401 articles / Wave départ raté / IBM vs open source / industrialisation de l’open source

closeCet article a été publié il y a 14 ans 10 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

Quatre cent unième (401) article de ce site ! J’avoue que je suis toujours un peu surpris quand je vois ce chiffre. Je me demande alors, mais qu’est ce que j’ai bien pu écrire. Pourtant, je sais qu’ils m’ont permis d’avancer dans mes réflexions. Ce site « est une sorte de structure cassée, une manière d’avancer par fragments successifs » comme l’explique très bien Christophe.

Où en est-on après le méga buzz lancé par Google pour son nouveau service Wave qui devait révolutionner nos pratiques ? En ce qui me concerne, je ne l’ai utilisé concrètement qu’une seule fois. Il y avait des côté pratiques, mais globalement je n’ai pas accroché avec cet outil et visiblement je ne suis pas le seul. Pour Mickaël Rémond, PDG de ProcessOne, spécialisé dans les solutions de communication et le standard XMPP : « Google a un peu manqué son lancement de Wave ».

Florian Mueller, souhaite contribuer aux enquêtes de la Commission européenne sur l’abus de position dominante d’IBM, en accusant le géant de l’informatique de bloquer le travail des communautés du logiciel libre. Les procès se suivent et se ressemblent. Comme je le dis souvent l’ancien monde tente encore et toujours de résister et de revenir à son modèle de la rareté si facile à contrôler. En l’occurrence, c’est le comportement d’IBM sur le marché des mainframe qui est actuellement en ligne de mire. Mais voilà, IBM sort une liste de 106 brevets que l’un de ses détracteurs l’éditeur français TurboHercules aurait violé. Pourtant, IBM avait promis il y a 5 ans qu’il ne les utiliserait pas contre la communauté open-source. Une leçon a méditer quand on sait que d’autres éditeurs (Microsoft pour ne pas le citer) font régulièrement des promesses de ce type. Comme on dit « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».

L’open source peut-il s’industrialiser ? Le terme industrialisation qui renvoie à la gestion des développements, à la capacité à structurer, organiser, plus simplement piloter les développements avec un but évident, celui d’être plus efficient. Ma réponse personnelle serait : « Et pourquoi pas ? ». Il y a des différences entre le monde propriétaire et le monde du logiciel open source. Mais globalement il est question de logiciel. Il s’agit donc de prendre en compte les particularités de l’open source  pour inclure notamment la notion de reversement du code à la communauté et son éventuelle participation. Il y a donc une part de Bazar qui doit être pris en compte et c’est peut-être bien là que réside la difficulté.

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Bon week-end à toutes et à tous :-) !

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

7 réponses

  1. Florian Mueller est connu pour ses prises de position pour le moins exotiques dans le monde du libre. Il a démontré une souplesse d’esprit considérable lors du problème de l’acquisition de Sun par Oracle en suggérant que Mysql abandonne la GPL et adopte une licence plus « libre » du type Apache. Ses prises de position à ce sujet sont à la limite de l’hypocrisie (et parfois du mauvais côté de la limite) et sont documentées par le site Groklaw dont on peut difficilement contester la compétence dans le domaine du libre et de ses aspects légaux :

    http://www.groklaw.net/article.php?story=20091021164738392

    De manière similaire, le cas IBM montre que la communauté du Libre est parfois capable de répandre autant de FUD que les pires boites propriétaires. En l’occurrence, IBM a promit de ne pas porter plainte contre l’utilisation de ses 500 brevets utilisés dans le domaine du libre _à la condition de ne pas être attaqué sur ses mêmes brevets_.

    Hors, il se trouve que c’est TurboHercules qui a lancé l’offensive comme le documente de nouveau Groklaw:

    http://www.groklaw.net/article.php?story=20100408153953613

    En bref, bouffer du propriétaire à tout prix ne défend pas forcément la cause du Libre, loin s’en faut. Et il serait temps que des gens comme Florian Mueller soient identifiés clairement comme des personnes qui ne sont pas forcément du bon côté de la barrière. Bien sûr, les brevets logiciels ne sont pas la meilleure réponse à la question de la propriété intellectuelle dans ce domaine, mais le système actuel n’étant pas modifiable il faut d’un côté des IBMs qui contribuent activement au libre et des promesses de ne pas entraver des activités similaires et de l’autre cesser de prendre ses désirs pour des réalités.

  2. Philippe dit :

    Merci Jean-Christophe pour cet éclairage sur le dossier.
    En l’occurrence, IBM a promit de ne pas porter plainte contre l’utilisation de ses 500 brevets utilisés dans le domaine du libre _à la condition de ne pas être attaqué sur ses mêmes brevets_.
    Sur cette histoire de brevets et de qui menace qui, IBM n’est pas attaqué pour ces brevets en l’occurrence, mais pour un abus de position dominante me semble-t-il. La demande de TubroHercule était l’assouplissement de la licence afin de permettre son acquisition sans acheter le matériel. C’est donc bien IBM qui menace d’utiliser ces brevets si on s’en prend à lui, non ?

  3. La position de TurboHercules est similaire à celle de Psystar vs Apple: la capacité d’utiliser le logiciel sur n’importe quelle plateforme. On voit comment la justice a bouclé cette histoire. Si la licence n’autorise pas la chose c’est illégal. Point final. Le fait que la solution de TurboHercules nécessite comme système Windows Server 2008 R2 Enterprise Edition pose aussi la question du qualificatif de FOSS pour le service/logiciel offert.

    Je pense que l’article du Monde Informatique est simpliste et ne fait que reprendre mot pour mot la position de TurboHercules, le fait que l’entreprise soit basée en France renforce le côté chauvin de l’affaire alors que Bowler était à l’origine basé à Seattle, dans l’ombre de Microsoft qui est derrière tous les sales coups contre IBM.

    En bref, je crois que cette histoire est bien plus complexe que le MI ou Mueller ne le laissent entendre. J’ai confiance en Groklow pour trouver les informations qui nous permettront d’y voir plus clair.

  4. Sans vouloir commenter plus dans cette discussion, permettez-moi de lier au dernier papier de Groklaw qui étudie la relation TurboHercules/Microsoft ainsi que les cas similaires au cas présent en analysant les textes légaux issus de différentes affaires similaires. Je pense qu’avec les informations qui y sont dévoilés la défense de TurboHercules devient de moins en moins valide.

    http://www.groklaw.net/article.php?story=2010041107355659

  5. Galuel dit :

    Oui « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »…  » Mais les Grosses Baffes sont aussi le résultat pour ceux qui l’emploient ».

    Ca prend plus de temps, mais ça soulage aussi bien plus.

  6. Philippe dit :

    @Jean-Christophe : « Si la licence n’autorise pas la chose c’est illégal » : c’est vrai indiscutablement et qu’elle soit libre ou propriétaire. Ce que je ne comprend pas dans l’affaire si tout est dans la licence c’est qu’IBM ait besoin de menacer d’utiliser ses brevets. Il y a pour moi quelque chose qui sonne bizarre dans cette affaire. Soit il est probable aussi que l’affaire soit plus compliquée qu’elle n’en ait l’air. En tout cas merci pour les liens, je vais sûrement faire des progrès en anglais si j’arrive à tout lire en détail 🙂 !

  1. 10 avril 2010

    […] autant, Philippe semble se reconnaître dans une telle approche, à l’inverse de Cyrille, pour qui le blog doit être compris comme une expression pure de la […]