Cloud computing open source : Eucalyptus peut-il résister à OpenStack ?

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OpenStack et Eucalyptus sont deux plateformes permettant de mettre en place un service de cloud computing de type IaaS ou Infrastructure en tant que Service. Si OpenStack semble avoir le vent en poupe, son principal concurrent Eucalyptus prétend rester confiant, les deux solutions ne visant pas le même marché.

Eucalyptus fut le premier

Eucalyptus est un outil permettant de construire des infrastructures de cloud computing sur la base de serveurs en cluster. C’est un projet qui fut initié en 2008 au sein de l’Université de Californie à Santa Barbara. Une société commerciale Eucalyptus Systems fut ensuite créée en 2009 pour porter l’offre de services et proposer également une version « Entreprise » sous licence propriétaire.

Eucalyptus permet de construire des solutions de cloud privées (hébergé sur le réseau de l’entreprise) ainsi que de cloud hybride (mixant des  ressources locales et les services en ligne de la plateforme d’Amazon AWS). Les moteurs de virtualisation supportés sont Xen, KVM pour la version open source, la version Entreprise apportant le support des solutions de virtualisation de Vmware.

A ce jour Eucalyptus est quelque peu délaissé par les distributions GNU/Linux pour entreprise. Canonical lui a préféré OpenStack depuis peu, même si Eucalyptus reste disponible dans les versions serveur. Red Hat est un partenaire affiché, mais pousse en parallèle ses propres offres CloudForms  (Iaas) et OpenShift  (PaaS). Quant à Suse, le choix a également été fait d’utiliser OpenStack pour sa version d’essai de Suse CLoud.

Puis vint OpenStack

OpenStackQuelle est donc cette plateforme qui semble ravir l’attention des éditeurs ? OpenStack est né de la fusion de deux projets portés l’un par la Nasa : Nebula et l’autre issu de l’offre de Rackspace, Cloud Server.  L’ensemble de la plateforme est disponible sous licence Apache 2.0. Il n’existe à ce jour pas de version Entreprise.

OpenStack est composé de trois modules :

  • Compute : pour la gestion des instances de serveurs virtuels.
  • Object Storage : pour le stockage de données à grande échelle en incluant la gestion de la redondance et de la disponibilité des données
  • Image Service : découverte, enregistrement et services de distribution pour des images de disques virtuels

Deux modules pourraient bientôt apparaître : OpenStack Identity pour gérer les problématiques d’authentification et OpenStack Dashboard pour donner accès aux administrateurs et aux utilisateurs à un tableau de bord pour contrôler les ressources allouées.

D’autres modules issus de projets dits « communautaires » sont également disponibles.

Les arguments d’Eucalyptus face à OpenStack

Selon Mårten Mickos, le CEO d’Eucalyptus cet engouement est avant tout médiatique. Mais OpenStack ne serait pas prêt pour la production. Il est vrai que les implémentations d’OpenStack comme celle annoncée par HP sont encore en phase de test.

Il reconnaît également qu’Eucalyptus n’a pas réussi a constituer une véritable communauté autour de sa solution. Quant à la distance prise par bon nombre de distributions GNU/Linux avec sa solution, cela ne lui semble pas problématique dans la mesure où selon lui la plateforme Amazon Web Services (AWS) joue désormais le rôle de distribution. La compatibilité d’Eucalyptus avec cette plateforme lui permet de conquérir un grand nombre de nouveaux clients.

Pour Mårten Mickos, OpenStack est avant tout une solution destinée à mettre en place des cloud publics à l’image des services d’AWS. Il considère donc ne pas jouer sur le même marché qu’OpenStack.

Eucalyptus serait plus une solution compagnon d’AWS alors qu’OpenStack en serait un concurrent. Il reste donc à observer les évènements futurs.

Il est à noter aussi que nous avons ici deux modèles économiques différents, celui d’éditeur open source pour Eucalyptus face à un modèle communautaire pour OpenStack bien que porté principalement par des entreprises. A ce sujet, une fondation devrait voir le jour en 2012 pour assurer la gouvernance du projet OpenStack.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

10 réponses

  1. Présentation très intéressante sur deux grands acteurs du monde de l’IaaS et ce qui les différencie. L’histoire d’Eucalyptus est assez épique et mériterait un poste à elle seule 🙂
    Notamment le fait qu’ils aient fait du LGPL et qu’ils se sont créés un concurrent avec ça… Les accords avec Red Hat alors qu’ils avaient Mark Shuttleworth dans leurs investisseurs et qu’ils étaient maqués avec Ubuntu …
    Et en plus maintenant d’autres solutions arrivent : OpenNebula qui est très très active en Europe par exemple.
    Et tu fais bien de parler de la problématique des APIs: Comme tu disais dans ton talk de fOSSa il y en a une grande quantité et pour l’instant il faut peut-être regarder des solutions qui sont agnostiques par rapport aux APIs comme ce que peut faire OpenNebula our DeltaCloud!

  2. Philippe dit :

    Oui OpenNebula je l’ai dans mes petits papiers marqués « à regarder plus attentivement » 🙂

  3. Présentation effectivement très claire.

    Philippe va voir la société nebula.com qui propose depuis peu une version appliance de openstack pour les entreprises. Elle me semble être la première société à présenter une déclinaison propriétaire d’openstack pour les utilisateurs finaux, en plus avec une approche originale.

    Je partage l’avis de David sur OpenNebulla. Il s’agit d’une solution européenne très dynamique avec des évolutions quasi chaque mois. Dans le cadre de nos travaux chez Hedera nous avons testé les deux en vue de leurs intégrations dans Kanopya et Opennebulla s’est montré beaucoup plus stable qu’OpenStack. Une solution auxquelles nous croyons beaucoup !

  4. Philippe dit :

    Merci Jérémie pour ton témoignage. Ca confirme un peu les propos du CEO d’Eucalyptus sur le fait que OpenStack est encore en phase de buzz et pas de production 🙂

  5. Très intéressant et merci pour cet article Philippe. Pour le module de Dashboard et d’Identity, connaîtriez-vous une date de release ? (en version stable)

    Que pensez-vous de la distribution StackOps ?

  6. Philippe dit :

    @Emilien non, je n’ai pas trouvé plus d’info sur les dates de release… Quant à StackOps je ne l’ai pas testé. Actuellement je travaille sur une plateforme à base d’OpenVZ, sur laquelle nous allons devoir étudier l’ajout d’une couche « type » OpenStack pour la gestion et l’ordonnancement des VM. Par contre il me semble que OpenStack ne supporte pas OpenVZ. Enfin pas encore commencé à creuser ce sujet. C’est un des projets de MezaLab

  7. @Philippe, merci beaucoup cette information. Je travaille actuellement sur la création d’un Cloud privé pour mon école, dans lequel je souhaite un dashboard assez complet (style Diablo ou la solution de ScaleUp).

  1. 5 novembre 2011

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  2. 5 novembre 2011

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  3. 6 novembre 2011

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