Des logiciels libres pour créer votre banque

closeCet article a été publié il y a 13 ans 11 mois 1 jour, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

En ces temps de crise financière, le moment idéal n’est-il pas venu pour créer votre banque ? Une idée probablement surprenante et pourtant les logiciels libres nous apportent une fois de plus une solution à nos besoins.

Vous connaissez peut-être les SEL ou Système d’échange local. Il s’agit d’associations dont l’objectif est de permettre à leurs membres d’échanger des services tout en les valorisant au travers d’une monnaie virtuelle. Selon le site Sel’idaire il y a à ce jour plus de 406 SEL référencés en France.

Cette nouvelle monnaie n’est souvent pas convertible en monnaie officielle d’où l’utilisation du terme virtuel. Elle a pour objectif de pallier au manque de monnaie officielle en permettant de créer un nouveau flux monétaire et ainsi de relancer des échanges de services et de biens. On voit ici apparaître la notion de communauté. Cette monnaie permettra donc aussi de fédérer, de créer un lien entre les membres.

On parle aussi de monnaies complémentaires. Un exemple souvent méconnu mais significatif nous vient du pays de la banque : la Suisse. La Banque WIR créée en 1934  qui gère la monnaie du même nom est aujourd’hui utilisée par 16 000 PME suisses et qui leur permet de s’échanger des services sans numéraire officiel. On constate que le recours au Wir augmente en période de crise comme actuellement.

La législation française est à priori plus restrictive vis-à-vis des SEL pour lesquels les échanges de service ne peuvent être que ponctuels et ne pas être liés au métier. que l’on exerce. Sinon les services doivent être déclarés et soumis à l’impôt et à la TVA. J’avoue ne pas comprendre sur quelle base serait faite la déclaration si aucune monnaie officielle n’a été échangée.

Je vous propose un premier article consacré à la découverte de quelques logiciels libres qui ont pour fonction de permettre la gestion d’un système monétaire. J’ai demandé à quelques membres impliqués dans les communautés de ces logiciels de répondre à quelques questions qui feront l’objet d’articles complémentaires.

Principales fonctionnalités

Les fonctions rendues par ces logiciels sont les suivantes :

  • Gestion des utilisateurs et de leurs comptes monétaires associés,
  • Gestion des transactions opérées entre les comptes monétaires,
  • Permettre de réaliser des opérations de paiement (sécurisés) au travers du web,
  • Gestion de crédits.
  • Gestion des régles de création monétaires : création monétaire centralisée, Crédit Mutuel, Dividende Universel, argent dette [Edit  27/05 suite commentaire Galuel]

Le tout de façon fiable et sécurisée. J’oublie certainement des fonctions, comme celles liées au suivi financier, alertes déclenchées lors de l’atteint de certains seuils, etc…  mais il me semble qu’il s’agit là des principales.

Cyclos

Le projet Cyclos a pour objectif de permettre la gestion de monnaies complémentaires et des échanges commerciaux pour stimuler la circulation et la disponibilité de crédit dans des régions défavorisées. On le verra avec d’autres projets, mais ce besoin est souvent à l’origine de ces logiciels.

Cyclos, disponible sous licence GPL est le fruit de deux équipes de programmeurs, l’une au Brésil et l’autre en Uruguay. Il est développé en Java ce qui lui offre une portabilité vers différents systèmes d’exploitation comme GNU/Linux, Windows, MacOS et Solaris mais peut complexifier sa mise en oeuvre. Les compétences en Java sont plus rares que celles pour des plateforme type PHP/MySQL.

Des modules complémentaires sont disponibles comme un module de paiement externe pour les boutiques en ligne offrant ainsi un paiement en ligne depuis Cyclos. En clair, cela signifie que vous pouvez proposer dans une boutique le paiement depuis un compte Cyclos. Ceci permet dans le cas de l’utilisation d’une monnaie complémentaire d’offrir la possibilité de régler ces achats dans une monnaie autre que celle ayant « officiellement » cours.

Cyclos est également accessible depuis des terminaux mobiles afin de permettre la réalisation d’opérations de base comme des paiements, la consultation de ces comptes et des dernières transactions. Les protocoles spécialisés WAP (Wireless Application Protocol) 1 et 2.0 sont supportés.

Pour finir, les échanges de biens et de services peuvent se faire au travers d’une place de marché intégrée à Cyclos. Des fonctions d’alerte permettent de suivre les offres faites dans les catégories de son choix en fonction de mots-clés, de plage de montant, etc… Vous pourrez aussi gérer des microcrédits avec Cyclos.

Une liste complète des fonctions et disponible à cette page. Un site dédié à la communauté française a été créé afin de coordonner entre autres la traduction de Cyclos en français. A ce jour la version 3.5.5 a été installée en français dans le SEL ClisSEL en Loire Atlantique.

Complementary Currencies pour Drupal

Il s’agit là d’un module complémentaire pour le logiciel de gestion de contenu Drupal. Ce dernier est très souvent utilisé pour gérer une communauté d’utilisateurs qui souhaitent publier des articles sur un site web. Dans le cas présent, ils vont pouvoir effectuer des opérations monétaires à l’aide de ce module.

Un répertoire des offres ou des demandes de service est disponible afin de leur donner une visibilité. Les échanges se font au travers d’un formulaire de transaction personnalisable. On retrouver également une API pour implémenter des actions de paiements depuis un système tiers comme une boutique en ligne par exemple.

Une association à but non lucratif, Community Forge, basée en Suisse propose une solution « prête à l’usage » en mode hébergée autour de Drupal et du présent module

OurBank

Ce logiciel se présente plus comme un outil de gestion pour des institutions fournissant des services de microfinance. Ces institutions sont souvent des associations, des organisations non gouvernementales dont les moyens peuvent être réduits et où l’investissement dans un budget logiciel est souvent mission impossible. OurBank se positionne donc comme une sorte d’ERP de la microfinance. L’équipe de développement est constituée d’une dizaine de personnes et utilise les technologies PHP 5.0, MySQL, Smarty 2.6 et le framework Zend.

Octopuss

Encore une fois ce logiciel a été développé a destinations des institutions de microfinance. Pour plus de détails sur Octopuss, vous pouvez vous reporter à la présentation que je vous en avais faite il y a un peu plus d’un an. Bien que basé sur des technologies propriétaires comme la base de données SQL Server de Microsoft,le framework .Net et nécessitant des postes équipés du système d’exploitation Windows pour fonctionner, il est distribué sous licence LGPL.

OSCurrency

Disponible sous licence AGPL, OSCurrency est une application développée sur le framework Ruby on Rails. Il met en oeuvre le protocole OpenTransact destiné à gérer des transactions entre systèmes financiers. Ce protocole s’appuie sur le http, REST et OAuth. Pour ce qui est des autres fonctionnalités couvertes par ce logiciel, j’avoue ne pas avoir trouvé beaucoup de documentation.

TwitBank

Un peu à part dans ce panorama de logiciel, TwitBank est un outil permettant de gérer des monnaies de remerciement. Il est utilisé notamment par Exploracoeurs. Chaque utilisateur dispose d’un compte sur lequel sont stockés ces exploracoeurs qu’il peut donner en utilisant une syntaxe particulière à une autre membre au travers de Twitter. Ce logiciel a été développé par Glenn Y. Rolland et est disponible sous licence AGPL v3. Je vous proposerais prochainement un interview de ce dernier pour son nouveau projet particulièrement ambitieux de logiciel de gestion de banque décentralisé.

Ainsi se termine ce panorama auquel il manquera peut-être des logiciels que je n’aurais pas repérés. Merci de les signaler en commentaire.

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Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

20 réponses

  1. Galuel dit :

    Dans les principales fonctionnalités tu as oublié un point fondamental plus important que tous les autres :

    Le Système de Création Monétaire associé au système de gestion.

    Ainsi par exemple Cyclos permet de gérer au choix :

    – Une création monétaire centralisée
    – Un Crédit Mutuel
    – Un Dividende Universel
    – De l’argent dette

    Et une monnaie n’a aucune valeur si on ne détermine pas préalablement ces paramètres. C’est la limitation de la monnaie (ses règles de création), et son mode d’émission, qui en détermine la nature et la valeur…

  2. Bonob0h dit :

    @Propos de : Sinon les services doivent être déclarés et soumis à l’impot et à la TVA. J’avoue ne pas comprendre sur quelle base serait faite la déclaration si aucune monnaie réelle n’a été échangée.

    ****************

    La déclaration devrait se baser sur l’€uro … et sans ça le soucis est que tous les utilisateurs peuvent se retrouver au pénal pour Travail Dissimulé …

    C’est par ce biai que les Préfectures attaquent par exemple les organisateurs de fiesta ou autre Rave quand il y a des problèmes … car une grande part des organisateurs gagnent du fric alors que l’organisation est mise en place par des bénévoles …

    Hors la, le fait d’inciter a faire tu travail pour une monnaie fictive est de l’incitation au travail dissimulé !

    Donc les organisateur de monnaie « virtuels » doivent trouver le moyen que les rétributions soient en €uros si les activités font que pour certain ça devient une profession …

    ///////////////////////////////

    Maintenant pour ma part je suis contre ces monnaies virtuelles …
    Localement encore elle peuvent permettre de faire joujou …

    Mais quand ça se développe sur le net par exemple … ou dans des environnement en immersion comme secondlife ça devient terrible …

    Plus personne n’a de vrai repère … et d’un coté certains se gagnent de vrais salaires important, sans même payer d’impôts ou autres … et exploitent plein de naïf pour même pas 1 € de l’heure ! et bien sur des salaires sans charges ni autres droits … ne parlons même pas du droit du travail …

    Plutôt que de prôner des monnaies alternative ou va se jouer la spéculation sur les monnaies … il serait temps d’aller vers une monnaie internationale … et aussi vers des outils libres qui permettent les transactions gérée par des organisations a but non lucratif plutôt que ne se développent des systèmes de paiements des cartes bancaires aux paiement sans fil ou ceux qui vendent ces techno et les font utiliser se gavent.

    Quand vous payez en monnaie on vous rembourse en monnaie … et il n’y a pas de prélèvement !

  3. Galuel dit :

    @Bonob0h

    Non pas du tout, il ne s’agit en rien de « travail dissumulé ». pas plus que d’échanger un coup de tondeuse contre un coup de peinture.

    Par ailleurs la monnaie « officielle » (et pas « réelle » ce qui n’a aucun sens) est hors Constitution, et pour tout dire Hors la Loi, puisque la Loi est soumise à la constitution.

    Nulle part dans la Constitution il n’est précisé comment et sous quelles règles seraient régis les échanges commerciaux au sein de la collectivité, et certainement sous les règles de Bâle I, Bâle II, ou Bâle III, qui on le notera sont des règles qui se décident de plus hors tout processus démocratique.

    Le système monétaire en place permet aux Banques de dédier de façon péremptoire, arbitraire, centralisé une « monnaie » appelée « euro » sans aucune légitimité Légale à leur profit, sous des règles parfaitement arbitraire et totalement iniques, privant 90% de la réalité économique d’un outil d’échange de valeur juste et démocratiquement défini.

    C’est donc au contraire des monnaies libres, une pure émanation d’un pouvoir supra démocratique et parfaitement illégal. Ce système nous dit : voilà moi seul ait le droit d’émettre une monnaie qui s’appuie sur rien d’autre que le droit de l’émettre. Je vous la prête (je n’achète pas, notez le bien, je la PRETE, en même temps que je la CREE avec des règles débiles), et VOUS DEVEZ ME LA RENDRE + des INTERETS.

    Et comment ces intérêts sont-ils censés être produits par l’emprunteur, vu qu’il n’a pas soit disant le droit de créer cette même monnaie ? Eh bien il faudra emprunter plus, ou bien me donner le contrôle de vos biens pour que je puisse « me payer »…

    Et pour quel travail fourni exactement ce système s’arroge ce droit absurde de contrôler ainsi la TOTALITE de l’économie ? Le simple « droit » monétaire, rien de plus. A une autre époque c’était nommé « droit de cuissage ».

    Donc non tous vos arguments sont bidons, infondés, dans le contexte d’un système féodal de fin de règne, sans aucune légitimité constitutionnelle et légale.

    Au contraire la Constitution assure la liberté d’association, d’expression, d’échange et de prospérité à tout Citoyen. Ca c’est le vrai droit.

    C’est pourquoi la liberté de créer des monnaies existe de fait, et que nous vivons en fait sous le joug d’une monnaie privée illégale.

  4. SupaJohn dit :

    Bonjour !

    Tout d’abord un grand merci à l’auteur de ce site, il est très intéressant ! Il y a toujours des articles sur des thématiques ou on aurait pas eu l’idée de chercher (comme celui ci !), et proposant des applications fort intéressantes.

    Pour ce qui est du thème de ce billet, je crois qu’il faut être attentif aux raccourcis et simplifications, eu égard à la complexité du sujet.

    Je ne maitrise pas l’ensemble du processus monétaire, mais me souvient d’une petite vidéo très pédagogique à ce sujet : http://vimeo.com/1711304

    Ca vaut le coup de la regarder jusqu’au bout, pour commencer à se faire une idée ;o)

  5. Philippe dit :

    @SupaJohn je crois que tout ceux qui s’intéressent à ces problèmes de monnaie sont un jour passée par cette vidéo qui a servi je pense de déclencheur pour beaucoup dont je fais parti même si personnellement je n’en comprend pas encore tout les tenants et la aboutissants, mais j’essaye car il me semble à vue de nez qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
    @Bonob0h : tu as le contre exemple du WIR que je cite et qui montre clairement que les monnaies complémentaires ont un rôle à joué en période de crise. Pour le reste je me retranche derrière la position de Galuel. Les monnaies complémentaires sont une autre façon de contourner activement le système. Si le développement des SEL est si encadré c’est bien qu’il y a un risque de perte de contrôle et de « dévalorisation » de la monnaie officielle rare et avec laquelle tu peux avoir chaque jour moins.

  6. theClimber dit :

    Intéressant, merci de nous faire découvrir ces systèmes que je ne connaissait pas du tout !

  7. bonob0h dit :

    @ Galuel

    J’ai répondu Travail dissimulé si ce n’est pas occasionnel !
    Tant que c’est « occasionnel ça n’en n’est pas.
    Dans le cas contraire ça le devient pour plusieurs raisons.
    1 – dès qu’un travail devient récurrent les lois obligent à déclaration d’emploi ! et donc paiement de salaire, cotisation salariales, patronnales etc … et bien sur imposition sur le revenu ou les « sociétés ».
    2 – une SEL n’étant pas une monnaie officiel … il y aura refus de prise en compte pas les organisation et institutions …
    Je ne parle même pas du minimum salarial qui doit être respecté !
    En conséquence … si les institutions laissent faire tant que ça n’est que marginal et qu’il n’y a pas de « désordre » public pas de soucis … mais dans le cas contraire … les institutions utiliseront entre autre les lois sur le travail dissimulé comme c’est le cas dans l’exemple que je citais.

    Pour les autres arguments concernant les monnaies …
    Franchement les guignoleries concernant les inscriptions ou non dans la constitution, etc … c’est du pipot … On s’en fout …

    Ce qui est important c’est que le système monétaire ne soit pas un outil de spéculation comme c’est déjà le cas avec les monnaies mondiales !!!

    Hors si dans des petit SEL locaux il n’y a pas de spéculation c’est complètement différent avec les monnaies type SEL qu’on trouve sur des platteformes internationales comme par exemple SecondLife ou WOW.
    La vous verriez autant la spéculation en pire que sur les marchés !
    Vous verriez également toutes les dérives sur l’exploitation des êtres humains !

    Alors la liberté de créer des monnaies c’est bien joli sur le papier … dans les faits et a grande échelle, c’est le pire du capitalisme ultralibéral

    Et je ne parle même pas de la déontologie de certains « Libristes » prêts a tout pour proposer un outil mais se foutant des conséquences … j’ai donné déjà …

    Par ailleurs avant de « lutter » contre les « monnaies » … il serait bon déjà de voir les systèmes de paiements facturés par les organismes bancaires ou assimilés !!!!*
    SI déjà il n’y avait pas de prélèvements sur les échanges, ou beaucoup moins, sachant que de toute façon il y a toujours des réductions plus il a de volumes donc au profit des profiteurs … ça serait déjà un grand pas en avant !
    C’est même la ou il est a priori le plus important d’agir …
    Maintenant il est vrai que faire concurrence déloyale à CB, Mastercard, etc et le plus sur moyen d’avoir des problèmes … MAIS il y a des solutions … si bien sur on ne tombe dans les derives de libristes qui se foutent des conséquences …

  8. Galuel dit :

    @bonob0h

    Il y a des points où c’est bon, d’autres pas.

    1) « 1 – dès qu’un travail devient récurrent les lois obligent à déclaration d’emploi ! et donc paiement de salaire, cotisation salariales, patronnales etc … et bien sur imposition sur le revenu ou les « sociétés ». »

    Cette analyse suppose un « patron » pour « emploi »… Or dans le cadre d’échanges entre producteurs, et non pas d’affiliation à un patron, il n’y a aucun « emploi », il y a accord tacite d’utilisation d’une monnaie comme moyen d’échange différé dans le temps ou circulaire, au sein d’une communauté.

    C’est une vision de type « centrale », « asymétrique », j’en ai parlé très souvent, et tu trouveras chez @OlivierAuber les mêmes arguments. Tu réfléchis en mode « Minitel » hiérarchique, pyramidal, au lieu d’internet, P2P, acentré.

    Il n’y aucune « récurrence » quand il y a des productions libres. L’échange se fait au grès des besoins, pas de façon linéaire, prédictible… ta référence de raisonnement fait partie du passé.

    Dès lors des autres remarques ne rentrent pas dans le champ d’analyse (minimum salarial etc…) qui n’ont pas de sens dans une communauté où chaque individu est considéré comme libre producteur.

    2) « Ce qui est important c’est que le système monétaire ne soit pas un outil de spéculation comme c’est déjà le cas avec les monnaies mondiales !!!  »

    Tout est spéculation dès lors qu’il y a achats / ventes. Ca n’a aucun sens. et tu n’empêcheras pas les échanges de se faire. Par contre permettre l’effet de levier, et donc permettre à ceux qui possèdent le plus de monnaie, de pouvoir temporairement démultiplier cette monnaie, ça c’est de la pure arnaque. C’est l’effet de levier qui est scandaleux, et qui permet au « centre » monétaire, d’arnaquer le reste de la zone économique.

    3) « Alors la liberté de créer des monnaies c’est bien joli sur le papier … dans les faits et a grande échelle, c’est le pire du capitalisme ultralibéral. Et je ne parle même pas de la déontologie de certains « Libristes » prêts a tout pour proposer un outil mais se foutant des conséquences … j’ai donné déjà …  »

    Non. Sur ce point il faut être précis. Le problème ne consiste pas dans la liberté de développer une monnaie. Heureusement que le WIR Suisse existe pour les entreprises Suisses. Le problème réside dans la Loi qui doit définir CE QU’EST un système monétaire juste et équilibré, et CE QU’IL N’EST PAS. En clair éviter les pyramides de ponzi.

    Or le système actuel est une pyramide de Ponzi globale. Alors dans ce cas, définir par la Loi ce qu’est ou n’est pas un système monétaire, reviendrait à devoir réformer réellement le système en place, et c’est là que ça bloque. Les systèmes monétaires ne sont pas assujettis à la Loi, mais par des règles dites de Bâle I, II, et bientôt III, qui échappent au débat et vote démocratique, et qui par ailleurs bénéficient de la répression organisée des SEL.

    4) « Par ailleurs avant de « lutter » contre les « monnaies » … il serait bon déjà de voir les systèmes de paiements facturés par les organismes bancaires ou assimilés !!!! SI déjà il n’y avait pas de prélèvements sur les échanges, ou beaucoup moins, sachant que de toute façon il y a toujours des réductions plus il a de volumes donc au profit des profiteurs … ça serait déjà un grand pas en avant !
    C’est même la ou il est a priori le plus important d’agir … »

    Oui mais le problème est lié. Si Flattr développe une plateforme de paiement à coût zéro, quand bien même une quantité de monnaie circulerait en son sein sans prélèvements, elle sera très rapidement dévalorisée par la création monétaire qui ne passe pas par ses utilisateurs, mais par l’extérieur du système, dans les Banques… Ce qui conduira à l’abandon de ce système.

    Seule une monnaie créée de façon équilibrée PARTOUT, permet d’avoir un moyen d’échange universel, dense, qui permet l’établissement d’une véritable concurrence.

    Toute autre tentative de lutte qui ne passe pas par la compréhension de la nature de la monnaie et de son expansion, par un changement de système monétaire, ou par l’adoption de monnaies alternatives respectant la nature fondamentale de la monnaie, sont voués à l’échec, à sont vouées à subir des crises monétaires forcées.

  9. bonob0h dit :

    L 324-9 et suivant … point barre …
    Et sinon producteur = être immatriculé ! … sinon on revient au 1er… 2ème point barre …
    3ème point … Je prone une monnaie unique … barre …
    Jamais trois sans quatre … je vous laisse a vos délires … point barre …

  10. Galuel dit :

    @bonobOh

    « point barre »

    Ca c’est de l’argumentation de celui qui sait parfaitement expliquer les choses : « c’est ainsi et c’est pas autrement »…

    D’ailleurs la preuve, c’est que tout marche très bien, pourquoi changer ? Windows marche bien, pourquoi passer à Linux ?

    C’est vrai qu’avec ce genre d’arguments au moins « c’est cadré » !

    Les conservateurs sont partout… Surtout au sein d’une collectivité qui vieillit, ils sont de plus en plus nombreux…

  11. bonob0h dit :

    Il y en a qui de toute façon ne comprennent pas que tout le monde ne peut être d’accord avec eux … et ils s’enferment dans leur argumentation en étant sourds a celles des autres …
    Dans ce cas la meilleurs solutions … c’est de les ignorer …

  12. Galuel dit :

    @bonobOh

    C’est pourquoi il convient non pas d’imposer une monnaie unique, mais de préciser ce qu’est un système monétaire, son rôle par rapport à une communauté, son type de création associé. Qu’ensuite chacun soit en droit de choisir en connaissance de cause la monnaie qu’il accepte d’utiliser ou pas.

    Si la monnaie « officielle » répond à un code de fonctionnement acceptable, alors qu’elle soit adoptée. Si elle ne répond pas à un code de fonctionnement acceptable, alors il convient de l’abandonner et d’en développer une autre.

    C’est de la même façon et pour des raisons semblables que Linux a été développé. Il y avait un certain nombre de personnes qui voulaient un système informatique transparent, libre, et dont le mode de développement se fasse collectivement, ce qui n’a pas signifié de façon unique.

    Le chemin de la liberté est long et difficile, et colossaux sont les obstacles dressés par les conservateurs pour l’empêcher de se déployer.

  13. bonob0h dit :

    Certains parlant de liberté devraient ne pas imposer aux autres une discution dont la fin est pourtant annoncée par une des parties …

    Mais c’est plus fort qu’eux … au « non » de la liberté … la leur … au lieu de bien comprendre les arguments des autres … ils argumentent sans fin … même dans le désert … pour avoir le dernier mot …

    Alors laissons le leur …

  14. Zoupic dit :

    Merci Philippe pour ce très intéressant sum-up de ce qui existe. J’aimerai faire un véritable benchmark bientôt pour classifier et éclaircir encore un peu ces différentes possibilités techniques et serai ravi d’avoir ton aide, si cela t’intéresse!

    @galuel:
    « Tout est spéculation dès lors qu’il y a achats / ventes. »

    >> Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation.

    Si j’achète des pommes parce que j’ai faim, il n’y a pas spéculation.
    Si j’achète des pommes parce qu’elles vont augmenter et que je pourrai les revendre plus cher plus tard, il y a spéculation.
    Si j’achète des pommes pour les revendre dans un autre pays, que j’apporte un service, une plusvalue, il n’y a pas de spéculation.

    La spéculation consiste à l’achat d’un bien sans réel besoin de ce matériel, avec aucune autre intention que de bénéficier de sa variation de prix future.

    Exemple: j’achète un baril de pétrole. Je ne suis pas producteur ou industriel, juste je l’achète parce que je sais qu’il risque d’augmenter. Si jamais je me le fais livrer je suis bien emmerdé, tout ce que je veux faire est jouer avec le delta, avec ce risque, pour éventuellement en sortir gagnant.

    Si j’achète un baril de pétrole parce que je suis producteur de plastique ou que sais-je je ne spécule pas: j’ai besoin de cette ressource.
    Si j’achète 10 barils de pétrole par anticipation car je pense qu’il va augmenter, mais que j’en ai besoin, je ne spécule pas: j’anticipe et me couvre d’un risque sur un besoin réel. Je consommerai à la fin ces 10 barils.

    Le spéculateur est celui qui n’a jamais eu d’intérêt dans l’actif sous jacent- le bien réel. Il est parasite et bien qu’il est censé apporter de la liquidité (nous diront les libéraux), il pompe une part de l’économie réelle sans apporter quoi que ce soit d’autre.

  15. Galuel dit :

    @zoupic

    « Si j’achète des pommes pour les revendre dans un autre pays, que j’apporte un service, une plusvalue, il n’y a pas de spéculation. »

    C’est ce que font toutes les entreprises qui délocalisent, produire là où c’est moins cher pour vendre là où c’est plus cher. C’est de l’achat de production à bas prix, pour maximiser l’écart avec le prix de vente. C’est de la spéculation spatiale (acheter en X pour vendre en Y).

    « Si j’achète des pommes parce que j’ai faim, il n’y a pas spéculation. »
    C’est pourtant bien de la spéculation. Parce que je sais qu’il y aura de lai faim en hiver je stocke de la nourriture quand elle est abondante et peu chère en été, et je la vends à celui qui a faim en hiver.

    C’est de la spéculation temporelle (j’achète en t1 pour vendre en t2 quand c’est plus cher, ce qui paye le stockage, le conditionnement, et une plus value).

    Tout acte économique réfléchi est une spéculation, à plus ou moins long terme, à plus ou moins grande échelle. C’est la base même de tout investissement que de « spéculer » sur sa rentabilité future.

    Et heureusement qu’il y a réflexion et spéculation, les peuples qui ont vécu de « l’instant présent » ont presque tous disparu… Prévoir est une qualité de l’esprit supérieure, parce qu’elle assure une durée de vie plus longue.

    Par contre quand on permet arbitrairement à quelques acteurs d’acheter / vendre 100 fois ce qu’ils possèdent, là, c’est une distorsion totalement parasitaire, qui accélère le temps et réduit l’espace au détriment de tous les autres.

    Ce n’est pas la « spéculation » qui pose soucis, mais la création de fausse monnaie arbitraire et centralisée.

  16. Benoit dit :

    Précision concernant l’article sur Cyclos :
    ClisSEL en Loire Atlantique :
    Benoit.

  17. Philippe dit :

    J’ai changé l’URL. Merci de l’info.

  1. 26 mai 2010

    […] This post was mentioned on Twitter by Philippe Scoffoni, Philippe, NkL4 || Ludovic A., nadya benyounes, Hibernatus and others. Hibernatus said: Pas con : Des #logiciels #libres pour créer votre #banque http://bypsc.fr/040 (via @pscoffoni) // faillite ? -> renfloué par l'état ! […]

  2. 8 août 2010

    […] 0 Sur le blog de Philippe Scoffoni, je viens de découvrir l’article: « Des logiciels libres pour créer votre banque ». […]