Souvenir, le scandale des URL réduites, qu’en reste-t-il ?

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chaine-briseJe viens de terminer le ménage des URL cassées détectées sur mon site avec l’extension Broken Link Checker pour WordPress. Environ 300  url qui sont apparues depuis le dernier ménage il y a quelques mois.

Je me souviens d’une époque où les libristes dont je fis partie s’insurgeaient contre le développement de l’usage des réducteurs d’URL. Un usage poussé par les réseaux sociaux montants et qui affichait ses  « limites ». Cette indignation avait poussé certains à développer des scripts afin de gérer soi-même ses raccourcis pour garantir leurs pérennités.

J’avais à l’époque investi du temps pour lister les alternatives permettant de mettre en place un service de réduction d’URL. J’avais même installé le mien que j’utilisais consciencieusement. Je l’avais lié à mon instance StatusNet. Finalement, j’ai craqué quand je vis Twitter et autre Google imposer le leur. A quoi bon alors? Bataille perdue.

Depuis, je ne me m’encombre plus de cette limite et j’envoie les liens tels quels depuis mon site de partage de liens. Twitter s’en accommode très bien et StatusNet aussi finalement d’autant qu’elles ne sont pas si longues que cela. Pour les commentaires détaillés, tout est dans mon site « en version courte ».

Déjà, à l’époque, je pressentais que la valeur de ces liens que nous envoyons dans les réseaux sociaux ne dépasserait guère (probablement)  l’instant de leur publication.

Avec le recul, je me dis qu’après tout, ce n’était qu’une tempête dans un verre d’eau. Les liens cassés qu’ils soient raccourcis ou pas sont inévitables. Dans les 300 liens que j’ai supprimés, aucun lien raccourci. Des sites personnels, professionnels ou associatifs, etc.

Bref le web est un être vivant constitué de milliards de liens qui naissent, vivent et meurent plus ou moins lentement. Une conception d’un web statique immuable est finalement illusoire. Les réseaux sociaux eux aussi disparaîtront et avec eux leurs millions de liens réduits que plus personne ne consulte.

En aurait-il été autrement si les réseaux sociaux « libres » s’étaient réellement généralisés ?

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

4 réponses

  1. Adrien Dorsaz dit :

    En effet, le désagrément est petit par rapport aux autres « longues » urls.

    Par contre, l’avantage des urls longues c’est que même s’ils cassent, on pourra peut-être retrouver leur contenu sur web.archive.org , alors qu’avec les urls courtent ça me semble beaucoup plus difficile.

  2. Gilles dit :

    Quel scandale ? Les raccourcisseurs d’URL sont une plaie. Point.
    Pourquoi contourner sinon ?

    Je liste des sites/liens via une instance Shaarli (des exemples de Shaarli en planet : https://www.ecirtam.net/shaarlirss/ + le mien qui y est repris : http://gilles.wittezaele.fr/links) et tu sais quoi : pas d’URL raccourcies 🙂 et même si dlvr.it les rebalance sur TW/FB (en raccourcissant aux passages et les réseaux TW/FB raccourcissent au-dessus, on arrive à du linkception lol) bah les liens sont là, entiers.

    Le fait de se plaindre que des sites imposent un raccourcisseur, c’est comme se plaindre de telle ou telle politique de ces sites : tu les utilises, tu assumes (vie privée, confidentialité, failles, raccourcisseur, etc.)…

    Je ne sais pas comment tu proposes des liens à tes « suiveurs » mais faut assumer la plate-forme utilisée 🙂 sachant qu’elle est contournable sans souci pour ce « problème ».

  3. Philippe dit :

    Je propose pleins de plateforme pour me suivre 🙂 . Ce blog ou je reposte tous les liens de la semaines et les commentaires, mon site de micro-bloging, mon StatusNet, mon compte twitter et Google + . Je préfère laisser le libre choix aux utilisateurs. Perso les liens réduits ne me posent plus aucun problème 🙂

  4. Merci Philippe pour ta description du web ! Je la trouve à la fois très poétique et très juste… Oui, c’est vrai, les liens naissent, vivent et meurent. Ca nous rappelle que le web n’a rien de la froideur d’un ordinateur, mais tout de la chaleur d’un être humain, qui bien souvent passe des heures à essayer de faire vivre son site web. Oui, l’activité web est passionnante, mais pas aussi simple que certains pourraient le croire.

    Quand un lien disparaît sur mon site, j’ajoute parfois un commentaire, pour expliquer ce qui s’est passé, si j’ai l’info : site disparu, changé de nom, etc. Les liens cassés ont souvent une histoire, même si on ne la connaît qu’assez rarement. Parfois il reste un twitt pour savoir ce qui s’est passé.

    Moi aussi j’utilise Broken Link Checker. C’est un fantastique plugin, que je laisse vérifier consciencieusement tous mes liens tous les trois jours. Et il en trouve des cassés à chaque fois… Entre les serveurs momentanément indisponibles (ah les serveurs persos, ça a aussi ses limites…) et les sites abandonnés (certains veulent une rentabilité immédiate), les liens reflètent un peu les chemins hasardeux et divers du web.

    J’ai pensé utiliser un logiciel du type Yourls, pour raccourcir et suivre certaines URLs. Mais, en fait, est-ce vraiment utile, et surtout, est-ce vraiment si pérenne que ça ?