Pourquoi les AMAP et les Logiciels Libres favorisent l’économie de proximité

closeCet article a été publié il y a 15 ans 9 mois 22 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

vegetables at the marketGrâce au retour des beaux jours et à la présence d’un espace numérique dédié aux logiciels Libres sur le dernier Salon Primevère de l’écologie et des alternatives, je ne résiste pas à l’envie de tenter  un « crossover » entre deux de mes passe-temps : Les AMAP et les Logiciels Libres.

Les AMAP, ce ne sont pas des logiciels, mais des  Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. Le principe de fonctionnement est simple. Chaque adhérent signe un contrat pour la mise à disposition d’un produit alimentaire par un producteur. Toutes les AMAP commencent en général par les légumes. Ce contrat fixe pour une durée donnée le type de panier que vous allez recevoir et son prix. Les distributions ont lieu à intervalle régulier (une fois par semaine par exemple). Le règlement se fait à l’avance, on fait un à plusieurs chèques qui sont encaissés par le producteur au fur et à mesure du déroulement du contrat.

Les adhérents se déclarent solidaires des aléas de production. En cas de difficultés, les distributions peuvent être annulées sans pour autant qu’il n’y ait de contreparties. Des objectifs pour le producteur peuvent être fixés dans le contrat : passage en agriculture Bio, diversification de la production, etc… Ils sont négociés dans chaque AMAP avec chaque producteur.

Bien entendu ce producteur n’est pas à 500Km de chez vous mais en général à moins de 50Km. Ce critère de proximité est indispensable car le producteur doit être présent lors des distributions pour permettre à un lien social de se tisser avec les adhérents rendant la solidarité en cas de difficulté plus naturelle.

Quel rapport avec les Logiciels Libres ?

Je me place dans le contexte du déploiement de Logiciels Libres dans les entreprises. L’absence de coûts de licence permet souvent d’utiliser le budget qui leur est traditionnellement alloué à de l’accompagnement sous forme de service (Conseils, assistance au déploiement, formation).

Les entreprises ont recours à des sociétés de services ou des indépendants. Les sommes ainsi dépensées sont directement injectées dans notre économie nationale. Pas de transfert vers un éditeur outre-atlantique (suivez mon regard ). Une solution à la crise ?

photo credit: *heloise*

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

9 réponses

  1. VV666 dit :

    Petit détail sur le fonctionnement des IMAP.
    À Lyon nous avons les Panier de Martin qui fonctionne sur ce principe, mais avec une association qui fait le lien entre les consommateurs et les agriculteurs. L’association s’occupe de gérer les mise en relation des uns et des autres.
    Cependant, les consommateurs ne s’engagent pas sur la durée, ils commandent les paniers quand ils en ont besoin (réservation sur Internet). Cela permet d’éviter les aléas de production pour les agriculteurs et de mieux gérer les besoins des consommateurs. En plus, on peux choisir à chaque fois un type de panier différent (7, 15 ou 25€, avec des légumes de saisons mais non choisit) et de demander des suppléments selon les disponibilité : vin, cidre, fromage, pain, œuf, etc…

    Ce système à l’air d’être moins sécurisé pour les agriculteurs, mais ça à pas l’air d’être un problème, l’assoc’ est submergée de demande.

    J’aime beaucoup ce système : légumes bio (ou presque), équitable pour les producteurs (peu ou pas d’intermédiaire), équitable pour les consommateurs (même prix, voire moins cher qu’en grande surface), et les légumes sont bon ^^

  2. Axel dit :

    Je suis globalement d’accord avec toi, en ces temps de crises, je me dis qu’il y a pleins de trucs qu’il serait facile d’économiser… aller au boulot en vélo plutôt qu’en voiture ferait des économies de carburants, mais aussi de santé public parce qu’il est recommandé de bouger 30 minutes par jour, parce que nous avons plus de 5 000 morts par an sur les routes, parce que la pollution atmosphérique génère des maladies respiratoires (asthmes notamment chez les enfants)…

    Mais l’économie se focalise sur le PIB et cet indice est défini non pas par l’argent que l’on a, mais par l’argent qui circule. Et quand la voiture génère des accidents, cela génère du chiffre d’affaire pour les hôpitaux, les ambulances, les kinés etc. D’ailleurs, le personnel de santé qui s’occupent spécifiquement des accidentés de la route sont compté dans les chiffres donnés par l’industrie automobile sur le nombre de personnes « vivant » de cette industrie… (10% des actifs à ce qu’il parait…)

    De la même façon, donner son enfant à garder à ses parents fera faire des économies, mais ne se verra pas sur le PIB…

    Donc, pour conclure, avec les AMAP, vous allez aider un agriculteur à s’en sortir, vous allez manger des produits plus frais, moins cher, au gout meilleur, mais vous n’allez pas le moins du monde aider l’état à sortir de la crise…

  3. Philippe dit :

    @VV666
    J’habite aussi dans la région lyonnais et je connais donc les Paniers de Martin (Il ne me semblait pas que c’était une association). C’est un mode de commercialisation à circuit moyennement court (il y a un intermédiaire entre le consommateur et le producteur). Mais c’est très différent d’une AMAP. La principale différence, pour le producteur, c’est que s’il a des aléas de production, il ne gagne rien. Avec une AMAP, les sommes versées à l’avance par les adhérents lui sont acquises. L’adhérent d’une AMAP paie en quelque sorte un forfait. Si le producteur ne peut pas fournir, ces revenus ne chutent pas. Les AMAP n’ont pas vocation a devenir LE système de commercialisation. Ce sont des associations « militantes » avec l’acceptation des risques qui vont avec et des objectifs à atteindre. De même les Paniers de Martin n’organiseront pas d’opération d’aide comme nous l’avons fait ce week-end pour aider notre producteur.

    @Axel :
    Les AMAP ne changent en rien les montants monétaires en circulation. Ce qui change, c’est là où va la marge. Les AMAP sont un exemple de circuit courts. Il n’y a pas de multiples intermédiaires. Le producteur reçoit 100% de la marge au lieu d’un pourcentage bien plus faible. Donc il vit mieux, dépense plus et réinjecte son argent dans l’économie. Il reste soumis à toute les taxes (TVA, impôts sur le revenu, etc…), donc pour l’état cela ne doit pas changer grand chose.
    Ce flux monétaire reste de plus local et fait fonctionner l’économie locale et ne se transfère pas vers l’Espagne ou le Maroc comme quand tu achètes des fraises en février… Ensuite on peut aussi discuter très longuement de la validité d’un indicateur comme le PIB…

    Les AMAP ne répondent pas à une problématique de réductions de coûts, mais de soutien d’une forme d’agriculture en voie de disparition et à une répartition juste des marges entre producteur et consommateur. Une forme de commerce équitable local…

  4. pingouin.info dit :

    J’adhère au Amap (sans le savoir, enfin sans savoir que ca s’apelle comme ça…) depuis 4 ans.
    C’est vraiment une bonne solution, tant pour le producteur que pour le consomateur ; ca permet au producteur d’avoir un peu plus de trésorerie (sure) et au consomateur d’avoir de la qualité dans son assiette 😉 (ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent…..)
    Une bonne solution pour tout le monde ! 😉

  5. Antoine dit :

    Oui, oui, tu peux te permettre ce « crossover »…
    je te rejoins totalement sur le fait qu’avec le logiciel libre on ne donne pas nos économies à des éditeurs le logiciels trop gourmand…
    Et je dirais même plus : dans la plupart des cas l’utilisation de logiciels libres induisent plus de temps humain. Et cette main d’œuvre, au même titre que l’agriculteur du coin, on ne va pas la chercher bien loin !
    Par contre je ne suis pas du tout d’accord avec Axel, je pense que dans tous les cas ça n’enrichit pas notre pays d’acheter du logiciel aux USA, pas plus que d’acheter de la nourriture cultivée à 10 000 km de la France. On a la chance d’avoir un pays où l’agriculture est florissante, et ou la plupart des aliments peuvent pousser. Mais au lieu de faire pousser ce dont les français ont vraiment besoin pour se nourrir, on fait pousser des trucs qu’on ne consomme pas parce que quelqu’un nous a dit qu’il fallait le faire et qu’on pouvait ensuite l’exporter à des pays un peu plus pauvre, un peu plus au sud…

  6. Philippe dit :

    @Antoine : l’agriculture française n’est pas « user driven » comme les Logiciels Libres 🙂

  7. Good Surf dit :

    Tres joli post merci beaucoup !

  8. Antonin dit :

    /!\ Revival /!\

    Intéressant, je n’avais pas fait le rapprochement sous cet angle là.

    Je fais un (petit) rapprochement entre AMAP et logiciel libre par la désintermédiarisation de la distribution. Je crois que le sujet mériterait un article de fond… Si ça branche quelqu’un !!!
    http://connexion-democrate.com/index.php?post/A-la-decouverte-des-AMAP%3A-La-decision

  9. voyage maroc dit :

    grâce à toi, je connais maintenant les AMAP, merci.