TPE et PME, fiabiliser votre accès internet facilement et pour pas trop cher

closeCet article a été publié il y a 11 ans 4 mois 28 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

A l’heure des services en ligne, du cloud computing, la liaison internet d’une TPE ou PME peut vite devenir un élément critique de son informatique. Il existe des moyens simples et efficaces de fiabiliser son accès à internet sans pour autant mettre de somptueux budgets sur la table.

Je continue ma série de conseils d’un Responsable Informatique. Après avoir constaté que les box des fournisseurs d’accès ADSL constituaient souvent le coeur du réseau des PME, je m’intéresse aux moyens d’améliorer la disponibilité de cet accès à internet.

Un seul accès internet pour toute l’entreprise

En effet et plus que jamais, l’accès à internet devient indispensable pour une entreprise. Le développement de la téléphonie sur IP, des services web ou encore de la location d’applications en ligne a clairement renforcé cette dépendance. Or souvent tout ne repose que sur un simple accès ADSL souvent lié à un abonnement de type grand public.

Il est vrai que la fiabilité de ces liaisons est en général très bonne du moment que l’on est situé dans une zone relativement dense en terme de population. Pour nos campagnes, la situation est quelque peu différente. Cependant avec les liaisons grand public, la résolution d’une panne n’est soumise à aucun engagement contractuel de la part du fournisseur qui se doit juste de faire « le meilleur effort » pour rétablir la liaison.

Les abonnements ADSL professionnels

Je pars ici du pré-requis que le besoin se limite à fournir un accès à internet aux postes de l’entreprise sur un lieu donné. Il existe plusieurs approches.

La première consiste à se tourner vers les abonnements de type professionnel. Il en existe qui se basent sur la technologie ADSL ou sur le SDSL. En général les abonnements ADSL professionnels vont coûter dans les 50€HT par mois d’abonnement. Une box un peu plus sophistiquée comme la dernière Livebox Pro d’ORANGE est parfois fournie en remplacement des modèles familiaux.

Les services de support sont en général spécifiques aussi à ces offres et fournissent en principe une assistance plus réactive. Le contrat de service peut inclure une GTR ou Garantie de Temps de Rétablissement en général de 4h. Mais le prix de l’abonnement va croissant avec ces engagements et peut faire monter la note à une centaine d’euros par mois pour un accès ADSL.

Deux accès, c’est mieux qu’un

Mais voilà, même avec un meilleur support, vous n’êtes pas à l’abri de la coupure. Si cela est impensable pour vous, la meilleure solution consiste tout simplement a doubler votre accès ADSL en vous appuyant sur deux fournisseurs d’accès différents.

Le principe est qu’en cas de panne de l’une des connexions, l’autre sauf malchance extrême continuera de fonctionner, évitant ainsi la coupure. En fonctionnement habituel vous cumulez le débit des deux liaisons ce qui peut apporter un confort supplémentaire si vous commencez à être nombreux sur un site à faire usage d’internet. Coté coût mensuel, on reste dans la même fourchette qu’un abonnement professionnel ADSL, mais en cumulant deux abonnements grand public.

Pour mettre en oeuvre cette dernière solution, il faudra vous équiper d’un boîtier spécifique sur lequel vous connecterez vos deux boxs ADSL. Il s’agit de ce que l’on appelle un « routeur« , doté d’une fonction chargée de répartir le trafic vers internet sur les deux liaisons. Ce routeur saura en cas de coupure d’une des deux liaisons gérer automatiquement la bascule de tous les flux vers la liaison encore active de façon transparente pour les utilisateurs.

On trouve ces routeurs chez les vendeurs de matériel en ligne grand public à partir d’une soixantaine d’euros TTC comme le TP-LINK TL-R470T+ . Si vous le pouvez, montez un peu en gamme pour avoir un matériel  plus professionnel comme un Cisco Small Business RV042 à 160€ TTC. Les plus geeks des lecteurs pourront laisser les références de leur matériel préféré en commentaire.

La mise en place de cet équipement nécessitera aussi probablement l’intervention d’un technicien réseau qui doit pouvoir vous installer et configurer tout cela en une ou deux heures.

En résumé, un budget d’investissement qui s’élèvera à moins de 500€HT (matériel et prestation compris) et un coût récurent de l’ordre de 50€ HT par mois et qui vous offrira un niveau de service supérieur à un abonnement ADSL professionnel seul.

Il y a d’autres éléments techniques à prendre en compte notamment au niveau du choix des fournisseurs d’accès. Il faudra vous assurer qu’ils disposent bien d’équipements distincts. Veillez donc à prendre deux fournisseurs chez qui vous serez en dégroupage total.

Il se peut aussi que vous soyez obligé de prendre une ligne analogique téléphonique supplémentaire pour supporter la deuxième liaison ADSL si vous n’étiez équipé que d’une seule ligne. Sur ce point, il faudra être vigilant pour que la première liaison ne soit pas « écrasée » par la seconde lors de la mise en service.

Pour être tranquille, n’hésitez pas à consulter une société spécialisée en réseau informatique et à négocier un budget forfaitaire pour l’ensemble de l’opération.

Le saviez-vous

Il existe plusieurs technologies pour vous raccorder à internet à haut débit. La plus répandue est la technologie ADSL. Elle est caractérisée par un débit asymétrique. Le débit descendant (Internet vers votre ordinateur) est bien plus élevé que le débit montant (votre ordinateur vers Internet). Ainsi il vous faudra plus de temps pour envoyer un mail avec une grosse pièce jointe que pour le recevoir.

L’autre technologie est nommée SDSL. Le débit descendant est identique au débit montant. Sur une ligne classique on peut avoir  un débit symétrique de 4Mb/s contre en général 5 à 20Mb/s en descendant pour une liaison ADSL qui par contre plafonnera en débit montant à 1Mb/s maximum. Les lignes SDSL sont à mettre en oeuvre lorsque l’on souhaite par exemple interconnecter deux sites entre eux.

Il existe aussi le VDSL peu répandu en France et qui offre un débit asymétrique ou symétrique. Il faut par contre être à une courte distance du point de raccordement (moins de deux kilomètres). Les débits maximum sont de l’ordre de 13 à 55,2 Mb/s en descendant et de 1,5 à 6 Mb/s en montant ou de 34Mb/s en symétrique.

Reste la fibre optique qui nécessite  un support physique spécifique contrairement aux autres technologies qui se contentent de la paire de câble téléphonique classique. En revanche les débits peuvent atteindre 100Mb en symétrique.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

12 réponses

  1. Antoine dit :

    De mes précédentes expériences pro, la solution évoquée ici est celle qui à toujours été choisie en vertu du bon sens. Option prise pour une école d’ingénieurs 300 étudiants, 30 permanents, un serveur de mail hébergé en local accessible de l’extérieur.

    Il est souvent préférable de « dupliquer » un service peu couteux que d’unifier à des tarif (beaucoup) plus important. D’autant que lorsque l’on regarde les garanties, globalement un coup de pelleteuse dans les faisceaux de câbles ne durera pas moins longtemps dans un forfait « Pro platinium tranquillité absolue » 450HT/mois

    Bien entendu tout ceci est toujours à regarder en fonction de la structure de ses ressources et du besoin.

  2. DocGreen dit :

    Les plus geeks pourront utiliser une « vieille » machine sous PfSense comme routeur supportant le load-balancing, dont on aura évidemment dupliqué la configuration sur une autre « vieille » machine, dès fois que la première finisse par rendre l’âme !

  3. Bonob0h dit :

    @docGreen … ce n’est pas très écolonomique en terme d’énergies dépensées car un vieux pc c’est généralement pas moins de 300 à 450 Watts /h … contre 30 à 60 pour un routeur …


    On peut aussi envisager une certaine « Box » prévue dans mon pseudo … mais pour le moment personne pour y participer …

    Il y a aussi a bidouiller des « micro serveur Arm » ou similaires

    En tout cas ça me faire revenir plus de 10 ans en arrière avec une idée sur des 286 / 386 … dépouillés, et décorés pour en jouer à D&Co … bien avant l’heure

  4. DocGreen dit :

    @ Bonob0h oui et non vu que la vieille machine ne coûte rien à l’achat et en plus on la recycle, maintenant c’est sûr qu’elle va consommer plus qu’un nettop sous atom. Encore que la charge de travail n’étant pas fantastique, la conso reste quand même assez limitée. Un nettop consomme dans les 20-25w en charge, un vieux coucou de bureautique dans les 80-100W max. En admettant qu’ils tournent tous les 2 à pleine charge tous le temps, il faudrait presque 3 ans pour que le nettop amortisse son prix d’achat (1W full charge = env 1€/an), dans mon cas la charge CPU est de l’ordre de 10/20% constant sur un athlon 64 3000+. Reste la question de la fiabilité…

  5. Bonob0h dit :

    @ DocGreen … je connais les calculs 😉 mais il faut aussi penser à après … la machine à recycler … aux besoin que se mette vraiment en place une chaine de reconditionnement à recyclage adaptée … à aussi une informatique qui doit en permanence évoluer au risque sinon de stagner.
    Dans ton exemple tu reconditionne très mal*, pas optimisé … et du coup du coupe un cercle plus vertueux / optimisé .. Et tu a aussi marqué le point de la fiabilité … un truc tout petit, tout neuf, sans pièce en mouvement, etc est plus fiable qu’un vieux bousin avec ventilo, disque dur etc … surtout pour une entreprise.
    Il ne faut en effet pas comparer avec par exemple une vielle bagnole qu’il ne sert à rien de remplacer même si elle pollue plus qu’une nouvelle, car de toute façon on a pas besoin de plus pour se déplacer, et qu’on se déplace peux. Bien sur ceci n’est valable que du point de vu de l’intérêt général et à l’encontre des fabricants et salariés de l’automobile 😉 Mais ce n’est pas parcequ’il y a une crise qu’il faut pour autant continuer sur le même chemin … autant … évoluer … transposer … etc …

    * J’ai failli faire la même erreur il y a bien des années … et c’est ce qui engendre, et laisse encore faire les pire des dégâts écolo avec les produits informatiques en fin de vie … Ne parlons même pas des aspects économiques, de santé, etc … alors qu’inciter à une vrai chaine permettait aussi stratégiquement de changer certaines donnes en matière de géopolitique …

  6. DocGreen dit :

    @Bonob0h Ça part un peu dans le hors-sujet du coup mais ta réflexion sur les cycles de recyclage en phase avec les produits est intéressante, j’avoue ne pas connaître la filière (si l’on excepte celle tiers-mondiste visant à récupérer les métaux précieux par des moyens plus ou moins… ingénieux <- humour noir inside).

    A l'heure actuelle, les possibilités qui s'offrent aux entreprises sont de céder le matériel pour une somme symbolique, de l'envoyer en déchetterie contre une somme forfaire ou de faire prendre en charge l'ancien matériel par le fournisseur du nouveau.

    En cherchant un peu la petite bête, ce qui me gène un peu dans cette réflexion, c'est qu'on serait "obligé" de changer régulièrement de matériel pour correspondre avec la filière de recyclage en vigueur. Dans l'idéal, je ne suis pas contre, un vrai recyclage permettrait de réduire par exemple l'exploitation actuelle des terres rares avec les conséquences socio-écolonomiques (pour reprendre ton terme) qui en découlent. Malheureusement, j'ai l'impression (à tort j'espère) que c'est la filière décrite précédemment dans ma boutade de mauvais goût, qui mène la danse.

    Du coup, je vais me pencher sur la question !

  7. Bonob0h dit :

    @ DocGreen … prend le chemin du site sur mon nom pour entrer en contact si ça te dis … sinon demande a Philippe … ce n’est pas le lieu pour avoir les bonnes infos et mieux comprendre … voir qui sait …

  8. DocGreen dit :

    Avec plaisir !

  9. Hervé Delion dit :

    Il existe aussi Nerim qui propose un abonnement avec 2 lignes ADSL venant de fournisseurs différents .

  10. Philippe dit :

    @Hervé : merci, info bonne à connaître

  11. Bonob0h dit :

    Tiens il l’ont fait ! Faudrait que je retrouve un mail de 2001/2002 à un des dirigeant … ou dir commercial … je ne sais plus … de Nerim … a qui j’avais proposé ^^

  12. Geek attitude dit :

    D’ailleurs, les offres OVH méritent le détour, vu le prix pour du SDSL, il devient possible de sécuriser son accès internet pour vraiment pas cher 🙂