L’Open World Forum 2010 et la France de l’open source vu depuis l’étranger
Il n’est pas toujours facile d’avoir une idée exacte de l’image que l’on peut projeter. Pour cela il est souvent indispensable, voir nécessaire de se confronter à l’avis d’autrui.
L’Open World Forum 2010 qui s’est tenu fin septembre est une de ces occasions de se confronter au regard du reste de la communauté mondiale de l’open source. Cette troisième édition a donc permis d’attirer les projecteurs vers la communauté française. J’ai parcouru la presse en ligne étrangère pour essayer de voir l’image que pouvait renvoyer la France dans ce domaine.
Sur ZDNet, la France est vue comme le pays européen qui a adopté le logiciel libre et l’open source avec le plus de passions et le plus de moyens financiers. Le défilé de nos politiques français à l’ouverture de l’Open World Forum semble les avoir marqués. Le journaliste retient d’une intervention de Matthew Poujol et Pierre Audoin la difficulté suivante : nous ne sommes pas friands de création d’entreprise et tout est plus difficile dans nos contrées de ce point de vue. Il y aurait comme une difficulté ou un manque de motivation à entreprendre.
Un son de cloche que l’on retrouve sur un autre article de ce même site. On trouve que la France est un bien petit marché pour permettre le développement d’une société à taille mondiale. S’étendre en Europe ? Bien difficile face à la multitude de langues (et de clochers ?) qui la constitue.
Certains entrepreneurs français sont les premiers à reconnaître que pour devenir une société « globale », il faut traverser l’Atlantique. Sinon cela revient à être condamné à rester une société de dimension nationale.
Les exemples de star-up française qui se sont exportés aux USA pour réussir existent bien. Des sociétés comme Nuxeo, BonitaSoft, Talend ou eXo n’ont pas hésité à franchir ce pas.
Il semblerait que nous soyons plus enclins à faire des logiciels open source qu’à chercher à les vendre. Une activité que seuls nos cousins d’outre-Atlantique sembleraient capables de réaliser. Une conclusion qu’il me semble avoir déjà vu pour d’autres secteurs. Alors, il n’y aurait rien de neuf ou la France et l’Europe n’auraient elles pas trouvé le bon modèle pour développer son potentiel dans l’open source ?
En effet les éditeurs français open source doivent s’inspirer des Business Models à l’anglo-saxonne pour développer et vendre leur produit.
Et le modèle qui foctionne plutôt bien, c’est le « dual-licensing » :
– 1 version communautaire gratuite
– 1 version professionnelle payante, avec du support et des fonctionnalités supplémentaires le plus souvent orientées « grands comptes » (administration+déploiement multi-site, interface d’administration spécifiques…), mais pas toujours ! (voir ici: http://www.osbi.fr/?p=1703)
Talend a réussi à démontrer la force de ce modèle en France, ce qui s’est déjà vérifié pour Alfresco, Pentaho, SugarCRM, LifeRay, etc….
Le modèle de commercialisation est bien souvent aussi important que les solutions elles-mêmes !
Pour avoir assisté à l’événement en tant que libriste (et non professionnel IT), de la liberté, il n’en a pas été beaucoup question … beaucoup de business (par exemple une table ronde de 2h sur le cloud computing, certes avec des acteurs majeurs de l’opensource, mais avec bien peu d’open source dedans), de « networking » (pour les pros) et, heureusement, une géniale intervention de Eben Moglen sur la liberté.
Si si si il y a des possibilités ! Bien au contraire !
Mais en dehors des schémas actuelles même si ça peut en utiliser des parties existantes ! 😉
Et puis franchement si il faut soit disant traverser l’atlantique pour réussir … a notre époque c’est toute la planète qui peut être « touchée » … et sur laquelle il faut être présent, partout, en même temps, etc
Alors faudrait arrêter les poncif de « l’american way of life » ! on en voit le résultat 😀
Et arrêter de prendre la poudre d’escampette par facilité et/ou rêve de partir aux states !
@obsi le “dual-licensing” est peut-être le modèle qui permet de rentabiliser le plus vite un projet open source, mais il y a des dérives et certains éditeurs « open source » font converger leur modèle vers les offres gratuites de éditeurs propriétaire avec une version light gratuite et la « vrai » version payante. Je ne suis pas fan de cette approche…
@Raph : ce n’est pas très surprenant, ce sont des rencontres plutôt orientées business. Une raison pour laquelle j’ai utilisé le terme open source dans cet article.
@Bonob0h : oui d’autres schémas…
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