Ubuntu et Canonical plus forts que Red Hat ou la bataille de chiffres

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Mark Shuttleworth lance un pique à son concurrent Red Hat en présentant certains chiffres qui sont favorables à la distribution GNU/Linux portée par Canonical : Ubuntu dans le monde des entreprises. Jeu de communication certes, mais aussi réaffirmation de sa volonté de peser sur ce secteur et plus particulièrement dans celui des infrastructures de cloud computing.

Des chiffres

C’est par une courbe issue du site W3techs que débute l’article de Mark Shuttleworth. Je vous la livre ici :

Elle présente pour le secteur des services web public l’inversion de tendance depuis l’année dernière en faveur d’Ubuntu, au détriment de la distribution Red Hat Enterprise Linux (RHEL). Il en conclut donc que Ubuntu est désormais devenu la distribution qui compte dans les solutions de cloud et de big data.

Comme le fait remarquer un commentateur le point de vue est quelque peu différent si l’on regarde les chiffres du même site, en prenant en compte tous les systèmes d’exploitation basés sur le noyau Linux. La version communautaire de RHEL : CentOS est bien devant Ubuntu sur le secteur des serveurs web Linux avec 28,9% contre 18,4%. Debian garde cependant sa position de leader avec 30% des serveurs d’une courte tête.

De plus, les chiffres de la RHEL n’incluent pas non plus ceux de la distribution Fedora. Bref, le poids des distributions de la famille Red Hat au complet est de 46,1% contre 48,4% pour Ubuntu et Debian.

Comme bien souvent, on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres.

Ubuntu et OpenStack

Mark Shuttleworth continue son explication sur cette montée en puissance, en revenant sur la position de sa distribution dans l’environnement des solutions de cloud computing et plus particulièrement celui d’OpenStack.

Une solution qui continue de connaître selon les médias un intérêt croissant. Les compteurs de la page d’accueil du projet affichent fièrement 2685 contributeurs et 156 sociétés au sein de la communauté OpenStack.

L’arrivée de la future version 12.04 d’Ubuntu qui sera la prochaine version LTS (Long Term Support) coïncidera avec la mise à disposition de la version Essex d’OpenStack. Mark Shuttleworth en profite pour annoncer que le développement d’OpenStack suivra le même rythme que celui d’Ubuntu.

Cette synchronisation avec Ubuntu semble être un signal indiquant que la communauté OpenStack a définitivement choisi la distribution qui sera le fer de lance pour porter OpenStack dans les entreprises. De ce point de vue là, il reste cependant encore un peu de chemin à parcourir. J’ai l’impression, au vu des retours qui me sont faits, que l’on parle davantage d’OpenStack qu’on ne l’utilise dans des environnements de production.

Red Hat toujours là

La société continue d’afficher de bons résultats. Fin 2011, elle affichait une hausse de 23 % de son chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier. Côté Canonical, toujours aucun chiffre à l’horizon, donc difficile de se faire une véritable idée de la progression de la société.

Red Hat est fortement implanté dans les entreprises et dispose d’une base importante. Celle de Canonical est encore en construction. Il est en revanche probable que la stratégie de Canonical en matière d’infrastructure de cloud computing soit pertinente à long terme. Comme souvent, laissons le temps au marché de choisir son leader.

Retrouvez l’article original de Mark Shuttleworth sur son blog

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

5 réponses

  1. Charles-Antoine Couret dit :

    Tient, comme par hasard Fedora 17 va apporter lui aussi un gros support de OpenStack, Ubuntu n’est pas la seule sur ce crénau. Voir : https://fedoraproject.org/wiki/Releases/17/FeatureList

    Je ne comprends pas la courbe personnellement, elle analyse quoi concrètement ? Le nombre d’hébergement ? Pourcentages de serveurs web ? comparaison de chiffre d’affaire dans un secteur donnée ? Sans unité sur l’axe des ordonnées, difficile de se afire une idée juste de la question.

    De plus, si j’ai bien compris, ça parle de serveur web. Quand on asit que Red-Hat est surtout destiné aux grandes configurations et non les petits serveurs web pour dles petits sites, ça ne veut pas dire grand chose. Je dirais pour que ça ait une valeur, il faudrait prendre en compte l’ensemble du secteur visé par Red-Hat et non juste une des composantes pour en tirer une conclusion hasardeuse. Car avec les chiffres onr peut dire ce qu’on veut, et surtout les conneries qu’on souhaite transmettre. 😉

  2. Guigou dit :

    Marrant, Ubuntu se livre à la même communication que MS il y’a quelques années.

    Ils n’ont donc pas su tirer de leçons des erreurs des autres?

  3. Mathieu Parent dit :

    Cette communication est partielle et donc faussée.

    Il aurait été plus juste d’indiquer que CentOS+Redhat font 41,1% (et même 46,1% en incluant Fedora). Il est vrai également que Debian dépasse largement Ubuntu (à 30%, c’est d’ailleurs la première distrib d’après cette étude). Ubuntu+Debian font 48,4%.

    Ce qui est non négligeable, c’est la montée de Ubuntu, et la domination des distributions basées sur Debian et Redhat.

    Voir aussi : http://upsilon.cc/~zack/blog/posts/2012/03/not_a_catchy_headline/

  1. 16 mars 2012

    […] secteur et plus particulièrement dans celui des infrastructures de cloud computing. La suite sur Ubuntu et Canonical plus forts que Red Hat ou la bataille de chiffres – Philippe Scoffoni. […]

  2. 19 mars 2012

    […] dans celui des infrastructures de cloud computing. >>> Source & Suite sur : http://philippe.scoffoni.net/ubuntu-canonical-plus-forts-red-hat-ou-la-bataille-de-chiffres/ >>> Licence :  contrat Creative Commons […]