XenClient Express, encore du chemin pour être utilisable par tous

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Alors que la virtualisation des serveurs s’est désormais largement généralisée, celle des postes de travail reste encore en chantier. Citrix au travers de XenClient tente de répondre à un cahier des charges pour le moins complexe : offrir la possibilité à un utilisateur de disposer de plusieurs systèmes d’exploitation cloisonnés sur un ordinateur portable tout en permettant d’exploiter toutes les caractéristiques techniques du poste. L’approche de XenClient est différente des approches classiques par l’utilisation intégrée d’un hyperviseur et d’un mini-système d’exploitation que l’on installe directement sur l’ordinateur. Mais les contraintes sont nombreuses et l’usage reste restreint aux entreprises.

J’ai voulu tester XenClient Express qui offre pas mal d’intérêt à mes yeux. Il s’agit de ce que l’on appelle un hyperviseur de bureau. Présenté il y prêt d’un an, c’était l’occasion de voir où en était cette solution. Le principe est d’offrir la possibilité d’exécuter une machine virtuelle installée directement sur le poste de travail d’un utilisateur.

Approches classiques de la virtualisation de postes

Dans les approches classiques, le système de virtualisation ou hyperviseur repose sur un système d’exploitation classique. Ainsi VirtualBox nécessite pour fonctionner qu’un système d’exploitation comme Windows, GNU/Linux ou MacOSX soit d’abord installé sur le poste de travail.

Avec XenClient on a à faire à ce que l’on appelle aussi un hyperviseur « bare-metal ». Il regroupe en effet un système d’exploitation et un hyperviseur. Ce système d’exploitation a été conçu spécifiquement avec des critères de robustesse et surtout de performance. C’est donc le poste de travail qui va fournir les ressources matérielles nécessaires au fonctionnement des machines virtuelles.

Cette caractéristique différencie XenClient avec les systèmes de virtualisation de poste de travail où le fonctionnement de la machine virtuelle est assuré par un serveur et dont seul le rendu de l’interface graphique est envoyé au poste de travail.

A mi-chemin, on peut noter les travaux de Citrix dans sa solution de virtualisation de poste de travail XenDesktop. Ce dernier a la capacité en fonction des caractéristiques matérielles de la machine sur laquelle travaille l’utilisateur d’utiliser sa capacité de traitement local. Une façon intelligente de soulager les serveurs de virtualisation.

Qu’est ce que cela change ?

D’un point de vue pratique, je choisis au lancement de ma machine le ou les systèmes d’exploitation que je veux utiliser. Pour les Geeks, cela simplifie la mise en place de multiple version de systèmes d’exploitation en s’affranchissant complètement des contraintes de cohabitation. Pour les entreprises cela permet d’offrir pour les ordinateurs portables de leurs collaborateurs un système d’exploitation « ouvert » pour les inévitables activités personnelles et un autre « sécurisé » pour les activités professionnelles.

Certes cela est d’ors et déjà possible en ajoutant un hyperviseur à un système d’exploitation classique. Cependant les performances obtenues pour les machines virtuelles seraient moins bonnes. Et il y a toujours le risque à moins de se doter d’une discipline de fer et de ne rien faire sur le système d’exploitation qui supporte l’hyperviseur de déstabiliser celui-ci.

Restauration et sauvegarde des machines virtuelles

XenClient peut être utilisé avec une appliance virtuelle (ou machine virtuelle à installer sur un serveur de virtualisation)  nommée Synchronizer. Dans ce cas les machines virtuelles seront chargées dans Synchronizer pour être ensuite téléchargées sur le poste de travail. Le schéma suivant explique le principe de fonctionnement de l’ensemble.

Le module Synchronizer permet à l’utilisateur de procéder à la restauration d’une machine virtuelle ou à sa sauvegarde. Une approche en mode « self-service ».

Des prés-requis techniques encore restrictifs

XenClient ne fonctionne pas sur n’importe quelle machine. De plus, XenClient se focalise sur les ordinateurs portables. Ainsi dans la liste des matériels compatibles on ne retrouve que ce type de matériel. XenClient s’appuie sur la technologie Intel® vPro™. Pas de place donc pour les processeurs AMD.

Il vous faut disposer d’un processeur récent de type iCore 5 ou 7 ou Intel Core 2 Duo ou Quad. Le iCore 3 ne semble pas être compatible totalement. L’installation que j’ai testé sur un portable doté de ce processeur m’a indiqué qu’il ne disposait pas de la technologie VT-d. Il n’y a aucun iCore 3 dans la liste de matériel compatible.

Du côté des cartes graphiques, il faut pour l’instant se contenter du support des Intel HD Graphics ou Intel GMA 4500 ce qui limite clairement l’usage à de la bureautique. Le support des fonctionnalités 3D des cartes graphiques est encore expérimental.

Quel potentiel pour cette technologie ?

Le concept de XenClient me semble tout à fait séduisant, mais me paraît encore incomplet. J’aurais aimé :

  • le support des systèmes d’exploitation hôtes autres que Windows.
  • un meilleur support du matériel, bien que cette partie soit la plus difficile à implémenter, car impactant le système hôtes et nécessitant de développer des pilotes spécifiques. On peut imaginer que c’est pour cette raison que seul Windows soit supporté officiellement.

Des usages, on peut en imaginer surtout pour le grand public. Par exemple, des PC préinstallés avec plusieurs images et me proposant au démarrage de choisir mon système d’exploitation. On pourrait disposer de machines offrant la possibilité de cloisonner les systèmes d’exploitation en fonction des usages et surtout des utilisateurs. Plus de risque de voir le fiston venir « casser » la configuration de l’ordinateur familial avec une installation hasardeuse.

En l’état l’usage de XenClient reste cantonné à celui des entreprises ou des geeks. Mais les sources de XenClient et Synchronizer peuvent être téléchargées en même temps que l’application ce qui laisse le champs ouvert. Je resterais cependant plus intéressé dans l’immédiat par un VirtualBox « bare-metal » eut-être plus facile à obtenir en s’appuyant sur une distribution GNU/Linux allégée par exemple.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

3 réponses

  1. Anonymous dit :

    Comme par hasard au moment où des live CD de XenClient sont dispos sur les serveurs de TMG… ^^ On s’est bien amusé à ce que je vois 😀

  2. Philippe dit :

    @Anonymous : je comprend pas le rapport, va falloir m’expliquer le rapport avec la choucroute 🙂

  3. Bonob0h dit :

    Quel dommage que ce ne soit pas encore au point ! Ceci alors même qu’au téléphone il y a 15 mois un interlocuteur de Citrix m’indiquait qu’ils avaient de grands projets et des accords en discussions avec des fabricants d’ordinateur pour annoncer/ivrer aux alentours de juin/juillet 2010 une solution « parfaite » …
    Le cloud serait il si gourmand qu’on ne se préoccupe que de ça chez citrix ?