Octopus, l’open source au service de la microfinance

closeCet article a été publié il y a 14 ans 11 mois 8 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

octopus_logo1

J’ai découvert le logiciel OCTOPLUS Micro-Finance Suite en écoutant l’interview de Pierre Pezziardi.

Il s’agit d’un Système d’Informations à destination des institutions de Microfinance.

Voici une définition de la microfinance donnée par le Portail Microfinance :

Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits (« microcrédit ») à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises.
Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s’est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.

OCTOPUS permet de gérer les clients et leurs prêts. Parmi les fonctionnalités, on retrouve un module de comptabilité compatible IFRS (International Financial Reporting Standards), des éditions types ainsi que des rapports financiers d’exploitation.

Le projet a été lancé en 2005 par OCTO Technology dont Pierre Pezziardi est le fondateur  et par un réseau d’Institutions de microfinance OXUS Development Network. Le logiciel est utilisé dans de nombreux pays africain, d’Asie centrale et du Sud mais aussi en France.

Le logiciel est mis à disposition sous licence LGPL ce qui le rend librement utilisable et sans coût de licence. Une aubaine pour des institutions qui n’ont souvent que de petits moyens pour exister et leur permet ainsi de disposer d’un outil de gestion adapté à leur activité.

L’open source reste bien souvent le seul moyen pour des pays en voie de développement de s’équiper de logiciels informatique sans avoir à pratiquer le piratage systématique comme on le constate dans bien de ces pays.  A ce sujet, je vous recommande la lecture de ce billet d’Inalgnu sur la situation de GNU/Linux et des logiciels libres en Algérie.

Un seul regret, les technologies sur lesquelles s’appuient ce logiciel : OCTOPUS utilise la base de données SQL Server de Microsoft et nécessitera donc des postes équipés du système d’exploitation Windows pour fonctionner. Si le logiciel et la base de données restent gratuits, il faudra faire l’acquisition des licences Windows. L’utilisation d’une base LAMP (Linux, Apache, Mysql, PHP) aurait permis de construire une solution entièrement libre y compris pour les postes de travail.

Relativisons ce dernier point et reconnaissons à  ce projet le grand mérite d’exister et de montrer tout l’intérêt de l’open source dans ce type de contexte.

A lire aussi : Slide de présentation d’OCTOPLUS

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

2 réponses

  1. Nicolas MANGIN dit :

    Je suis abonné depuis quelque temps à ton blog, et c’est avec une saveur particulière que j’ai vu et lu ton article, étant le responsable technique du projet OCTOPUS Micro Finance. Je me permets donc d’y apporter quelques précisions :

    Effectivement, Octopus nécessite un environnement Windows, mais est ce vraiment une limite pour un projet Open-source ?

    Certes, le système d’exploitation est payant ! Mais bizarrement tous nos utilisateurs l’utilisent (le piratent). De plus, Microsoft fournit gratuitement, par l’intermédiaire de sa gamme Express, l’ensemble des outils nécessaires. Enfin, le Framework .NET, par la richesse de ses APIs, a permis une focalisation des développements sur le cœur métier. Et permettre ainsi de répondre rapidement aux nouvelles demandes de nos utilisateurs.

    Pour finir, ce choix, (l’utilisation de la plate-forme Windows) n’est pas si fermé que ça … En effet, la maturité du Framework Mono, et nos nombreuses discussions avec Richard Stallman, l’inventeur du logiciel libre, nous permet d’envisager un passage vers Linux/Mysql et même la GPL !

    Qu’en penses-tu ? As-tu déjà des expériences de logiciels .Net qui tournent dans les 2 environnements ?

  2. Philippe dit :

    Bonsoir Nicolas. Il faut souvent faire des choix « pragmatique », je le reconnais volontiers. Celui de .NET est peut-être aussi lié à la culture de l’équipe des développeurs d’Octopus.

    Aujourd’hui pas mal de logiciels libres fonctionnent sous Windows. Il y a toujours eu un débat dans la communauté du libre sur l’utilité de porter des Logiciels Libres de GNU/linux vers Windows. Je fais parti de ceux qui pense que c’était nécessaire pour pouvoir envisager une éventuelle transition en douceur pour les utilisateurs.

    Dans l’autre sens celui qui nous intéresse pour Octopus, il est tout à fait louable d’avoir choisi l’open source même si l’environnement ne l’est pas, cela ne disqualifie pas le projet au contraire, je pense même qu’il faut encourager ce genre d’initiatives car faire du libre n’est pas forcément dans la « culture » de tous les développeurs « Windows ». Alors comme je le disais relativisons ce point.

    Pour ce qui est de migrer vers Mono à priori c’est possible. Si je ne dis pas trop de bêtises, Mono supporte la version 2.0 du framework .NET. Dans les exemples de portage il y a Silverlight de Microsoft qui est développé sur .NET et qui a été porté grâce à Mono sous le nom de Moonlight. Il doit y avoir d’autres exemples je pense. Mais dans le cas de Moonlight, j’ai l’impression que ce n’est pas aussi simple qu’une simple recompilation, car il y a un décalage entre les versions de Silverlight et Moonlight.

    Compte-tenu du choix initial, le passage à Mono me semble une très bonne idée, reste à voir son coût et ses implications pour maintenir des versions windows et GNU/Linux en parallèle, là ça sort un peu de mes compétences.