Ubuntu sur Android, première vidéo commerciale ?

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Canonical avait présenté il y a quelques temps un prototype de smartphone permettant d’utiliser sur un smartphone Android, le système d’exploitation open source Ubuntu, en le connectant à un dock lui-même connecté à un écran, clavier et souris. Un concept de deux en un qui préfigure en partie le futur de nos ordinateurs.

Deux en un

Cette petite vidéo est apparue sur Youtube tout récemment et pourrait-être considérée comme une première vidéo de marketing virale autour d’Ubuntu et de son couplage au système d’exploitation de Google Android. La voici :

On y voit une présentation rythmée du concept. L’idée est de transformer votre smartphone en ordinateur « classique » lorsque vous êtes à la maison. Ainsi, vos données ne vous quittent jamais.

L’idée est simple et séduisante et a le mérite de proposer une certaine innovation dans les usages apte à provoquer un intérêt de la part des consommateurs et par voie de conséquence d’intéresser des industriels pour le construire.

Il reste pas mal de questions en suspens. Le principe est d’utiliser Android en usage « mobile » et Ubuntu en usage « fixe ». Comment se fait la synchronisation des données entre les systèmes ? Cela suppose que les applications utilisées sur les deux OS soient identiques ou alors que les données soient dans le « cloud ». On commence à voir poindre l’association qui pourrait exister entre Google et ses services et ce terminal à deux systèmes d’exploitation.

Aller un peu plus loin

Ma vision toute personnelle, mais que je pense partager avec d’autres rêveurs, du PC de demain sera probablement un mixte de services décentralisés et de matériel proposant une grande intégration entre eux. Un rêve façon Apple mais sans les pépins.

Je crois beaucoup à cette idée de terminal unique qui en fonction des circonstances est capable de se « transformer ».  De simple smartphone à PC fixe en passant par la tablette. Un seul outil pour tous les usages. Un outil qu’il faudra cependant coupler à un système de stockage à la fois local (sur le réseau de la maison) et distant pour des questions de sauvegarde et de disponibilité.

Canonical a mis le doigt dessus, mais n’a pas encore poussé le concept plus loin. Mais son approche commerciale va l’entraîner sur des chemins qui risquent de ne pas aller dans le sens de la liberté des utilisateurs et du contrôle de leur informatique et de leurs données.

Toutes les briques existent aujourd’hui dans le domaine du logiciel libre. Des initiatives éparses traitant chacune d’un petit bout d’une solution globale. C’est d’une vision d’ensemble dont a besoin le logiciel libre pour parvenir à assembler tous ces bouts et créer des innovations d’usages. Une gouvernance (mondiale ?) qui laisse de marbre ou provoque l’incrédulité d’une bonne partie des libristes.

Alors c’est peut-être Canonical qui assemblera ces petits bouts de logiciels libres avec toutes les implications potentielles. Les libristes seront les premiers à dénoncer, n’en doutons pas.

Alors si vous avez un peu de temps à perdre pour essayer avec d’autres de construire le libre en s’y prenant un peu autrement en réunissant des petits bouts, il suffit comme toujours de pousser la porte, on y parle parfois d’un « c’est en un » 🙂 .

A voir également : la vidéo d’ubuntu sur Android

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Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

4 réponses

  1. turbovomit dit :

    Un concept lancé sur le N900 et qui va profiter a android, comme d’hab’.

    Avec easy debian (N900/N9 de nokia) tu peux lancer une application (the gimp !) debian, avec ton téléphone.

  2. src dit :

    Peut-être le vrai maillon manquant entre PC et smartphone/tablette.

  3. Amnésique dit :

    La cible du lien de la porte à pousser me chagrine à chaque fois… C’est intéressant le concept des labs Meza, mais il faut utiliser Skype, ne pas avoir de processeur PPC et il est préférable d’utiliser les pilotes graphiques propriétaires… Rien que de voir toutes ces barrières me refroidit et me laisse perplexe sur la cohérence du projet ! (en fait je n’ai pas du bien comprendre le projet)

    « Attention : en publiant des commentaires sur ce blog, vous acceptez définitivement qu’ils soient placés sous la licence CC-By. »
    Mon commentaire est placé sous licence CC0 même si ça ne te dérange pas trop !

  4. Philippe dit :

    @Amnésique : Chez Meza on veut parler au plus grand nombre et pas à un groupe de geek libriste. Donc il faut en passer par Skype et des pilotes proprio à moins que l’on me montre des drivers libres sous Linux qui soient aussi performant pour du rendu 3D que les proprio. Je m’empresserais de les utiliser. De toute façon une grande majorité des gens avec qui nous sommes en relation ne sont pas sous GNU/Linux et même pas Geek parfois (c’est le fiston qui doit installer Skype…), donc…On a même parfois des gens sous MacOS. Sans ces gens « là », le projet Meza n’a pas de sens ni d’avenir.

    D’ailleurs la cohérence d’un projet ne s’exprime par que par la vision statique de ce qu’il est, mais aussi une vision dynamique dans le temps et le futur. C’est bien un futur libre, éthique et équilibré que nous cherchons à atteindre. En attendant on fait avec ce qui existe. Rassurez-vous on essaie toujours d’utiliser du Libre (on a même un serveur mumble ou encore un channel IRC pour les allergiques skype). Mais quand ça ne marche pas ou ne répond pas au besoin du moment avec de Libre, ben on fait quand même avec du proprio, sinon on y sera encore dans 20 ans.

    Les commentaires sous CC0 ne me dérange pas le moins du monde. De toute façon un CC-by serait difficilement applicable tant vous tenez à votre anonymat, ce que je respecte.