7 prévisions pour l’open source en 2010 par Roger Burkhardt, CEO d’Ingres
Ingres est une des plus anciennes base de données relationnelles, voir peut-être même la première et a vu le jour en 1980. Depuis 2004 la base de données est passée sous licence libre GPL. Au travers de son CEO, Ingres nous livre ces 7 prévisions pour l’open source en 2010 :
Prévision N° 1 : L’open source aura le vent en poupe même dans un contexte économique plus propice
Prévision N° 2 : nous verrons l’introduction en bourse (IPO, initial public offering) d’une société open source non-Linux en 2010.
Prévision N° 3 : les solutions SaaS (Software-as-a-Service) et de type cloud seront en croissance, entraînant dans leur sillage l’open source et les standards ouverts.
Prévision N° 4 : les fusions et acquisitions de l’open source continueront et IBM finira par entrer dans la danse.
Prévision N° 5 : les éditeurs propriétaires feront un pas de plus en changeant leurs business models.
Prévision N° 6 : les piles open source commenceront à représenter un chiffre d’affaires appréciable pour les fournisseurs d’open source.
Prévision N° 7: Les intégrateurs systèmes vont continuer à adopter des solutions open source.
[Le détail de ces prévisions sur PROGILIBRE]
La prévision N°1 risque effectivement de se réaliser, mais pour les mêmes raisons. La situation économique ne risque pas de s’améliorer cette année mais plutôt de se dégrader, l’absence de coût d’acquisition pour les licences continuera de jouer en faveur des logiciels open source.
Prévision N°3 : Si l’introduction en bourse peut représenter une forme de succès, elle n’est pas forcément signe de durabilité surtout pour un logiciel open source. La pression des actionnaires pour plus de rentabilité, les risques de rachat par un concurrent plus gros sont autant de risques qui peuvent remettre en cause le modèle de développement logiciel choisi. Ma prévision serait que nous allons plutôt voir des logiciels open source l’être de moins en moins au fil des introductions en bourse et des rachats.
Prévision N°3 : Le SaaS va continuer sa progression dans les entreprises comme chez les particuliers. L’attrait de l’accès à des fonctionnalités évoluées tout en s’abstrayant des problèmes d’infrastructure jouera à plein pour ces solutions. Il reste à savoir si les entreprises sauront choisir les bons partenaires en veillant au respect de quelques exigences notamment concernant les conditions de sorties du service et être vigilant sur la réelle utilisation et mise à disposition de formats ouvert pour l’accès aux données ou à leur sauvegarde.
Prévision N°4 : Ce point rejoint le N°2. Je suis plutôt inquiet par la concentration à laquelle peut aboutir ce jeu de fusion/acquisition. On retournerait alors vers un modèle moins granulaire plaçant l’avenir de beaucoup de projets open source entre les mains de quelques-uns.
Prévision N° 5 : Elle est le corollaire des points précédent. Je discutais récemment avec une ancienne connaissance qui édite un logiciel propriétaire et qui se retourne aujourd’hui vers le modèle open source car de plus en plus exigé par ses prospects. Hélas ce seront des conversions pour de mauvaises raisons. L’objectif n’étant pas d’adopter un modèle, mais juste une modalité permettant de pratiquer une forme d’open source washing ou plutôt de fauxpen source. Ce qui ne pourra qu’entraîner des confusions dans l’esprit des utilisateurs et porter atteinte au modèle en lui-même.
Prévision N°6 : Les piles ce sont les ensembles de composants assemblés pour former une solution. Elles servent déjà de base aujourd’hui au Sass et seront de plus en plus proposées sous forme de package aux entreprises.
Prévisions N°7 : Si tout le monde veut de l’open source, les intégrateurs qui sont là pour répondre aux besoins de leur client s’y mettront.
Le paysage ici dépeint est donc celui de la banalisation de l’usage des logiciels open source autant au sein des entreprises que sous forme de services en mode hébergé. Il est probable que l’activité ainsi générée contribue à augmenter le panel des solutions proposées. Mais la financiarisation de ces logiciels au travers de la concentration des acteurs et l’augmentation du fauxpen source représente aussi un risque pour l’utilisateur. Plus que jamais en 2010, il faudra y regarder à deux fois avant de choisir une solution open source et bien étudier les conditions dans lesquels le logiciel est développé.


Je suis bien d’accord avec ton analyse!!! Et là, la différence entre Open Source et Free Software se ressent de plus en plus. L’Open Source se tourne de plus en plus vers la facilité.
Point 4 : IBM soutient depuis très longtemps l’Open Source. Je citerais Postfix créé par Wietse Venema qui travaille chez IBM. C’est sans doute parce que le marché Open Source a toujours été vu comme un marché qui deviendra rentable comme d’autres.
Il ne faut jamais oublier que le choix de l’Open Source en entreprise sera toujours fait non en considérant les qualités ou le prix mais en regardant le support et les capacités internes (auquel on veut bien faire confiance).
On ne reprochera jamais d’installer un serveur Microsoft même s’il y a des dysfonctionnements.
On reprochera toujours le choix d’un serveur Linux tant qu’il y aura des dysfonctionnements.
Entre nous, je me pose la question de l’intérêt de ce genre de propos et de savoir sur quoi, au juste, tout cela peut bien être étayé. Le fait de vouloir parler de soi-même ne peut pas tout justifier.
@TuxGasy : Ne peut-être pas confondre l’open source et ceux qui n’en exploitent que le coté marketing. C’est bien le risque de confusion que j’évoque. Bon nombre d’éditeurs »open source » sont en fait des éditeurs de logiciels libres au regard de la licence qu’ils utilisent (GPL, AGPL…) et sont aussi parfois soucieux du respect de l’éthique du libre.
@Jacques : certaines choses ne changeront probablement jamais 😉
@Denis : bien sûr qu’il y a un coté buzz et comm autour de ce genre d’article. Une façon pour Ingres de faire parler d’eux et tu as raisons cela marche d’une certaine manière puisque j’en parle encore 🙂 !
Personnellement, j’aime bien ce genre d’exercice peut-être creux, mais basé sur ce que l’on a pu vivre l’année précédente (en ce qui me concerne l’étude de plusieurs dizaines d’articles, d’études, mes réflexions rédigées sur ce site, etc…). Une façon de mettre à plat sa vision (toujours subjective) de l’état d’un marché. Et puis dans un an, je pense que cela m’amusera beaucoup de relire cet article (c’est aussi le but de ce site) et de constater les écarts et éventuellement d’éclater de rire au vu des bêtises que j’aurais écrites 😛 .