Wikileaks, les Anonymous et la liberté sur l’internet : prise de position de Richard Stallman

closeCet article a été publié il y a 13 ans 4 mois 2 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

anonymousWikileaks et ces défenseurs les Anonymous continuent de faire couler pas mal d’encre. Cette fois c’est Richard Stallman qui prend position au travers d’un article paru sur le Gardian. Voici un rapide résumé de ces propos :

Stallman voit les actions des Anonymous comme une forme de manifestation numérique. Dans le monde réel, des foules descendent dans les rues pour indiquer leur opposition à quelque chose. Il défend les méthodes employées par les Anonymous. Le mode opératoire mettant en oeuvre le programme LOIC pour bloquer des sites ne met en cause ni l’intégrité de ces sites ni leur sécurité, ni ne dérobe de données.

La bonne comparaison poursuit Stallman est celle des foules qui ont manifestées dernièrement devant les magasins Topshop. Ils n’ont rien cassé et n’ont emporté aucun bien, mais ont causé c’est évident une nuisance pour le propriétaire. Amazon et MasterCard n’ont pas dû apprécier non plus d’être ainsi bloqués et leurs clients on dut être dérangés.

Il se lance alors dans un parallèle entre ce que nous pouvons faire dans le monde réel et les limites que nous impose aujourd’hui Internet. Ainsi dans le monde réel, nous avons le droit d’imprimer et de vendre des livres. Quiconque voudrait essayer de nous en empêcher doit saisir la justice.

Sur internet nous visons dans une forme de précarité, l’existence de nos sites est liée au bon vouloir de sociétés commerciales qui nous fournissent des noms de domaines, un accès à internet ou encore héberge nos serveurs. Une pression sur ces sociétés et nos sites sont fermés.

Il revient ensuite sur les systèmes de protection qui permettent de contrôler ce que nous pouvons faire des biens numériques que nous avons acquis. Nos droits sont parfois plus faibles que dans le monde réel où je peux acheter un livre, le donner ou le revendre. Sur internet c’est souvent interdit.

Les transactions monétaires sont également plus strictement contrôlées que dans le monde réel où nous pouvons donner de l’argent directement à une personne sans intermédiaire. C’est chose impossible sur internet, car nous devons passer par un système de paiement comme PayPal ou MasterCard.

Au final, ce contrôle va jusqu’à nos machines qui sont aussi contrôlées par d’autres avec des logiciels privateurs. Stallman rappel qu’Apple dispose d’une « porte dérobée » pour supprimer à distance des applications installées ou encore que Microsoft peut modifier des logiciels sans en demander la permission.

Richard Stallman finit en rappelant son combat pour les logiciels libres consistant à rendre à l’utilisateur le contrôle de sa machine. Il met une dernière estocade au gouvernement américain et à sa collusion avec les intérêts de grandes multinationales. Il dénonce l’énergie avec laquelle les états cherchent à emprisonner les Anonymous plutôt que les responsables d’actes de tortures, de meurtres ou les criminels de guerre.

Cette sortie de Stallman est tout à fait cohérente avec le personnage et ces idées. Certains aspects de son discours comme souvent pourraient être tempérés, mais ce n’est pas dans son habitude. L’affaire Wikileaks montre la relative précarité dans laquelle nous sommes sur Internet et les capacités de contrôle dont disposent déjà les états et certaines sociétés.

Si la protestation est nécessaire, elle ne suffira pas à influer sur nos gouvernants qui n’ont de cesse de restreindre nos libertés. Il faut continuer d’agir en unissant nos forces et combattre notre tendance  à l’individualisme et à l’éparpillement qui en résulte.

[Mise à jour : 23/12/2010] Retrouver une traduction complète de l’article de R.Stallamn sur le site deTelerama.fr

Crédit image Certains droits réservés par scragz

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

7 réponses

  1. Bonob0h dit :

    Hé oui … manifester … c’est facile …
    Le problème est que pour agir et mettre en place il n’y a plus personne !
    Alors même qu’au départ il ne faut pas grand monde, il est EXTRÊMEMENT difficile de faire participer les premiers pour que les foules suivent ensuite !

    Ne parlons même pas du fait que quand on propose AUTREMENT, on a droit à :
    C’est trop ambitieux, J’ai peur, je peux pas, je suis rien, etc

    Le pire c’est qu’il a tous sous nos pieds … les moyens financiers, Humains (notamment tous ceux sans emploi qui ont du temps et les compétences mais se tournent les pouces et attendent qu’on leur DONNE un travail !

    Alors même qu’en participant AUTREMENT, comme par exemple dans le lien de mon nom, autant une action DIFFÉRENTE, il y a matière a se créer son emploi, en même temps que de donner les moyens pour un Iceberg, qui lui dans le même système, permettrai par exemple de mettre en place les AUTRES outils, comme les moyens de paiements alternatif, les moyens de ramasser les moyens financiers sous les pieds de tout le monde, développer une vrai concurrence aux logiciels et prestations propriétaires, etc etc etc … et ce dans plus de 30 domaines

    Mais « On en parle et puis on oublie » … en attendant que ça empire et que la catastrophe soit la pour pleurer et ne faire que réparer les dégâts, auX profitS de ceux qui sont responsables, pour ensuite revenir au point de départ sans avoir rien changer !

    Et bien sur on attend le Messie … mais a notre époque le pire c’est qu’on écoute seulement les « Têtes de gondoles » sans pour autant agir !

  2. Chantal dit :

    L’intelligence des gouvernants (depuis pas mal de temps…) est qu’ils ont étouffé l’esprit d’initiative. Tout le monde dort à poings fermés (ou presque). Seul l’écroulement de cette société peut réveiller l’initiative personnelle, il n’y a plus longtemps à attendre maintenant.

    Le contrôle plus plus, la corruption et le manque de compétences évident (mis à part pour la magouille), montre que le système est en bout de course. Réduire l’adversaire au silence n’est pas signe de compétence. Il y a ceux qui atteignent les sommets en développant leurs qualités et ceux qui écrasent les autres pour monter, chacun ses possibilités. Contrôler démontre qu’on n’a rien d’intéressant à proposer.

    L’affaire WikiLeaks est une honte pour nos sociétés et une ineptie. Ce serait drôle si ce n’était pas monstrueux. Ceux qui taxent Julian Assange d’irresponsabilité cautionnent la corruption. Du temps de Luther King ou Kennedy, les menaces de mort n’étaient pas proférées publiquement, verbaliser les choses relève t’il d’une thérapie pour nos gouvernants ? Le dépassement du non-dit doit-il être considéré comme un progrès ? Cela sent la charogne à plein nez.

    Alors oui, soutenons le vent de la Liberté, c’est en forgeant qu’on devient forgeron, pourquoi critiquer ceux qui essaient de changer les choses, même maladroitement ? Ils ont au moins la vertu de soulever les vrais problèmes, ceux qui personne, ou presque, ne veut aborder. La peur ou l’égoïsme aveuglent. La vie est changement, s’accrocher au lustre est le meilleur moyen de se faire électrocuter.

  3. bonob0h dit :

    @ Chantal : Il n’y a pas seulement les gouvernants qui étouffent …. et il faudrait donc que les Michus Se lèvent … pas pour la Danette, des Apéro Party, etc … mais par exemple pour le Libre Autrement 😉
    En soutenant … oui … mieux en participant … même pour des petites tâches peut être certaines ingrates mais nécessaires et utiles que ne font pas correctement ceux qui développent … ou qu’ils ont peur de faire car trop si, trop la … en gros … trop ambitieux par exemple 😉

  4. Diogène dit :

    « Le mal trionphe par l’inaction des gens de bien » Edmond Burke

  1. 19 décembre 2010

    […] et à l’éparpillement qui en résulte. Billet initialement publié sur le blogue de Philippe Scoffoni Crédit image Certains droits réservés […]

  2. 19 décembre 2010

    […] This post was mentioned on Twitter by Philippe Scoffoni, KanGouLya. KanGouLya said: Wikileaks, les Anonymous et la liberté sur l'internet : prise de position de Richard Stallman http://ur1.ca/2macu […]

  3. 19 décembre 2010

    […] Wikileaks, les Anonymous et la liberté sur l’internet : prise de position de Richard Stallman (Ph…. Vous aimerez peut-être lire aussi sur le même thème :Blog Action Day 2010 : bloguer sur l’eau !MariaDB 5.2.3 est disponible.Google va débourser 8,5 millions à cause de Buzz.Le fond d’écran du 11 décembre 2010.Les vidéos Youtube passent de 10 à 15 minutes. Tweet […]