Gandi Flex, un service de cloud computing pour votre infrastructure

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GandiGandi est un hébergeur français assez connu dans la communauté des logiciels libres. Cette société créée dans les années 2000 pour offrir une alternative au monopole de l’enregistrement des noms de domaines s’est transformée avec le temps en un hébergeur de sites Web.

Suite à mes déboires avec mon serveur RPS d’OVH et surtout le changement de politique commercial de ce dernier avec l’abandon de cette offre pour le grand public, je suis depuis à la recherche d’un remplaçant. Je me suis donc intéressé aux services de Gandi qui avait attiré mon attention cet été avec une offre d’essai gratuite.

Avant de voir cette offre en détail, elle m’a intéressé, car elle correspond à ce que l’on peut appeler du cloud computing en mode IaaS (Infrastructure as a Service). C’est en quelque sorte la base du cloud, la première « couche » sur laquelle seront baties les suivantes : la platef-forme d’exécution du logiciel (PaaS) et enfin le logiciel mis à disposition de l’utilisateur final (SaaS).

Il s’agit de la possibilité de disposer de ressources machines (CPU, RAM) et d’espace de stockage à la demande. A la demande voulant dire que l’on peut disposer de ces ressources pour dix minutes, une heure, deux heures, une journée et les libérer dès qu’elles deviennent inutiles.

Comment ça marche ?

Vous achetez des « parts » qui correspondent à des ressources machines (CPU, RAM et disque). Une part est définie ainsi :

  • Processeur : 1/60ème garanti d’un quadri Quad Core AMD + 1/60ème en burst
  • Mémoire : 256 Mo réservées et garanties + 512 Mo de Swap
  • Type de disque : SAS en RAID 60
  • Bande passante : 5 Mbits garantis (soit env. 1,5 To de transfert mensuel)
  • Trafic inclus : illimité, dans le cadre d’une utilisation normale
  • Quota disque : 8 Go de quota disque inclus

Le système de virtualisation utilisé est bien entendu libre car il s’agit de Xen l’hyperviseur sous licence GPL. Pour créer un serveur virtuel il vous faut donc faire l’acquisition d’au moins une part. Un serveur virtuel pouvant en utiliser 16 au maximum. En fonction du nombre de parts à votre disposition, vous allez pouvoir créer autant de serveurs virtuels que vous le souhaitez et leur affecter les ressources (en nombre de part) dont ils ont besoins. Vous gérez ainsi votre architecture technique en fonction de vos besoins.

Il est possible d’acheter une part pour une durée d’un 1 mois, un an ou… 1 heure. C’est dans cette dernière option que réside une grande partie de l’intérêt de cette offre. Vous avez à faire face à un pic de production, une opération marketing, vous avez besoin ponctuellement de puissance supplémentaire pour un ou deux jours, vous pouvez ajouter « à chaud » une ou plusieurs parts. Votre serveur devient alors plus puissant de façon quasi instantanée.

Autre possibilité intéressante, vous pouvez automatiser l’ajout de parts en cas d’activité trop importante de votre serveur. Un bon billet reprit par un gros site et voici des milliers de visiteurs qui débarquent sur votre site (le rêve du blogueur). Si votre hébergement n’est pas taillé pour supporter cet afflux, c’est perdu votre site devient inaccessible.

Avec le système Gandi Flex lorsqu’un seuil que vous avez fixé est atteint, les parts définies sont ajoutées pour la durée prévue dans l’alerte. Un petit reproche à cette fonction : sa granularité. En effet il n’est pas possible de descendre en dessous de 20 minutes avant le déclenchement d’une alerte. Un seuil certainement fixé pour éviter trop de déclenchement d’alerte pour un oui ou pour un non… Le critère de déclenchement peut être basé sur la consommation de CPU, de trafic réseau ou encore l’espace disque.

Pour finir, vous pouvez programmer l’ajout de part dans le temps. Ainsi si votre serveur a une activité plus forte à certaines heures de la journée, vous automatiserez l’ajout de part pour ces périodes. Je ne rentrerais pas davantage dans le détail du fonctionnement de l’offre, mais c’est effectivement très souple.

J’ai donc voulu tester ce que pouvez donner l’hébergement de mon site sur cette offre. C’est chose faite depuis le week-end dernier. Certains se sont peut-être aperçus de petites indisponibilités. En effet, j’ai voulu voir si une seule part pouvez suffire et ce fut malheureusement trop juste.

Avec une part vous n’avez que 256Mo de RAM et je n’ai fait aucun effort d’optimisation, me contentant d’installer une configuration Apache/Mysql/PHP5 classique sur la base d’une Debian Lenny. J’utilise wordpress pour mon site avec notamment le plugin WP-Super-cache et j’héberge toutes mes images pour environ 800 à 1000 visites soit 2000 à 2500 pages vues par jour.

J’ai donc passé le serveur à deux parts depuis quelques jours et ça tient bien à ce que j’en vois. Par contre l’utilisation de l’interface d’administration reste épouvantablement lente. Il me faut monter à 4 parts pour retrouver des temps de réponses correctes (soit 1Go de RAM).

L’utilisation du service se fait depuis un panneau d’administration. J’avoue avoir été un peu perdu au départ ne sachant pas très bien à quoi servait toutes les différentes options proposées. Passé ce moment et après la lecture de quelques pages de la documentation mise à disposition sur le wiki de Gandi, le paramétrage et l’activation des diverses fonction se fait simplement. La mise en oeuvre des modifications ne demande pas plus que quelques minutes.

Et combien ça coute ?

Si vous recherchez un prix, cette offre n’est pas faite pour vous. Une part se loue 12€HT par mois soit environ 0,017 centime de l’heure. La part facturée à l’heure vaut elle 0,03 centime de l’heure. C’est sur cette base que sont facturées les parts utilisées en cas d’alerte pour dépassement d’un seuil ou celles que vous programmez.

Au final, cela revient tout de même assez cher comparé à des offres mutualisées ou à certaines offres de serveurs dédiés comparativement à la puissance disponible. La puissance CPU restant à première vue un peu trop faible. Cependant, vous disposez d’un serveur dédié avec la possibilité d’en faire ce que vous voulez. Mais c’est peut-être le prix à payer pour la qualité et la définition de la part est relativement précise. Le manque de transparence sur les ressources matériel est  souvent le reproche fait aux offres de serveur virtuel, Gandi apporte ici une réponse satisfaisante.

Je ne sais pas encore si je vais rester chez Gandi. Il me reste encore trois semaines pour me faire une opinion et optimiser mon serveur pour lui permettre de n’utiliser qu’une seule part.

J’ai quelques idées sur le sujet, mais sur ce point, tous vos conseils seront les bienvenus ! Je vais probablement installer eAccelerator ou essayer de jouer sur la configuration d’apache. Une autre idée serait d’utiliser lighthttpd en remplacement d’apache.

Une offre qui me semble en tout cas très intéressante pour héberger le ou les serveurs d’une société dont les besoins en ressources peuvent varier de façon saisonnière ou ponctuelle. Le système Flex est un atout par rapport aux offres classiques de serveurs virtuels qui permettent pour la plupart de faire varier la puissance du serveur, mais d’un mois sur l’autre et pas en quasi-temps réel comme le permet le système Gandi.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

7 réponses

  1. Clochix dit :

    Il y a très longtemps que je fuis OVH, n’appréciant guère le caractère d’Octave et ses décisions souvent abruptes.
    L’offre de Gandi est effectivement intéressante. J’ai une part pratiquement depuis le début, elle suffit largement à mes usages et je n’ai jamais eu à me plaindre du service.
    Mais pour les gens comme moi, qui n’ont pas spécialement besoin de tous les services supplémentaires proposés par Gandi, il existe aussi une offre similaire chez Lost Oasis: http://www.lost-oasis.fr/virtuel/infos.html
    Je ne l’ai pas testée, mais les gens de Lost Oasis ont une plutôt bonne réputation, donc ça peut être une solution si vous préférez les petits épiciers aux grandes surfaces 😉

  2. Philippe dit :

    Je suis chez Gandi depuis le lancement de l’offre (en beta-testeur).
    Il y a quelques jours je suis passé en Gandi AI 1.2 avec quelques soucis.
    En effet je me servais de l’hébergement pour des tests (magento, prestashop,
    typo3, moodle,drupal, spip, wordpress mu, et tout ça avec 1 part). C’était lent mais jouable pour des tests. Puis j’ai rajouté 2 sites sous wordpress et patatrac, lenteur catastrophique.

    Suite au passage de AI 1.1 en 1.2, ils ont dû rajouter un patch pour les serveurs utilisés avec plusieurs virtuals hosts (15 pour moi).

    Après avoir rajouté 1 part, cela a plus ou moins fonctionné, par moment le serveur plantait, et là il est recommandé d’arrêter puis démarrer le serveur plutôt que redémarrer.

    Comme mentionné sur le site, le service de dépannage par mail est au ralenti le week-end (j’ai attendu plus de 7 heures avant d’avoir une réponse, et encore le petit gars ne s’était manifestement pas penché sur le problème, et limite me prenait pour un con)
    Par contre je suis tombé sur Emerick en semaine qui à pris en compte mon problème, et qui semble avoir trouvé une solution en jouant sur la configuration des modules.

    Pour l’instant je n’ai pas énormément de visites (sur le site principal je dois tourner à 200 visites jours) mais si cela venait à changer il faudra sans soute augmenter le nombre de parts.

    Pour l’instant cet hébergement me convient.
    Il y a donc sur un serveur avec 2 parts des sites :
    – spip + wordpress
    – TYPO3 + moodle
    – spip
    – wordpress mu
    – wordpress
    – spip + webchess

  3. Edouard dit :

    Pour ma part je suis chez eux depuis plus de 6 mois, et je suis tout à fait satisfait.
    Avec une part, j’ai:
    – blog dotclear à petit traffic
    – tiny tiny rss (qui est du coup mon unique aggragateur de flux)
    – serveur subversion perso
    – agora
    – blog pluxml de test
    – wiki perso
    je m’en suis même servi plusieurs fois pour faire un serveur teeworlds, ca tournait bien
    En revanche je ne conseille pas gandiAI que j’ai utilisé au départ, mieux vaux tout faire en ldc quand on sait le faire, gandiAI bride pas mal de choses à mon goût.

  4. Philippe dit :

    @tous : merci pour vos retours. Je viens d’installer eaccelerator et j’ai comme l’impression que ça change tout… A confirmer dans le temps…

  5. Bonjour Philippe,
    Pour information APC (qui est un opcache php comme eaccelerator) va être intégré par défaut dans PHP 6 mais non activé 😉
    http://pecl.php.net/package/APC
    Bonne journée

  6. Philippe dit :

    @Pierre-Yves, merci pour l’info
    eAccelerator me permet de n’utiliser plus qu’une seule part désormais en ajustant le paramétrage d’Apache au plus juste. A priori le site semble afficher toujours de bon temps de réponse. Vous me direz si ça rame trop. Il me faut encore transférer la messagerie familiale sur ce serveur, mais ça ne devrait pas ajouter trop de charge.

  7. Philippe dit :

    « eAccelerator me permet de n’utiliser plus qu’une seule part désormais en ajustant le paramétrage d’Apache au plus juste. »

    Arghhh, ça laisse rêveur, mais pour l’instant je ne me sens pas de quitter Gandi AI.