d’exploitation a réinstalle un concurrence bienvenue ou le choix peut s’exprimer.
@martial En ce qui Concerne android, nous sommes possesseurs de 4 android HTC desire dans notre société et ils sont tous rootkite avec cyanogemod, qui est 100% mieux que l’android fourni par htc.
De plus un effort est en cours pour insérer tout les patch android dans le kernel vanilla, ce qui vas nous apporter la liberté manquante à l’heure actuelle sous android
Bonne année a tous
@bilbo-the-hobbit :
J’ai utilisé Cyanogenmod 7 sur mon Desire pendant un bon moment, mais ce n’est pas si stable que la ROM d’origine, comme pour Google Navigation par exemple (l’écran qui se remet en veille, ce genre de choses). J’admets que c’est fun par contre !
Et de mon point de vue, les solutions de ROMs alternatives ne sont pas crédibles pour le grand public. Les utilisateurs sont en droit d’attendre un support décent de la part du constructeur de leur mobile, d’autant plus que 99% des gens ne vont pas s’aventurer dans ce genre de solutions, quand bien même ils en connaîtraient l’existence. Cela prouve bien que la plupart du temps les « bonus » offerts par les logiciels open source sont connus et utilisés uniquement par les informaticiens, au moins les geeks, les autres se faisant avoir par l’avidité des entreprises qui profitent de ce système.
@Philippe: je ne vois pas bien quels sont les problèmes, ou plutôt je crois qu’il y a une incompréhension générale du fonctionnement du LL.
« Le soucis encore une fois est d’impliquer l’utilisateur et de ne pas le considérer comme un consommateur passif ». Sauf que c’est déjà comme ça que le LL (pour la plupart) fonctionne. Il y a des canaux de communication publics (bug tracker, mailing-list, etc.) sur lesquels les utilisateurs peuvent faire des retours et des suggestions. Evidemment il faut que l’utilisateur ait le désir de s’impliquer. La réalité est que la plupart des utilisateurs préfèrent rester passifs, pour des tas de raisons plus ou moins légitimes.
« Des anomalies tu en trouves beaucoup dés que tu creuses un peu dans les business model de certains éditeurs de logiciels libres ou dans le fonctionnement de certaines associations… » Des anomalies tu en trouves partout, y compris chez les mastodontes du propriétaire (Vista c’était une sacrée anomalie). Dire que le LL n’est pas toujours rose, c’est sain mais ce n’est pas inquiétant en soi. Il y a des projets qui périclitent, d’autres florissants. C’est un écosystème assez mouvementé, mais c’est largement lié à la vitesse d’évolution de l’informatique (il y a la même rapidité d’évolution dans le propriétaire : se souvenir à quelle vitesse Netscape a disparu après avoir été le symbole de la croissance Internet dans les années 90).
« On peut fermer les yeux et dire qu’à cela ne tienne, le logiciel est libre, mais moi ça ne me satisfait pas… » Tu oublies que ce sont les participants qui décident, et que c’est un des grands moteurs de la motivation à contribuer. On ne fait pas du LL par altruisme, mais parce qu’on prend plaisir à contribuer à un projet où on a voix au chapitre, et où on est reconnu à hauteur de ses apports. Un projet libre gouverné par une démocratie d’utilisateurs non-contributeurs, ça n’existe pas.
@Antoine : Voyons, les bug trackers, les mailling list des outils fait pour les utilisateurs 🙂 ? Quand on voit que déjà faire un répondre à tous n’est pas à la portée d’utilisateurs réguliers de l’informatique… Non ça reste des outils pour les techs. Il faut quelque chose de plus simple et qui les tienne par la main…
Évidemment qu’il y a une grande partie qui préfèrent rester passif, mais je pense qu’il en reste quand même pas mal qui pourrait participer et ne le font pas. J’en ai vu pas mal qui on fait demi-tour et qui pourtant ne demandaient pas mieux que de participer…
Un projet libre gouverné par une démocratie d’utilisateurs non-contributeurs, ça n’existe pas. J’ai écrit ça 🙂 ? Bien sûr que non. Ce que tu dis là est un évidence. Le soucis c’est que la porte est bien souvent fermée à des utilisateurs non dev et non tech.
Ceux qui ont de l’argent, créent des sociétés et paient des développeurs et partent alors sur des chemins souvent bien éloignés de l’éthique du logiciel libre. C’est dommage, alors que si on les avait accueillis…
Je suis tout à fait d’accord avec ton raisonnement Philippe.
Le logiciel libre est un monde d’informaticien, inutile de se leurrer en pensant que les gens peuvent être sensibilisés aux problèmes des logiciels propriétaires, ou pour le peux qu’ils soient, l’apport d’une contribution s’apparente à un véritable parcours du combattant !
Ayant contribué et travaillé chez Mandriva, j’ai bien vu ce que cela donnait, il en faut (fallait …) du courage pour apporter sa pierre à l’édifice, vu l’ambiance de la communauté et la communication de l’entreprise. La contribution était réservée à « l’élite », les anciens de la première heure, ou les développeurs chevronnés, qui ne juraient que par GTK ou le langage Perl !
Je suis à présent développeur Web, les contributions aux outils open source que j’utilise sont bien plus simples à apporter, encore une fois car des informaticiens travaillent avec d’autres informaticiens, pas avec des gens « normaux » 😉
D’ailleurs, pour ironiser un peu tout ceci, pour les gens « normaux » nous ne sommes en général que des geeks insociables, et nous, nous les voyons comme des sous-utilisateurs, même pas dignes de poser leurs doigts sur un clavier, seule la sourie suffit, pas vrai ? Je pense qu’une bonne partie du problème vient de là. Si les logiciels open source étaient réellement attractifs et accessibles pour eux, le succès serait forcément au rendez-vous.
« D’ailleurs, pour ironiser un peu tout ceci, pour les gens “normaux” nous ne sommes en général que des geeks insociables, et nous, nous les voyons comme des sous-utilisateurs, même pas dignes de poser leurs doigts sur un clavier, seule la sourie suffit, pas vrai ? Je pense qu’une bonne partie du problème vient de là. »
Bien vu…
Je suis un gars normal, j’ai débuté en informatique sur un un Apple Mac Classic, avant de passer pour des raisons de couts (j’adorais mon Mac) à un Amstrad PC avec Windows 95 jusqu’a Vista ou j’ai jeté définitevement l’éponge pour Linux Ubuntu, puis Fedora et enfin Debian (bientôt Slackware). Je ne suis pas un geek ou un nerd mais un bon pêre de famille qui de temps à autre n’hésite pas à titiller de la console même si je préfére et de loin, un GUI bien pensé, pour créer des outils ou les utiliser dans le cadre de mon informatique personnelle. Dans le cadre d’un projet Open source et/ou libre je cotoie des geek sociaux (si, si) possédant culture et je me fais un malin plaisir de temps à autre à les ramener sur le plancher des vaches et à les confronter à une réalité terrible: l’utilisateur final est un home/femme normal(e) en fait 99% des utilisateurs ne sont pas des geeks. Ce qu’il veulent: un produit qui marche et qui répond à des critéres d’ergonomie et de simplicité, sans trop se poser de questions sur le pourquoi et le comment des choses. Tu ouvre ton robinet et l’eau coule, savoir qu’elle est pure et ne coute pas trop cher suffit à l’homo normalus . C’est une peu ce que le geek à un mal à comprendre apparemment.
Pour l’homme normal le cheminement vers une reflexion (d’ou vient mon eau?) puis un travail (je vais apprendre la soudure/brasure pour refaire touite ma plomberie) est un choix personnel guidé par la curiosité et l’envie, plus une vision de l’implication politique et philosophique du choix du libre qui ne vient pas comme cela, d’un coup mais aprés une série d’expériences positives comme négatives. L’homme normal passe quand même moins de temps sur un écran que le geek ou nerd de base (l’homme normal a une vie sexuelle, lui! 😉 )
Je pesne que cet écart se comble, parce aue l’homme normal est entouré de technologie, qu’il aime bidouiller (gps, gsm, ordinateur, console de jeux) parce que comme le dit Philippe l’Open Source des entreprises fait accéder les gens au Libre, car l’information passe mieux, sur le net, les journaux etc… Car les applications lourdes pour ne pas dire merdiques ou l’on méprise l’utilisateur final en changeant sans l’avertir son programme favori, son application préférée font que le bon pêre de famille va voir ailleurs (et là je cale sans hésitation Windows, Apple et Canonical sur le même podium) ou du moins essayer. En fait il deveint un geek mais ne le sait pas encore.
Quand au geek il ne doit pas oublier que l’homme normal est un utilisateur. Il « utilise » l’informatique il ne la « manipul »e pas (je vous laisse le soin d’aller voir les définitions des deux mots) et que poussé par d’autres urgences, l’homme normal est conservateur par défaut pas par paresse intellectuelle.
Se mettre à sa portée, à son écoute c’est faire preuve d’humilité et de sagesse. Et généralement le résultat est que l’homme normal écoute le geek, et commence à se demander pourquoi l’eau arrive si vite dans ses robinets. 😛
Même si je ne partage pas l’opinion de l’auteur, mais comprend cette « aigritude » envers les logiciels libres. Le bilan étant fait pour ce blog, je tiens à lui annoncer et notamment à son auteur et ses membres une excellente année 2012.
Vive la liberté, vive le partage. GNU/Linux a prouvé qu’une utopie pouvait être possible, continuons tous ensemble, jusqu’au bout les amis, la brèche a été ouverte. Le reste nous appartient si on le veut.
Salut !
Bonne année Philippe 🙂
Oulala quel débat 😉
Mon proverbe favori : Un souffle distingue le bien du mal. Un souffle sépare la certitude du doute. Chéris à jamais ce souffle, il est la moisson de notre être. (Omar Khayam).
Le logiciel libre est basé sur le principe de l’ User Centric Innovation (Von Hippel , 2006) et sur un modèle d’open innovation (Chesbourg, 2006).
Dans cette vision Oui le logiciel libre est développé dans une logique d’utilisateurs…mais celui-ci est informaticien !!! C’est le développeur qui est à l’origine du projet et les exemples sont légions GNU, Linux, Apache….
La logique de l’intégration de l’utilisateur lambda est très marketing (sic) donc moderne. On nomme cela la logique client. Pendant des années l’industrie en avait rien à faire des goûts des clients c’était la même machine à laver pour tout le monde…
Nous donc comprenons ainsi rapidement où se situe la faiblesse du libre: Ne cherchant pas à vendre ni à plaire le logiciel libre dépend de la capacité des contributeurs à « comprendre » les attentes des utilisateurs non technique. Donc quand ils y arrivent ou en ont envi on a quelque chose de jolie sinon rien…
Les éditeurs ne sont donc pas aussi néfastes que cela car ils apportent cette approche, cette vision utilisateur/client et popularisent ainsi le logiciel libre. Ubuntu est un très bon exemple de cette vision.
Bref, c’est vrai que certaines entreprises parasitent le mouvement. A l’autre extrême des développeurs cherchent plus à se faire plaisir qu’à favoriser la diffusion. Après-tout le logiciel est une œuvre de l’esprit (Droit d’auteur) et son créateur peut en faire ce qu’il en veut….
Bref, je partage avec toi ce côté amer quand on voit à Noël la flambée de l’IPad et autres Iphone au top, W$ se vendre toujours et que l’on fait encore du militantisme de base pour convaincre tout le monde que le logiciel parfois chiant qu’on leur montre est mieux… On se retrouve devant le même dilemme que le bio; « Si si cette carotte est meilleure même si elle ressemble à rien et coûte 2x plus cher. ». Le coût du logiciel libre est sa prise en main ne l’oublions pas ! C’est ce qui freine la plupart des sympathisants à passer le pas.
Allez on remonte les manches et on y va !! Pour un nouvelle année en toute Liberté.
+++
Jonathan
Free or not free that is an open question
Salut et bonne année aussi 😉
Concernant les éditeurs, je ne dis pas qu’ils font un mauvais travail. leurs logiciels sont souvent bien plus aboutis au sens de l’utilisateur final et c’est « logique ». Mais se pose la question de la pérennité comme on l’a vu avec MySQL et OpenOffice pour ne citer que les exemples célèbres de « gâchis ».
je ne suis pas d’accord que la logique de l’intégration de l’utilisateur lambda est très marketing. Tout est question de méthode.
Impliquer l’utilisateur lambda dans le processus c’est faciliter l’adoption.
Aujourd’hui comme il est extérieur à tout cela, il faut le convaincre comme doivent d’ailleurs le faire les offres propriétaires. Mais ces derniers le font à grand coup de marketing et sont bien plus fort que le Libre.
En intégrant l’utilisateur, en l’accueillant, en le faisant participer (financièrement aussi), ce dernier utiliseras naturellement ce qui aura été fait avec lui. Nul besoin de marketing dans ce cas.
Pour ce qui est de remonter les manches, je ne porte plus que des marcels depuis longtemps 😆
@Philippe
Quand je parle de marketing, je ne parle pas de communication ! Le marketing permet d’intégrer le client dans la logique de l’entreprise. En l’interrogeant, l’intégrant dans les processus, la façon dont on lui répond…C’est aussi des questions à se poser quand on veut lancer un produit/service: Qui quand comment pourquoi etc Bref le marketing a beaucoup apporter à l’informatique avec toutes les dérives que cela peut comporter, bien évidemment…
Il existe cependant un marketing de l’éthique ou éthique qui prend en compte le client de façon participative et positive comme les AMAP dont tu parles très justement. On peut aussi citer les produits bio, le commerce équitable etc.
La communication c’est la pub… Tout ce qui sert à faire parler de l’entreprise, d’une structure… Ton blog peut être considéré comme à la fois du marketing personnel et un outil de communication par exemple.
Je sais que le marketing est persona non grata dans l’informatique mais ce n’est pas un gros mot 😉
Ne me parles pas de Marcel, je vis en slip toute l’année 😉
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Jonathan
Merci de nous partager ton questionnement de ce début d’année.
Comme beaucoup, j’ai d’abord commencé par utiliser le logiciel libre, par besoin, avant même de savoir ce que c’était. Comme toi, c’est par l’usage, via SPIP aussi. Jusqu’à contribuer. Et je m’interroge aussi, dernièrement, sur son utilisabilité et l’accueil des non-dev : http://romy.tetue.net/725
Avec une certaine déception, peut-être : c’est devenu trop du logiciel (du code, du code, toujours plus de code à maintenir) libre (beaucoup trop de leçons de morale), mais plus assez humain, trop peu émancipateur…