LibreOffice, OpenOffice un fork vu de l’intérieur
Une des nombreuses conséquences du rachat de Sun par ORACLE fut la création d’un projet parallèle à OpenOffice dénommé LibreOffice. Opération que l’on dénomme par le terme anglais de fork qui signifie embranchement et qui consiste à créer une version parallèle à un logiciel existant.
Ce mécanisme est particulièrement facilité dans le monde du logiciel libre du fait de la nature des licences utilisées qui autorisent l’utilisation, la modification et la redistribution du code source. Le fork est en sorte l’arme absolue, le dernier recours lorsque toutes les voies de conciliation ont échoué au sein de l’équipe d’un projet de logiciel libre. Celle-ci se sépare, chacun continuant son évolution en parallèle.
Cette arme a été utilisée contre ORACLE devenu propriétaire de la marque OpenOffice, mais aussi des équipes de développements suite au rachat de Sun. Vu de l’extérieur il est difficile de comprendre, en tout cas en ce qui me concerne, les tenants et les aboutissants de la création de « The Document Fondation ».
Une de mes premières interrogations lors de l’annonce fut de me demander : « Mais où sont les développeurs ? ». Au-delà de la prise de position forte et justifiée face à ORACLE et au symbole de rejet que marqua cette annonce, sans développeurs les chances de survie du fork semblaient bien minces.
La fondation a lancé un appel au don tout récemment pour « lever » comme dirait les hommes d’affaires 50 000 euros de fond. Cette somme fut réunie en l’espace d’à peine huit jours grâce à 2000 donateurs. Ces fonds doivent servir à la création d’une entité juridique en Allemagne. Les raisons de ce choix sont expliquées sur le site de la future fondation..
Il vous est toujours possible de faire un don à LibreOffice et ce jusqu’au 21 mars date de fin de la campagne.
Pour essayer de mieux comprendre ce qui a pu se passer, le mieux m’a semblé de poser la question a quelqu’un qui vit au sein de ce projet depuis de nombreuses années et en connaît bien les tenants et aboutissants. Jean-Baptiste Faure est un contributeur de très longue date sur le projet OpenOffice. Ce dernier il l’a découvert en 1998 alors qu’il s’appelait encore StarOffice.
Jean-Baptiste a bien voulu répondre à quelques questions pour nous éclairer sur son rôle au sein du projet, la création de LibreOffice et son fonctionnement. Je pense qu’à la fin de la lecture de cette interview, vos derniers doutes pour autant que vous en ayez sur le choix d’utiliser OpenOffice ou LibreOffice seront levés. Les raisons n’en sont pas que technique bien entendu, mais principalement éthique. Vous pouvez télécharger LibreOffice ici.
L’affaire ORACLE et quelques autres auront probablement permis de mettre en évidence un point particulièrement important dans le modèle économique du logiciel libre. Il devient de plus en plus évident qu’un logiciel libre ne peut être porté par une entreprise, du moins pas directement et pas éternellement. Un logiciel libre est un bien commun et par essence il ne peut donc appartenir à personne. A ce jour seules les associations ou fondations semblent être en mesure de le garantir.
Ce qui n’exclut nullement les entreprises bien au contraire. Leur apport et leur contribution sont essentiels. Ce n’est pas hasard si le CNLL (Conseil National du Logiciel Libre) a lancé une initiative dans ce sens pour la création d’une Fondation pour le logiciel libre.
Philippe : Qui est Jean-Baptiste ? Comment as-tu découvert les logiciels libres et OpenOffice ?
Jean-Baptiste : Chercheur dans un établissement public de recherche (EPST) à Lyon. Je travaille sur la simulation des écoulements en rivière (inondations, pollutions). Donc je code mais plutôt coté calcul scientifique, ce qui ne m’empêche pas de développer aussi en Java en particulier pour les interfaces graphiques.
J’ai découvert d’abord StarOffice 5.1 en 1998 quand je cherchais un moyen simple d’écrire des équations dans un document texte. L’outil que nous connaissons maintenant dans LibreOffice m’a immédiatement séduit par sa simplicité qui permet de se passer de la souris. On saisit les équations à peu près comme on les énoncerait.
À l’époque j’utilisais StarOffice sous MS-Windows-98, je ne connaissais pas encore Linux et je ne faisais pas vraiment la différence entre Logiciel Libre et Freeware. Une communauté francophone s’est constituée autour de StarOffice sous l’impulsion de Guy Capra. En 2000 quand Sun, après avoir acheté en 1999 StarDivision l’éditeur de StarOffice, en a libéré le code cela a donné une nouvelle impulsion et le projet OpenOffice.org a pris son essor.
J’ai basculé vers Linux en 2006, d’abord sur mon poste de travail professionnel puis sur mon PC personnel. Depuis 2008 il n’y a plus de PC sous MS-Windows à la maison.
Philippe : Vu de l’extérieur, c’est un peu compliqué. Autant on voit clairement qui est ORACLE, autant on peut avoir du mal à comprendre le rôle d’OpenOffice.org vis-à-vis de LibreOffice.org. S’agit-il de deux entités bien distinctes ?
Jean-Baptiste : Cela dépend de la façon d’évaluer les différences. ;-)! OpenOffice. org désigne un projet de développement logiciel, le logiciel en question, le site web du projet et c’est une marque déposée propriété de Sun Microsystems puis Oracle.
LibreOffice.org est juste le site web du logiciel LibreOffice dont le nom (« LibreOffice » en un seul mot) est une marque déposée de The Document Foundation. LibreOffice est un fork de OpenOffice.org. L’histoire est certainement connue des lecteurs de ce blog.
Au niveau du code, LibreOffice est encore très proche de OpenOffice.org, l’essentiel du code étant commun. En revanche au niveau du fonctionnement de chaque projet les différences sont flagrantes, il suffit de comparer le trafic sur leurs listes de discussion respectives.
LibreOffice est un projet de The Document Foundation qui est totalement indépendant d’Oracle alors que l’essentiel du développement de OpenOffice.org est fait par des employés d’Oracle. Actuellement les deux suites bureautiques sont très proches fonctionnellement (voir quelques différences ici) mais on peut prévoir que les différences s’accentueront au fil des nouvelles versions.
Philippe : Quel est ton rôle au sein de la communauté LibreOffice ?
Jean-Baptiste : Mon rôle, quoique complètement informel, découle un peu de celui que j’avais dans le projet OpenOffice.org. J’y occupais le rôle de « Lead » du projet francophone (j’ai démissionné le 3 février dernier) c’est-à-dire que j’étais le responsable de la communauté francophone : administrateur du site web et des listes de discussion, responsable des tests d’assurance qualité des versions francophones de OOo (organisation et coordination des tests manuels, validation de la version testée), etc.
Aujourd’hui je suis l’un des auteurs du site http://fr.libreoffice.org, l’un des modérateurs des listes de discussion francophones et c’est moi qui publie les annonces en français. Je travaille également à la mise en place des tests QA manuels pour remplacer ce que nous faisions sur OOo avec les TCM (Test Case Management) pour valider les versions localisées. Là il faut tout construire donc ça prend un peu de temps. Enfin, je m’essaye tout doucement à apporter ma petite contribution au code lui-même.
La QA (Quality Assurance) consistent en la confirmation des rapports de bug (bug triage), vérification des corrections, test et validation des nouvelles versions (par des tests automatiques et des tests manuels plus ou moins formels ou standardisés). Quant aux Test Case Management : c’est l’outil utilisé par OpenOffice.org pour gérer les tests de QA manuels conduits par les différents projets « en langues natives » (Native Lang projects, pas de bonne traduction en français).
Philippe : Pourquoi créer une fondation pour LibreOffice, quelles seront les avantages ?
Jean-Baptiste : Je donne ici mon point de vue personnel, je ne parle pas au nom de The Document Foundation. Comme beaucoup de membres de la communauté OpenOffice.org, j’attendais la création d’une fondation depuis longtemps, une fondation qui prendrait en charge l’organisation et la stratégie de développement du logiciel, indépendamment des intérêts commerciaux du principal sponsor du projet. Une telle fondation avait été promise par Sun dès le début des années 2000 mais cela n’a jamais pu se faire avec l’aval de Sun.
L’arrivée d’Oracle a manifestement décidé un certain nombre de personnes à se passer de l’autorisation du sponsor pour créer enfin cette fondation. Il fallait oser, ils l’ont fait ; merci infiniment à eux.
Maintenant énormément de choses sont encore à construire et inventer. Les aspects juridiques et financiers s’éclaircissent nettement avec le succès de l’appel aux dons pour constituer le capital de base de la fondation. Mais il y a aussi l’organisation, la gouvernance et l’articulation avec les nécessaires relais locaux.
Si un projet de développement logiciel comme LibreOffice se refuse à tenir compte des frontières entre pays pour ne s’intéresser qu’aux différences linguistiques, nécessairement les activités marketing, la collecte de dons, la participation à des manifestations ou leur organisation sont soumises à des contraintes juridiques différentes d’un pays à un autre. Et bien souvent ces contraintes juridiques requièrent de s’appuyer sur une association ayant une existence légale (association loi 1901 en France).
Philippe : Peux-tu nous indiquer qui est à la tête de LibreOffice et comment s’organise le fonctionnement de LibreOffice ?
Jean-Baptiste : Le développement de LibreOffice se veut organisé comme une méritocratie : ce sont ceux qui contribuent effectivement, le plus et le mieux qui prennent les décisions. Il y a bien sûr le comité directeur de la fondation (provisoire puisqu’il s’est donné un mandat de 1 an pour constituer effectivement The Document Foundation) qui prend un certain nombre de décisions, en particulier ce qui relève de la communication.
Pour les aspects techniques du logiciel, il y a des experts reconnus dont les avis ont un poids tout particulier. Ensuite c’est à chacun de ceux qui se sentent concernés de donner leur avis, surtout s’il est différent, et de mettre la main à la pâte. Mais chaque contributeur est libre de contribuer comme il l’entend et nul ne peut l’obliger (sauf s’il est payé pour cela) à coder ce qu’il n’a pas envie de coder.
Des structures de prise de décisions se mettront probablement en place petit à petit à mesure que le besoin s’en fera sentir, mais pour le moment nous avons surtout besoin d’offrir un espace de liberté aux contributeurs effectifs et potentiels sans leurs imposer des procédures contraignantes. D’où l’une des décisions fondatrices de ne pas mettre en place de partage de propriété intellectuelle sur le code et la documentation produit comme instaurée par le Sun Contributor Agreement (SCA) nécessaire pour apporter une contribution au code d’OpenOffice.org ou à son site web.
Philippe : Quelle est la taille de l’équipe de développement de LibreOffice et combien de personnes peuvent travailler à plein temps sur le logiciel ?
Jean-Baptiste : L’équipe de développement de LibreOffice a une taille variable, car il y a beaucoup de développeurs bénévoles, donc à temps partiel. Pour en avoir une idée on peut se référer aux statistiques de commit faites par Cédric Bosdonnat (Novell, expert LibreOffice-Writer) : pour la branche master du code.
Quant aux personnes qui travaillent à temps plein sur LibreOffice, les informations que j’ai donnent 18 personnes payées par des sociétés, la grande majorité se trouvant chez Novell. Et sans compter Oracle qui contribue indirectement à travers OpenOffice.org.
Philippe : Un grand merci à Jean-Baptiste pour le temps consacré à répondre à ces questions !
Bonjour Philippe, et bonjour à JBF,
Un commentaire juste pour applaudir à cette phrase : » Il devient de plus en plus évident qu’un logiciel libre ne peut être porté par une entreprise, du moins pas directement et pas éternellement. »
Comme tu le dis, c’est en effet une évidence. Les besoins des entreprises ont changé, les règles de concurrence aussi et mélanger un modèle de gestion « communautaire » et un modèle commercial devient de plus en plus utopiste. Il suffit pour s’en convaincre de voir les actions de Canonical par exemple, même si c’est souvent maquillé sous des principes d’utilisateur roi et d’user friendly. Mais on s’éloigne du sujet de ton billet même si tu y parles de fork 🙂
Merci pour cet intéressant article !
LibreOffice est un produit marketing, né d’une OPA de Novell et RedHat, et de Canonical ( Au bout du compte, il s’agira de faire du pognon sur le dos de volontaires naifs, appelés « contributeurs »)
Tout a été décidé de façon dissimulée (les places distribuées à l’avance … etc) et l’organisation pyramidale qui va en résulter n’a plus rien à voir avec l’esprit du libre (parler du système de Leads alors que rien n’est fait … sic).
Enfin, oser dire » Et sans compter Oracle qui contribue indirectement à travers OpenOffice.org. » c’est faire preuve d’un cynisme inégalé, et surtout, faire croire des des choses complètement fausses. Du marketing, quoi …
@ ericb : ce n’est pas la première fois que je te lis tirant à boulet rouge contre LibreOffice.
Tu as des éléments précis pour étayer cela ? ou bien est-ce une vue de l’esprit ? une animosité toute personnelle ?
Pour le moment tu condamne mais tu n’argumentes pas du tout.
Intéressant cependant les raisons du fork ne sont pas données.
Bonjour,
Bravo pour cet article !
@ericb : « LibreOffice est un produit marketing, né d’une OPA de Novell et RedHat, et de Canonical »
C’est sûr il n’y a qu’à voir leurs dons à la fondation… des centaines de milliers d’euros !!! Comment…, mes informations sont fausses : aucun don !
Alors effectivement il s’agit bien d’une OPA des poids lourds commerciaux du libre ;-p
Plus sérieusement, merci aux volontaires naifs, appelés « contributeurs », pour leur engagement et la qualité de leur travail.
Longue vie à LibreOffice
Au fait, pour l’organisation pyramidale, les Bylaws de la communauté montrent l’exact contraire: http://wiki.documentfoundation.org/CommunityBylaws
Je serai à Lyon Dimanche et je veux bien discuter, en privé avec toutes personne
souhaitant plus d’information.
Mais l’évidence est là : à part des déclarations, je n’ai rien vu de vraiment significatif et de nouveau dans le code de LibreOffice jusqu’à présent.
Comment accorder de la
Depuis qu’EducOOo s’est vu son stand refusé au FOSDEM « car il y avait LibreOffice », alors qu’après vérification, LibreOffice s’est vu offrir un gros stand (et les autres, ils crèvent ?) j’ai compris que c’est une
Quelle crédibilité accorder à cette campagne d’empoisonnement des listes de discussion du projet OpenOffice.org ?
Jusqu’à il y a peu, je restais neutre sur LibreOffice, mais après m’êtrr fait insulter en direct sur le channel d’educooo par un dev de LibreOffice, alors je
Parfait Messieurs, moi qui viens de migrer sur Linux (Mint) pour des raison morales, je constate qu’un option sérieuse garante de perrenité s’offre à moi : passer sous Microsoft.
@ericb : « Je serai dimanche à Lyon (Salon Primevère) pour discuter calmement de tout cela, en privé avec ceux qui le souhaitent. »
Je ne serai pas à Lyon, et même si, des discussions « en privé » concernant un programme appartenant à tout le monde je trouve cela curieux.
Je resterai donc sur ma fin concernant des explications plus détaillées et argumentées.
Eh be …. c’est l’euphorie ici.
Essayons d’aborder le problème autrement alors. Pour commencer, je crois que j’avais écrit ce billet avant la création de LibreOffice : http://blog.educoo.org/2010/08/28/communaute-idiots-utiles-et-structuralisme
La fin, lisez la fin surtout.
Quand je parle d’une OPA, c’est une image: comment récupérer la « communauté » créée par Sun-Oracle (pour le nom c’est rapé) sans rien payer. Il faudrait vraiment que les gens comprennent qui se venge de qui, dans cette histoire, avant de conclure trop rapidement, et surtout : à qui profite le crime en réalité.
La menace de la récupération des droits sur le code de LibreOffice est bien réelle, et cela me fait fuir aussi (le fameux Copyright Assignment).
Je maintiens aussi que (avis personnel, donc) je n’accorde aucune crédibilité à un fork qui s’est créé dans l’ombre. Ce qui s’est passé, c’est un peu comme courir un 100m avec 80m d’avance sur les autres, et cela n’a rien à vor avec l’espirt du libre.
Comment accorder de la crédibilité à des anneries du type celles qu’on peut lire ici :
http://oilq.org/fr/node/14265 ‘Le module Base utiliserait moins de Java … mouarf :p
J’en avais une plus drôle encore, mais je la retrouve plus, désolé 🙂
Que dire, pour (tenter de) former moi-même des développeurs pour OpenOffice.org depuis 2006, quand je lis « une centaine de nouveaux développeurs ont rejoint LibreOffice ». Curieux, j’ai voulu en savoir plus, et donc je suis les listes de discussions des développeurs avec attention. Quand je parle de développeurs, c’est sous entendu capable de faire quelque chose en autonomie. Malheureusement, je ne vois pas tous ces développeurs « nouveaux » dont on parle. Marketing, effet d’annonce.
Récemment, j’ai donné du code à OpenOffice.org (sachant que de toutes façons LibreOffice allait le récupérer). Il s’agissait d’un truc délicat, dont ne partie était écrite en assembleur ARM) : en retour, je me suis fait insulter sur IRC (j’ai des témoins dignes de foi)
Pire : mon code avait été commité silencieusement, sans mettre mon nom (copié collé, pas de licence). Heureusement, j’avais attaché le diff sur IssueZilla d’OpenOffice.org, ce qui prouvait que j’en étais l’auteur. Jani Monoses m’a contacté et j’ai bien entendu accepté de mettre la licence qu’il fallait pour qu’il soit intégré à LO.
Lors du FOSDEM, EducOOo, n’a pas pu avoir de place pour un stand. Le prétexte : il n’y avait pas assez de place pour tous les projets, et … il y avait LibreOffice.
Ce qui s’est passé : LibreOffice avait un énorme stand, et les autres ils crèvent (et pas que EducOOo étasi vous voulez savoir). Les vidéos sont une preuve flagrante.
Bouh, que c’est moche pour un événement que j’aimais :-/ Et toujours LibreOffice pas loin. C’est plutôt un pourrissement qu’une avancée tout ce qui se passe, et j’ose le dire. Malheureusement, ce n’est pas dans l’air du temps (mais je m’en fous).
De plus, cette casse systématique d’Oracle, le pourrissement systématique des listes de discussion d’OpenOffice.org, j’en ai aussi assez, et je ne l’accepte pas/plus.
Ensuite, pour répondre à tous ceux qui se permettent de me juger, je suis prêt à parier que bien peu on réellement contribué à quelque chose de mesurable dans OpenOffice.org, à part des trolls. En plus, souvent, sous couvert d’anonymat. Donc merci de rester à votre place.
Pour ceuxx qui le souhaitent, je serai à Lyon dimanche (Salon Primevère), et je pourrai argumenter sans aucun problème. Mais en privé, avec ceux qui souhaitent en savoir plus.
Bonne fin de semaine (chic, demain, c’est vendredi).
@Raf : Les raisons du fork sont simples et inévitables : si Oracle ne rejoint pas The Document Foundation et refuse d’abandonner le SCA il n’y a pas d’autre solution pour permettre à des développeurs qui refusent ce SCA de contribuer au code. Par ailleurs comment faire autrement si on veut que Sun/Oracle ne décide plus seul de ce qui peut entrer ou pas dans le code ?
@Rgv : j’espère que c’est de l’humour noir. 😉 Quel rapport avec Linux ? L’immense majorité (~90%) des utilisateurs de OpenOffice.org le font sur MS-Windows. Je n’ai pas de stats pour LibreOffice mais je parie que c’est presque pareil.
M. Faure, merci pour cette explication!
Rgv = RAF
Quant au rapport entre Linux et les suites …office, étant purement neophite, je voulais (pensais) être adéquat et basculer entièrement dans le monde du libre. Sachez que j’en suis encore à decortiquer les nuances entre opensource, libre, gratuit, etc!
Ceci étant dit, c’était effectivement de l’humour noir!
Merci encore!
En écrivant le titre de cet article je ne pensais pas que l’on en apprendrait autant sur les dessous d’un fork 🙂
@ericb : j’essaierais de passer au Salon ce week-end 🙂 . J’avais été interpellé par votre billet Logiciel Libre, contributions et rien. Merci de nous avoir livré une vision moins positive, personnellement j’aime bien que tout ne soit pas trop blanc. C’est parfois suspect.
@Rgv : bienvenue dans le monde du logiciel libre ça se passe souvent comme ça :-D.
@chs premier commentaire modérée, attaque personnelle d’ericb inutile 😉
@cep : je reste persuadé que nos points de vus ne sont pas si lointains 😉
Etant extérieur à ce projet, je ne peux qu’écouter les avis des uns et des autres et essayer de me faire une opinion (provisoire). Sur le principe je trouve que l’idée de fondations ou associations pour gérer la gouvernance d’un projet de logiciel libre est une bonne chose, même si cela n’exclue pas les risques de dérives et de manipulation. Les statuts de l’association feront toute la différence.
Cependant en l’état actuel les risques me semblent moins important que dans le monde des entreprises. Mais là aussi ne soit pas trop binaire, il y a des sociétés éditrices de logiciels libre tout à fait respectable !
@ericb:
Tout d’abord merci pour l’excellent projet Educ’OOo.
Je viens de lire votre billet sur la création de LibreOffice (http://blog.educoo.org/2010/08/28/communaute-idiots-utiles-et-structuralisme)… il me fait froid dans le dos !
2 conclusions :
– pourquoi OOo et Educ-OOo sont-ils basés sur une GPL, autant y apposer une belle licence propriétaire dans laquelle chacun verra son nom en gros pour sa participation,
– concernant le libre (et non l’Opensource, l’anglais et ses doubles sens !!!… free = libre mais aussi gratuit d’où l’invention du terme OpenSource pour les anglophones), je ne serai que trop recommander la lecture de l’autobiographie de Stallman (http://www.framabook.org/docs/stallman/framabook6_stallman_v1_gnu-fdl.pdf)…
Bien au-delà des petits pouvoirs que vous décrivez, certains (beaucoup dans les communautés du libre) participent parce qu’ils croient aux valeurs du libre, sans autres attentes ! La nature humaine étant ce qu’elle est, il y en a toujours pour pervertir cet éthique des hackers (ou bricoleurs, .
A titre personnel, je ne suis pas développeur, simple utilisateur de starOffice, OOo et maintenant LibreOffice… depuis 1998.
Ma contribution ne se mesure donc pas en lignes de code mais en prescription d’utilisation, en remplaçant plus de 200 postes avec OOo (et bientôt LibreOffice) à la place de M$, dont une centaine dans des écoles (depuis 2004) pour que nos enfants grandissent avec autres choses qu’une suite bureautique ultrapropriétaire et ne découvre pas à l’âge adulte qu’un ordinateur peut fonctionner avec autre chose que M$ et Mac.
Bref, si je soutiens LibreOffice, c’est par idéologie et non pour la technique, de ce coté là, j’ai confiance en la nature humaine… beaucoup plus qu’en Oracle et sa (bientôt) suite propriétaire OracleOffice.org !
L’avenir nous le dira…
@ Philippe : why not ? 🙂
Pour le reste, concernant le commentaire de ericb. Si son propos est de dire que les choses ne sont pas binaires, que les motivations des uns et des autres sont diverses e variées, qui ne le sait pas ?
Mais est-il bon de vouloir balayer ainsi les poussières du tapis, les réelles et les supposées ? les constructions de l’esprit et les arrières pensées ? je ne le pense pas. Il n’en sortira rien de bon et le monde ne sera pas meilleur pour autant. Sauf bien sûr à être attiré par les jeux de massacre.
@seb : Merci pour les encouragements 🙂 Juste une petite précision : EducOOo est une association type loi 1901. OOo4Kids et OOoLight, comme OpenOffice.org sont sous licence LGPL v3 (bien noter le L pour permettre de reverser du code dans OpenOffice.org, et aussi dans Libre Office, si les devs le souhaitent)
@cep
Vouloir faire passer les faits dont je parle pour des poussières, c’est un peu léger quand même.
… au fait, avoir besoin d’anonymat pour s’exprimer, cela signifie quoi ? 🙂
@Philippe : à bientôt 🙂
» au fait, avoir besoin d’anonymat pour s’exprimer, cela signifie quoi ? »
à toi de le dire.
Et concernant l’anonymat, mis à part un mauvais argument (mauvaise foi ? )de ta part, je ne vois nul anonymat.
@ ericb que je cite : » Vouloir faire passer les faits dont je parle pour des poussières, c’est un peu léger quand même. »
Faute de temps je n’avais pas pu relever ce point l’autre jour. J’y réponds donc avec un peu de retard. En réalité je parlais de poussières par simple bonté d’âme, ayant peu de goût pour tes arguments et ta façon de soulever le tapis pour y voir toutes sortes de machinations.
Tu débutes ton commentaire par une référence à l’un de tes billets en insistant particulièrement sur la fin, c’est à dire : » Enfin, prenez les mots Logiciels Libre, Gouvernance, Project Leads, Idiots utiles, Communauté, Community Manager et voyez ce que vous pouvez en faire …. »
Malgré mon peu d’attrait pour les communautés en général, contrairement à toi je me garderai bien de mettre la communauté du libre dans la même catégorie que celle de sympathisants soviétiques, de crétins. Mais tu ne te prives pas de le faire en citant et appuyant une phrase qui parle « d’useful idiots »,en allant jusqu’à donner en lien l’explication de Wikipedia pour qu’il n’y ait pas d’ambiguité :
http://en.wikipedia.org/wiki/Useful_idiot
Dois-je commenter d’avantage cette phrase ? ne voulais-tu pas mettre tout le monde dans le même sac ? ne te livres-tu pas là à une condamnation sans appel, sans nuance, sans démonstration ? Phrase outrancière donc, mais pour ne pas aggraver parlons de poussières.
Plus loin dans ton commentaire tu écris : » Quand je parle d’une OPA, c’est une image: comment récupérer la “communauté” créée par Sun-Oracle (pour le nom c’est rapé) sans rien payer. Il faudrait vraiment que les gens comprennent qui se venge de qui, dans cette histoire, avant de conclure trop rapidement, et surtout : à qui profite le crime en réalité. »
Vengeance, crime, opa. Diable ! Passons sur les deux premiers mots, encore une fois outranciers. Une opa, même en image, je suppose que tu sous-entends une opa hostile bien sûr. Mais connais-tu bien la signification d’une » offre public d’achat » ? en quoi peut-elle s’appliquer à du code développé en licence libre ? Si je décode ton image tu voulais plutôt parler de vol en lieu et place d’opa, non ? Donc RedHat, Goo-OO, les organisations ayant participé jusque là au développement de OpenOffice, les développeurs indépendants, tous auraient volé le produit de ce qu’ils avaient en commun contribué à développer ? les licences, le droit ont été baffoués ? Propos outranciers encore une fois, mais parlons de poussières.
Encore tu écris : » La menace de la récupération des droits sur le code de LibreOffice est bien réelle » Tu dévoiles encore un complot ? sans preuves, sans arguments en appui tu es tout de même encore une fois certain d’une future main basse sur le code. Oui ? Poussières.
« fork qui s’est créé dans l’ombre » Ah. Toujours des manoeuvrs souterraines, des manigances, une association de malfaiteurs en guise de fondation ? Poussières.
Je cite toujours : » Comment accorder de la crédibilité à des anneries du type celles qu’on peut lire ici :
http://oilq.org/fr/node/14265 ‘Le module Base utiliserait moins de Java … mouarf :p »
Des anneries donc. Et pout toute argumentation un tonitruant » mouarf « . Comme on aurait aimé une brillante démonstration de l’éventuelle impossibilité ou nuisance au fait de projeter de mettre » moins de java » dans LibreOffice. Non, à la place un mouarf dédaigneux de la part de celui qui, seul et contre tous détient la vérité unique. Dommage, mais poussières.
Et tu continues par des mots du style de » Marketing, effet d’annonce. » , » casse systématique d’Oracle » , etc. etc. Mais qui fait de la casse systématique à part toi ? Et tu t’étonnes que » Lors du FOSDEM, EducOOo, n’a pas pu avoir de place pour un stand. » ? je ne connais pas les raisons réelles qui ont fait que EducOO n’ait pas eu de place, mais ne pourrait-on pas aussi peut-être dans une certaine mesure se demander si ce n’est pas une conséquence indirecte de ton comportement vis à vis des autres membres du Libre ? supposition gratuite de ma part bien sûr, et certainement infondée.
Donc, à te lire tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes avec Oracle et le développement de OpenOffice avant LibreOffice ? Pas de problèmes de copyrights ? tout était clair dans les orientations futures d’Oracle ? rien jusque là n’avait motivé la création du fork Goo.OO ? les paquets OpenOffice chez Debian et bien d’autres distributions n’étaient-ils pas déjà issus de Goo.OO de préférence aux paquets d’origine ? nul malaise jusqu’au fork ? les épisodes OpenSolaris, Java, n’étaient pas des signes contradictoires de la part d’Oracle ? les « useful idiots » auraient du continuer à se taire et tout accépter ? Toi-même il y a quelques années n’as-tu pas claqué la porte d’un développement OpenOffice en criant au complot, au détournement ? tiens déjà on parlait de complot ? et au final EducOOo n’est-il pas un fork ? Poussières.
Alors, comme je l’ai écrit plus haut je suis bien consciant que tout n’est certainement rose, ou noir d’un côté et blanc de l’autre, que les choses ne sont pas binaires, que les motivations des uns et des autres sont variées et peut-être contradictoires. Malgré cela j’aurais tendance à faire plus confiance à une fondation qu’à une société commerciale dont les interêts et les buts poursuivis peuvent fluctuer au grés des marchés et des rachats, de la situation de la concurrence aussi. Mais plus que tout j’aborre ta façon de présenter les choses, de condamner, de salir et sous entendre. Et, en effet, je préfère rester léger et parler de poussières que de bombes puantes.
cep
je suis d’accord avec Cep. Beaucoup d’affirmations mais aucun argument, c’est bien dommage. Surtout quand on lance ce genre d’attaque sur tout une communauté.
La deuxième chose qui me frappe c’est :
« comment récupérer la “communauté” créée par Sun-Oracle (pour le nom c’est rapé) sans rien payer. »
Il faut payer maintenant pour forker un projet libre ? Les problème avec Sun puis Oracle ne datent pas d’aujourd’hui. Y’a rien de bien secret à ce sujet, et je trouve que la communauté à bien fait de se libérer.
Certains utilisateurs finaux s’interrogeaient benoîtement (et avec une insistance quelque peu déplacée) quant à un éventuel « rapprochement » OOo4Kids/LibreOffice. Les plus cortiqués d’entre eux ont la réponse, maintenant. Ils ont par la même occasion découvert qu’il en va du microcosme du logiciel libre comme de la « vraie » vie : il y a des gens bien (et même très bien) et des gens tordus (et même très tordus).
Respectant la saine méritocratie en vigueur ici, je ne me permettrai pas de juger Éric Bachard, dont j’admire le boulot sur EducOOo/OOo4Kids (et puis ma tête blonde préférée adore les papillons). Par contre je me permets d’espérer qu’un tordu plus tordu que les autres ne lancera pas un LibO4Kids juste pour le plaisir (sadique) de dézinguer OOo4Kids.
« When a true genius appears in the world, you may know him by this sign, that the dunces are all in confederacy against him. » (Jonathan Swift)
@CEP
Procédons de façon incrémentale …
Déjà, je vois que la séparation entre ce que j’ai écrit et tes affirmations douteuses, n’est pas claire : c’est très dommageable pour la lisibilité.
> Malgré mon peu d’attrait pour les communautés en général,
> contrairement à toi je me garderai bien de mettre la communauté du libre
> dans la même catégorie que celle de sympathisants soviétiques, de crétins.
Je dénonce ceux qui profitent des « communautés », en les manipulant.
Et j’ai aussi remarqué que les personnes dont il faut se méfier le plus (chacun voit midi à sa porte), sont ceux qui utilisent le plus souvent les mots: gouvernance (qui signifie pouvoir) et Communauté.
> Et pout toute argumentation un tonitruant ” mouarf “.
> Comme on aurait aimé une brillante démonstration de l’éventuelle impossibilité
> ou nuisance au fait de projeter de mettre ” moins de java ” dans LibreOffice.
La phrase exacte est : « Par rapport à OpenOffice, LibreOffice utilise beaucoup moins de Java pour faire fonctionner son module de base »
Pour utiliser Java, il faut démarrer une machine virtuelle. La demande en mémoire est quasiment la même, que ce soit LibreOffice ou OOo ou (ce que tu veux). Comprendre : les consommations en ressources sont les mêmes dans les deux cas. La différence, si elle existe, ne doit pas être significative : cette phrase ne veut rien dire, et c’est une annerie.
Dans le même article :
> « .. On a commencé la Document Foundation avec une vingtaine de développeurs le 28 septembre dernier et maintenant on est au-delà de la centaine sans compter la cinquantaine de localiseurs .. »
Où sont ces 100 nouveaux développeurs ?
> Et tu continues par des mots du style de ” Marketing, effet d’annonce.” ,
Oui, pour cet article il s’agit d’un effet d’annonce, et cherche à toucher un maximum de monde. Techniquement, c’est assez vide, mais doit probablement faire se pamer le décideur pressé => marketing.
Mots clés: mensonges, omissions, demi-vérités
Lien : http://wiki.documentfoundation.org/Marketing/Release
Une autre preuve que tout est déjà pré-orchestré.
>je ne connais pas les raisons réelles qui ont fait que EducOO n’ait pas eu de place,
Il n’y a pas qu’EducOOo qui est passé a la trappe. Et la taille du stand donne à Libre Office au FOSDEM n’était pas raisonnable. je ne suis pas le seul a avoir été interpellé par ce fait.
De toutes façons, je ne vais plus parler de FOSDEM, et je n’y mettrai plus les pieds.
>mais ne pourrait-on pas aussi peut-être dans une certaine mesure se demander si
>ce n’est pas une conséquence indirecte de ton comportement vis à vis des autres membres du Libre ?
C’est vraiment fatiguant cette manière, l’air de rien de faire des allusions fausses sur ce que je suis et ce que je ne suis pas (surtout sous couvert d’anonymat … c’est d’un fourbe :-/ )
Et je pense avoir suffisamment d’amis dans le monde du libre. Surtout des gens qiu écrivent du code en fait.
À ce propos, soit tu n’as aucune preuve et c’est du FUD, soit tu en as, et implicitement, tu viens de prouver que j’ai raison de dire qu’on s’est fait mettre. QED
> Donc, à te lire tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes avec
> Oracle et le développement de OpenOffice avant LibreOffice ?
Je n’ai pas de jugement à porter sur Oracle et le développement d’OpenOffice.org. Et je n’ai pas attendu LibreOffice : j’ai fait un fork bien avant, et il se porte bien.
Quand j’ai une question, je la pose et la plupart du temps, ce sont des developpeurs d’Oracle qui me répondent. La dernière fois, ça remonte à la semaine dernière, et la réponse était pertinente.
D’ailleurs, LibreOffice s’est beaucoup inspiré de ce qui a été fait avec OOo4Kids, et surtout OOoLight.
>Pas de problèmes de copyrights ? tout était clair dans les orientations
> futures d’Oracle ?
C’est intéressant ce vocabulaire, car il me donne plein d’informations.
> Toi-même il y a quelques années n’as-tu pas claqué la porte d’un développement
> OpenOffice en criant au complot, au détournement ?
Coup bas détecté … Quel complot ? C’est mensonger de présenter les choses sous cet aspect, et lâche puisque fait sous le coup de l’anonymat.
> tiens déjà on parlait de complot ?
Non non.
> et au final EducOOo n’est-il pas un fork ?
Tout à fait : OOo4Kids est un fork, d’OpenOffice.org, en particulier sur la version 3.2.1. Comme nous sommes respectueux, nous proposons du code, et il est reversé à OpenOffice.org si les gens d’Oracle en veulent.
D’ailleurs, j’ai récemment reversé du code à OpenOffice.org (sachant pertinnement qu’il serait repris par LibreOffice).
> Mais plus que tout j’aborre ta façon de présenter les choses, de condamner, de salir et sous entendre.
Je me limite à présenter des faits, et je ne fais aucune concession quand j’ai affaire à de la manipulation.
Et on se fout de tes jugements personnels, que tu tournes lâchement (sous couvert d’anonymat) en attaque personnelle.
J’ai exposé des faits et c’est tout. LibreOffice et la fondation ont été décidées dans l’ombre, LibreOffice est vraiment un produit marketing, dirigé par des boites qui veulent faire du pognon dessus, et ce ne sont pas tes gesticulations qui vont y changer quelque chose.
On ne peut pas construire quelque chose de solide de cette façon, on n’a pas respecté l’esprit du libre en faisant celà et donc ce n’est pas crédible à mes yeux.
je ferme les commengtaires sur cette derniére intervention, je pense que tojute les parties ont eu l’occasion de suffisament s’exprimer. Au delà des querelles de personnes, l’avis d’ericb apporte une éclairage ou point de vue opposé au rendu de cet article ce qui personnellement me semble toujours important. Pour le reste qui vivra verra.