9 façons d’éviter les écueils de l’open source

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C’est un fait, certains se sont fait piéger par l’open source. Ainsi, on se souvient de Microsoft découvrant que son logiciel permettant de réaliser une version de Windows 7 démarrant sur une clef USB contenait du code sous licence GPL. Microsoft a plaidé la bonne foi et s’est également plié aux exigences de la licence GPL en publiant son logiciel sous cette même licence.

Mais Microsoft n’est pas le seul à se faire piéger. Le Software Freedom Law Center a constaté une violation par jour de la GPL depuis l’été dernier d’après Bradley Kuhn, Directeur du Centre. Un état de fait qui ne surprendra probablement pas ceux qui vivent aujourd’hui dans le monde l’open source.

Comment éviter ces écueils ?

Voici neuf façons de le faire tout en bénéficiant des avantages que la communauté open source peut vous apporter.

1. Demandez-vous pourquoi plutôt que pourquoi pas

Il s’agit en effet d’avoir une idée claire sur les raisons d’utiliser du code open source. Il ne faut pas juste se dire « Pourquoi pas ? ». Utiliser de l’open source ne s’arrête pas à la porte de votre service de Recherche et Développement. Cela a un impact également sur la façon dont vous concevez et menez votre activité. En résumé, n’utilisez de l’open source que si vous êtes convaincu que cela peut vous être d’une manière ou d’une autre bénéfique.

2. C’est ouvert, pas gratuit

C’est l’erreur la plus commune. L’open source ne se résume pas à avoir accès à des millions de lignes de code gratuitement. Cela ne fait pas un logiciel. Toutes les tâches classiques du développement doivent toujours être réalisées. De plus, le fait que vos concurrents aient accès au même code vous oblige à donner le meilleur de vous même afin d’obtenir de l’usage de ce code le résultat le plus créateur de valeur. C’est ce que pratique tous les jours des sociétés comme Twitter ou Facebook dont les services sont parfois bâtis sur du code commun.

L’open source et la réutilisation de ce code vous permettent de vous concentrer sur ce qui donne de la valeur à votre logiciel et pas sur les briques de bases qui le constituent.

3. Un autre modèle de développement

Utiliser du code open source ce n’est pas simplement trouver du code gratuit et l’intégrer dans votre projet. En lieu et place des méthodes de développements classiques, les projets open source utilisent les méthodes agiles ou scrum. Il vous faudra donc parfois adapter vos méthodes de travail voir en changer.

4. Définir une stratégie de contribution

Il est important de définir comment et quand vous allez donner quelque chose en retour à la communauté si vous ne voulez pas être vu comme un « FreeRider » ou « Passager clandestin« . Déterminez si cette contribution se fera au lancement du service ou après. Réfléchissez aussi si vous allez assurer de la maintenance et du soutien à l’intégration de votre contribution surtout si vous souhaitez que votre code soit repris dans le code source utilisé à la base.

Vous avez tout intérêt à ce que votre code soit repris et intégré. Sinon lors des prochaines versions vous risquez d’être obligé de le réadapter pour suivre les évolutions.

5. Choisissez votre licence avec soin

Ce n’est pas une mince affaire que de comprendre toutes les  subtilités des licences open source. Il faut tout d’abord définir ce que l’on veut faire et comment on veut le commercialiser. Ce n’est qu’en fonction de ces objectifs qu’un spécialiste sera à même de vous conseiller le bon choix. Le choix d’une licence peut par la suite vous « enfermer » dans ces obligations.

6. Ne reversez pas du mauvais code

Le conseil peut sembler évident, mais il est d’importance. L’impact sur votre image de marque peut être significatif auprès de la communauté à qui vous reversez ce code. Mais cela peut également avoir un impact sur l’image de votre société auprès de personne que vous souhaiteriez embaucher dans cette communauté ou pire auprès de vos clients.

7. Choisir le bon modèle économique

Une des difficultés avec l’open source est de savoir comment gagner de l’argent d’une façon qui soit acceptable par la communauté. Il existe plusieurs modèles qui sont en général bâtis sur le service. Le support offert à des entreprises sur un logiciel open source ou l’assemblage de composants open source pour construire des solutions sur mesure ou plus générique en sont des exemples.

8. Ne réclamez pas de rançon

Il y a aussi modèles qui vous vaudront les foudres de la communauté. Celui consistant à contribuer à un logiciel open source avec l’intention de rendre les utilisateurs dépendant de vous pour la réalisation d’évolutions ou de personnalisations que vous leur factureriez à prix d’or en fait parti. Vous seriez alors vite rejeté de la communauté malgré vos contributions.

9. Le support n’est pas gratuit

Espérer un support gratuit de la part d’une communauté d’un projet open source n’est pas une justification pour faire de l’open source. Parfois (souvent) les projets open source reposent sur la bonne volonté de leurs  membres qui contribuent parfois (souvent) sur leur temps personnel. Il est difficile dans ces conditions d’espérer des garanties de temps de résolutions d’incidents.

En conclusion, réfléchissez d’abord à là où vous voulez aller et à la façon dont vous souhaitez vous engager dans une ou plusieurs communautés de projets open source par opposition à juste choisir les composants logiciels que vous voulez utiliser. L’usage du modèle open source a des implications qui finissent par toucher la plupart, sinon toutes les parties de votre projet. L’open source n’est pas qu’une modalité pratique liée à l’ouverture du code.

Adapté de 9 Ways To Avoid Open Source Pitfalls — Open Source Development — InformationWeek.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

6 réponses

  1. Glenn Y. Rolland dit :

    « Embourbé dans l’opensource » peut-être mais « piégé par l’open source » non ! La formulation est trompeuse et dénote une volonté de nuire de la part de l’opensource ! Dit-on « piégé par une licence propriétaire » (lorsqu’on la copie et qu’on se fait chopper) ? non !

    Le logiciel propriétaire tout comme l’opensource est soumis au droit d’auteur et tous les détails des conditions d’utilisations sont écrits dans le contrat de concession de droits (ou licence) qui-va-avec. La notion fondamentale, avant même de choisir la licence (abordé en n°5) pour sa propre activité est de se renseigner sur les modalités d’usage ou d’intégration d’un composant tiers !

    L’article donne de très bons conseils sur la « publication en opensource », mais la question de « l’usage » n’y est au mieux qu’en filigrane… Pourtant elle est essentielle car c’est elle qui entraîne le « piège » cité à l’introduction et qui sera suivi de la « publication » potentielle.

  2. joan dit :

    Très bon !
    Parfait complément de la vidéo « What’s in it for me » http://www.youtube.com/watch?v=ZtYJoatnHb8
    qui décrit les bonnes et mauvaises approches que peut avoir une entreprise qui déciderait de contribuer du code.

  3. Philippe dit :

    @Glenn : nous sommes d’accord le logiciel propriétaire peut lui aussi receler des pièges potentiels. La différence est peut-être aussi qu’avec le propriétaire ou tout est en général fermé par défaut on se posera tout de suite la question « mais si je l’utilise cela veut dire quoi » (N°5). L’open source c’est open donc dans l’inconscient collectif on croit que l’on fait ce qu’on veut. Ce qui est faux bien entendu.

  1. 21 avril 2010

    […] This post was mentioned on Twitter by Planet-Libre, Veille. Veille said: 9 façons d’éviter les écueils de l’open source […]

  2. 25 avril 2010

    […] entre les notions de « logiciel libre » et de « logiciel open source » ou expliquent comment éviter les principaux écueils de l’open source. D’autres parlent du « Web 3.0 ». L’Europe insiste sur l’importance de […]

  3. 26 avril 2010

    […] excellent article résumant bien les aspects pratiques de l’utilisation d’un logiciel open source. En le disant autrement: l’erreur que font beaucoup d’entreprise, est de choisir un […]