Open source, logiciel libre, oublient-ils d’être équitables ?

closeCet article a été publié il y a 12 ans 7 mois 13 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

fair tradeOn reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l’inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait souhaitable de trouver un juste milieu entre ces deux approches qui soit équitable pour les utilisateurs et les développeurs de logiciels libres.

C’est un article lu au détour d’une notice d’identi.ca qui est à l’origine de ce billet.

Manque de discernement

L’open source, porté par les entreprises, est un mouvement qui n’a retenu des principes du logiciel libre que le côté pragmatique : l’ouverture du code.

Editeur de logiciel open source est un métier difficile. Les sources de revenus sont liées à l’activité de service principalement, car les licences utilisées ne permettent pas de « vendre » de droits d’utilisation à leurs clients. Coupé de cette source de revenus, ils en viennent parfois à utiliser des approches plus fermées comme la vente de modules à code fermé.

Ces modules peuvent être périphériques au logiciel ou comme dans le cas présent servent à la mise à jour d’une version à une autre, en l’occurrence celle d’OpenERP. C’est un peu comme s’il fallait payer pour passer d’une version d’Ubuntu à une autre, mais que l’installation reste possible sans frais.

La méthode est un peu choquante, mais après tout s’agissant d’un logiciel à destination principalement d’entreprises, celles-ci n’ont qu’à payer un contrat de support pour en bénéficier. Ce ne serait donc pas vraiment un souci. Tant pis pour les TPE, micro-entreprises et autres auto-entrepreneurs qui l’auraient choisi, s’agissant d’OpenERP ils ne doivent pas être nombreux à l’utiliser.

Je n’ai pas cherché à vérifier si l’histoire contée est véridique. Sur le fond cela n’a pas d’importance. Ce qui a de l’importance, c’est que le demandeur du script de mise à jour était une ONG africaine disposant de probablement peu de moyens financiers. On peut donc regretter l’absence de discernement de l’éditeur entre ces différents types de clients.

Après tout, qu’est-ce qui empêchait OpenERP dans ce cas précis de passer outre les consignes de vente habituelle. On aurait appelé cela « faire preuve de discernement »ou d’une étique certaine. Un discernement qui est en général absent dans les tarifications des éditeurs open source. Pourquoi ne pas vendre ces modules fermés de leur logiciel en fonction de leur client ? De très cher à offert…

La conclusion de l’article met en avant les vertus des logiciels communautaires qui placent tous les utilisateurs sur un même pied d’égalité, car tout est libre d’utilisation pour tout le monde

Les projets communautaires, c’est mieux, mais est-ce bien équitable ?

A l’inverse, les communautés font-elles preuves de discernement en mettant tout le monde sur un même pied d’égalité ? Entreprises, associations, particuliers, le tarif est le même : vous êtes libre d’utiliser. Cette liberté souvent associée à de la gratuité maintient les utilisateurs dans une confusion certaine et les amènent à ne pas vouloir mettre la main à la poche même lorsqu’il s’agit d’entreprises.

Cette liberté offerte à tous sans même un questionnement est-elle saine ? Je serais tenté de répondre que non.

Il serait sain que les utilisateurs soient au moins questionnés sur l’usage qu’ils comptent faire du logiciel et s’il est commercial soit clairement incités à verser une somme au projet. Une approche si elle était systématique aurait au moins valeur d’éducation à défaut de remplir un peu les poches des communautés.

Créations équitables

Lorsque l’on parle de commerce équitable, on s’intéresse à la relation financière entre des producteurs et des consommateurs. On peut établir un parallèle avec le logiciel libre où il n’existe pas de notion de commerce équitable. Chacun fait ce qu’il veut, ce qu’il peut en choisissant le modèle qui lui semble le mieux adaptés et advienne que pourra.

Un logiciel libre équitable serait donc un logiciel sous licence libre auquel on aurait ajouté quelques règles supplémentaires permettant de définir les relations économiques producteurs/utilisateurs. Des devoirs permettant de définir une règle de rémunération des producteurs avec en retour le droit pour les utilisateurs de disposer d’un pouvoir dans les décisions prises par les développeurs.

Ce serait une façon de rétablir un équilibre qui actuellement met en position de force les développeurs face aux utilisateurs. Une façon de retrouver une collaboration profitable aux deux parties dans le respect de certaines règles. Mais je suis en train de réinventer la roue, car une licence existe déjà : la licence IANG. Voici le résumé de celle-ci :

  • Vous êtes libre de copier cette création, à condition d’indiquer sur chaque copie les noms des auteurs, et dans le cas où la création a un caractère technique, les informations nécessaires à son analyse, sa reproduction et sa modification.
  • Vous êtes libre de modifier cette création, à condition d’indiquer ce qui a été modifié, par qui, à quelle date, et dans le cas où la création a un caractère technique, les informations utilisées pour chaque modification, et à condition de permettre à tous ceux contribuant aux modifications de participer aux décisions créatives.
  • Vous êtes libre de distribuer cette création, à condition de le faire selon les termes de la licence IANG, et si vous avez modifié la création, de lui donner un nouveau nom et d’indiquer le nom de la création originale et son distributeur.
  • Vous êtes libre de commercialiser cette création, à condition de rendre publique sa comptabilité, et de permettre à tous ceux contribuant aux recettes de participer aux décisions économiques.

Largement inspiré des quatre libertés des logiciels libres, la quatrième règle se rapproche de ce que j’évoquais. La portée de cette licence dépasse le logiciel et s’applique à toute création. Elle ne date pas d’hier, et semble avoir vu le jour en 2004. Pour aller plus loin, je lui consacrerais un article entier plus tard. L’idée était déjà de lancer le débat.

Crédits photo Flickr CC Certains droits réservés par lilivanili

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Entre licences propriétaire et licences de logiciel libre, une troisième voie vous semble-t-elle nécessaire ?

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La définition d'un commerce équitable vous semble-t-il souhaitable pour les logiciels libres ?

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Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

31 réponses

  1. bonob0h dit :

    c’est pas ré inventer … c’est perfectionner …

    Certains pourrait penser qu’on ré invente la roue … NON …
    Disons que d’une roue pleine en bois sur le papier … comme peuvent l’être certains développements comme la licence IANG ou CC … notre but c’est de faire une roue à rayons … de différents rayons selon les besoins … simple a comprendre, à changer … etc

    … et aussi la faire mettre en usage et de développer nous même quelques usages pour montrer les voies a suivre, compléter etc

    Tel est l’objet … du libre à l’Équitable … AUTREMENT … et par des chemins de traverse 😉

  2. Tangi COLIN dit :

    L’idée est louable mais me semble compliqué a mettre en place, car a partir du moment que le code source est libre tu pourrais pas empêcher le radin de compilé ça chez lui sans rien rendre à personne. Quand on vois déjà comment le piratage fait fléau chez le logiciel propriétaire/privateur , c’est à mon avis se battre contre des moulin à vents. Mieux vaut allez chercher l’argent chez les personnes qui sont prêt a payer.

    ps: concernant les logiciels en freenium (coeur libre et module payant) cela ne me gêne pas quand la communication est clair. Chez certains développeur les modules payants deviennent libre une fois qu’une certaine somme d’argent est atteint. Cela me semble un bon modèle.
    Après le modèle du : le coeur tout petit avec lequel on peut rien faire est libre et les modules sont payant pour toujours c’est bien de l’open source canada dry, à éviter le plus possible.

  3. bonob0h dit :

    @ Tangi … le radin … il faut qu’il soit « informaticien » sinon il ne saura pas faire 😉 … par ailleurs en mettant des prix équitables selon les usages c’est un des meilleurs moyens de rendre crédible etc … et ce même s’il aura des profiteurs etc … mais la non plus rien n’empêche certaines protections ou de mettre des verrous …

    Quand aux moulins a vents … ce sont toujours les gens sérieux qui en parlent … alors que le monde évolue « grâce aux fous » … mais eux le savent au moins … et les fous pensent aussi a aller chercher l’argent 😀 la ou « les sérieux du libre » ne savent même pas faire 😀

    Pour : Chez certains développeur les modules payants deviennent libre une fois qu’une certaine somme d’argent est atteint.
    Se pose le problème car ce sont toujours les mêmes qui payent comme les mêmes qui pillent …

    Pour finir qu’un logiciel se développe n’est pas qu’une affaire de code … et un libre Équitable a aussi pour ambitions de faire participer les non codeurs …

  4. Mickaël dit :

    Ca me fait penser à notre contrat EEC

    Et oui, l’éditeur d’un logiciel open source a besoin de « vendre » ce qu’il a créé. C’est vrai également que les entreprise n’ayant pas le budget prendront ce qui est « gratuit »… mais est-ce dommageable pour l’éditeur ?

    Ce billet effleure l’amalgame entre logiciel libre/open source « grand public » et ceux à destination « d’entreprise ». La logique de création est complètement différente et les moyens pour assurer la pérennité du projet sont aussi assez éloignés. Le point commun est la volonté d’offrir un maximum de liberté aux clients/utilisateurs.

  5. bonob0h dit :

    @ Mickael … tout le monde doit manger 😉 … mais êtes une raison que des tarifs mal foutus … des grilles qui privilégies les « gros qui payent moins cher que les petits alors qu’ils gagnent plus » !

    Un baguette de pain peux se faire acheter par un particulier … comme par la centrale d’achat d’une grosse boite pour son restau d’entreprises ! En logiciel nombre de fonctions, logiciels pourraient être utiliser par des particuliers ! A force de « professionnaliser » pour vendre cher les éditeurs ne se coupent ils pas des ressources ?
    Doit on aussi encore parler de tarifs/taille structure ? et les associations ? les profession libérales/tpme qui ne peuvent de payer tel ou tel logiciel car la licence est inabordable alors que les fonctions seraient utiles a l’utilisateur ? Combien sont ses logiciels avec des fonctions abordables aux seuls grands comptes alors que les petits font les mêmes a la main et qu’ils aimeraient informatiser ! Qui est responsable ? Pas les acheteurs en tout cas … N’oublions pas que c’est de l’immatériel ! Alors que le commerce voir la conception qui lui sont appliqués est « matériel » … Quand a la conception elle pêche aussi par manque d’expérience auprès des « petits » qui en ont souvent bien a remontrer au gros qui gaspillent, sont mal organisé doivent mettre 5 personnes la ou une serait utile et qu’il en manque ailleurs qu’on presse comme des citrons ! et le mot est faible !
    La liberté n’a rien avoir la dedans 😉 C’est trop souvent un prétexte … un marché … une niche … comme bien d’autres 😉

  6. bochecha dit :

    > « Un logiciel libre équitable serait donc un logiciel sous licence libre auquel on aurait ajouté quelques règles supplémentaires permettant de définir les relations économiques producteurs/utilisateurs. Des devoirs permettant de définir une règle de rémunération des producteurs avec en retour le droit pour les utilisateurs de disposer d’un pouvoir dans les décisions prises par les développeurs. »

    C’est deja comme ca que fonctionne le logiciel libre.

    Exemple : je depend d’un logiciel libre pour mon business, je veux influer sur sa direction, je peux :
    1. embaucher un des core devs (qui du coup sera bien content de travailler sur son bebe a plein temps et contre remuneration)
    2. assigner un de mes employes a travailler sur ce logiciel, pour qu’il devienne l’un des core devs et puisse prendre part aux decisions
    3. contracter des consultants qui font partie des core devs / pour qu’ils en fassent partie

    Du coup, je vois absolument pas ou est le probleme, ou ce que tu essaies de « corriger » ici. :-/

  7. Philippe dit :

    Oui ce que tu expliques c’est la théorie… Dans la pratique c’est loin très loin d’être aussi simple… Et là tu n’es plus très équitable car tu prends le contrôle du projet à toi seul, genre c’est moi qui paie le ou les core-dev donc taisez-vous… Je crois qu’on a un exemple qui s’appelle Canonical et qui fait une distrib qui s’appelle, heu… ça va me revenir ha oui Ubuntu :p

  8. bochecha dit :

    @Philippe: le libre a toujours ete une meritocratie.

    Ceux qui decident sont ceux qui font, donc les core devs. Et effectivement, ceux que tu paies, tu leurs assignes leurs priorites. Je vois absolument pas en quoi c’est un souci.

    Si tu veux decider, il faut « put your money where your mouth is » (si tu connais un equivalent de cette expression en Francais, je suis preneur 🙂 ) et faire ce qu’il faut pour gagner un pouvoir decisionnel. Et dans une vraie communaute libre, tout le monde peut le faire a force de volonte et de patience.

    J’ai plein de choses a reprocher a Canonical, mais le fait qu’ils decident de la direction que prend Ubuntu n’en fait pas partie.

    S’ils empechaient la communaute de s’investir et de devenir core devs (donc de decider de l’avenir d’Ubuntu) ce serait effectivement un probleme… 😉

  9. Philippe dit :

    Oui oui, mais tu ne peux pas être aussi « dictateur » de ce qui doit être sous prétexte que c’est toi qui à la connaissance ou l’argent. Il faut un équilibre y compris avec ceux qui ne font qu’utiliser ou ne peuvent payer qu’un peu (ceux là on les oublient et ils pourraient être très nombreux donc payer beaucoup). Or cet équilibre n’existe pas souvent.
    De toute façon ce que j’écris là n’a pas pour valeur d’affirmation, c’est un questionnement pour alimenter une réflexion et un travail.
    Le logiciel libre ce sont des licences et après « faites en ce que vous voulez »… Il manque la définition d’un contrat au sens économique du terme. Un contrat qui permette une gouvernance partagée entre ceux qui savent, ceux qui paient et ceux qui utilisent. Mais je rêve peut-être éveillé…
    Ce me fait penser qu’il faut que je relise le contrat social de Debian…

  10. Bonob0h dit :

    @ philippe … le monsieur oublie aussi que toutes les licences actuelles ne valent quasiment rien devant les tribunaux … qu’elles ne sont pas inscrites dans les lois … que certains par leur fonctionnement sont passible de peines pénale … qui peuvent aller jusqu’à les coller en taule sans parler couler les entreprises …
    Un Canonical qui un jour ou l’autre du reste pourrait avoir ce problème 😉

    Bien sur ne parlons pas des critiques qui parlent avant même de savoir et d’avoir pris la peine pointer leur nez pour en savoir plus ! Bien sur faut surtout pas qu’ils sortent de leur caverne 😉

    @ bochecha … tu parle d’une méritocratie … a sens unique et dictacodrice … qu’il faut aussi renverser car un outil n’est pas que du code ! faut vous le dire comment ?

    C’est aussi ça un « Équitable … Autrement … »

  11. Shimegi dit :

    Je ne connaissais pas cette licence, mais elle doit être améliorée notamment parce que la close « financière » est tellement large qu’elle est inapplicable. La comptabilité d’une création n’est pas souvent déconnectée d’une comptabilité plus globale, et la contribution aux recettes est un critère assez flou. Et puis pour une création distribuée gratuitement (non commerciale) avec un modèle économique basé, par exemple, sur des retombées liées à la distribution ne tomberai pas sous le coup de cette clause.

    Je ne pense pas qu’il soit possible d’imposer de l’équité à travers un contrat de droit d’auteur, tout simplement parce que le contrat s’applique à une création particulière, alors que l’équité se constate sur un ensemble. Le contrat ne peut donc prévoir l’esprit global dans lequel il est valable, il ne peut que s’appliquer à une exception, exception qui consiste en l’accord d’une personne avec une autre. Si c’est valable pour le libre, qui s’applique à l’information et donc à un contenu spécifiquement défini et soumis à la licence, ce n’est pas valable pour l’environnement d’application du contrat qui ne peut y être soumis puisque n’étant pas partie du contrat.

    Bref. Le contrat doit prévoir le respect de certains conditions dans le cadre de l’accord conclu, mais doit se référer à autre chose de plus global.

  12. Bonob0h dit :

    @ Philippe … bah le monde avance grâce aux fous … pas par les sérieux et autres « révolutionnaire en culotte courte »

  13. bochecha dit :

    @Philippe :
    > « Le logiciel libre ce sont des licences et après “faites en ce que vous voulez”… Il manque la définition d’un contrat au sens économique du terme. Un contrat qui permette une gouvernance partagée entre ceux qui savent, ceux qui paient et ceux qui utilisent. Mais je rêve peut-être éveillé… »

    Mais justement, ca existe deja. La gouvernance est partagee entre ceux qui font, et ceux qui font, ils peuvent etre influences par un contrat.

    Je veux dire, ca se fait tout le temps, des entreprises ont besoin de quelque chose dans un projet libre qu’elles utilisent, elles font un contrat avec un/des core dev/s, et le taf est fait upstream.

    Un exemple : en 1996/1997, une boite appelee Softway a developpe des patches pour la toolchain GCC pour porter les API POSIX a Windows NT. Apres quelques difficultes pour reverser ca upstream, ils ont passe un contrat avec Ada Core, qui embauchaient les mainteneurs du front-en Ada pour GCC, et ceux-ci ont retravaille les patches jusqu’a leur inclusion upstream.

    Un autre exemple : mon ancien client (une grosse boite globalement pro-proprietaire dont le coeur de metier est le leasing longue duree de vehicules) avait besoin d’un outil leur permettant de traiter de tres gros flux de donnees, ils ont passe un contrat (consultant) avec des developpeurs de PyF (un framework open-source en Python pour faire du flow-based programming).

    L’open-source et le logiciel libre ne sont plus des milieux de hobbyistes, et ce depuis bien longtemps.

    Des entreprises utilisatrices qui embauchent des gens pour creer du FOSS, il y en a. Des entreprises qui font des contrats avec les core developpeurs pour ajouter des features ou influer sur la direction des projets, il y en a.

    Celles qui ne veulent ni payer des developpeurs, ni passer de leur propre temps a contribuer, mais qui esperent non seulement beneficier gratuitement du travail des autres et en plus avoir leur mot a dire, tant pis pour elles.

    Quant a ceux qui ne peuvent pas payer (tu parles d’associations, c’est un bon exemple), rien ne les empeche de :

    1. se regrouper pour financer un developpeur (tu le dis toi-meme : elles peuvent payer peu mais sont potentiellement nombreuses)

    2. avoir un geek dans leurs rangs qui a un peu de temps libre (on a tous commence comme ca : on etait etudiants, on avait du temps libre, on a contribue quelques patches a des projets qui nous tenaient a coeur, puis on s’est fait embaucher)

    3. demander poliment, tout en comprenant bien que leurs demandes ne seront peut-etre malheureusement pas priorisees

    @bonoboh:
    > « @ bochecha … tu parle d’une méritocratie … a sens unique et dictacodrice … qu’il faut aussi renverser car un outil n’est pas que du code ! faut vous le dire comment ? »

    « Talk is cheap, show me the code. »

    Le mot « code » dans cette celebre citation n’est pas a prendre au pied de la lettre, et « contribution » serait a mon avis plus judicieux, puisqu’un contributeur peut forunir du code, des traductions, de la doc, du temps,…

    Je veux dire, y a deja tellement de boulot a faire en ecoutant ceux qui s’investissent, que ceux qui ne font que parler ne doivent pas s’attendre a etre ecoutes.

    C’est aussi simple que ca. C’est pas un « je suis le Core Dev tout puissant donc t’as pas ton mot a dire » dictatorial, c’est plutot un « t’es bien gentil mais tu fais rien, donc pour l’instant on va se concentrer avec les autres qui bossent sur nos idees » pragmatique.

    Tu prefererais quoi ? Une democratie dans laquelle chacun vote, en particulier ceux qui ne connaissent rien au sujet concerne par chaque logiciel en particulier ? Chaque logiciel serait une bouse infame faisant un peu de tout mais le faisant mal.

    Un bon logiciel a besoin d’une vision. Une vision insufflee par ses core contributeurs. Si cette vision ne te correspond pas (ce qui n’est absolument pas un probleme en soi), soit tu fais ce qu’il faut pour etre en position d’influer sur le projet (donc etre un core contributeur et partager ta vision), soit tu fais ce qui est le plus simple (et surtout le plus sain pour ta tension arterielle 🙂 ) : tu utilises un logiciel dont la vision te convient.

    Bref, je veux bien que le logiciel libre soit un sujet passionnant menant a plein de debats interessants, mais pour le coup, j’ai un peu l’impression que vous voulez refaire le monde tel qu’il existe deja. :-/

  14. bochecha dit :

    @bonoboh :
    > le monsieur oublie aussi que toutes les licences actuelles ne valent quasiment rien devant les tribunaux … qu’elles ne sont pas inscrites dans les lois … que certains par leur fonctionnement sont passible de peines pénale … qui peuvent aller jusqu’à les coller en taule sans parler couler les entreprises

    J’oubliais : http://fgallaire.flext.net/freebox-enfin-le-code-source/ 🙂

    Bam, un contre-example, au moins une licence actuelle est valide devant les tribunaux (et en plus c’est celles qui etait la plus controversee en raison de la clause de viralite, puisque le droit d’auteur francais ne permet en theorie pas d’imposer des conditions sur les travaux derives)

    Les seules entreprises que le libre peut faire couler, ce sont celles qui le pillent sans en respecter les regles (et celles-ci, c’est pas forcement une mauvaise chose qu’elles coulent)

  15. Philippe dit :

    @bochecha : tu me donnes des exemples d’entreprises, un contexte particulier que je connais très bien et pour lequel je ne me pose aucune question. Je sais bien qu’ils peuvent facilement influer avec succès sur les projets open source ou libre. J’ai déjà écrit à ce sujet. 😉

    Reste maintenant les particuliers et associations (je met encore de coté tout ce qui touche aux collectivités locales, administration publiques…)
    Les logiciels libres l’open source ? Inconnu… ou alors dans des produits dérivés façon Android, Google et consors qui ne sont pas vraiment fait pour les « libérer »… On fait quoi pour eux… On les laisse dans leur boue du haut de notre tour de marbre blanc ? On leur dit qu’ils ont qu’à monter des entreprises et à payer des dév s’ils en ont marre de Windows ? Ils vont te regarder avec de gros yeux et te dire que t’es un fou et que l’ipad 2 est une merveille de techno. Tu acceptes cela ?
    Je crois que tu me parles d’open source et d’ouverture de code, pas de liberté de l’utilisateur qui est la finalité des logiciels libres.

    3. demander poliment, tout en comprenant bien que leurs demandes ne seront peut-être malheureusement pas priorisées
    Dommage ça aurait peut-être pu aider des centaines de gens. Tu as raison, il faut manger d’abord chacun pour soi et Dieu pour tous 🙂

    j’ai un peu l’impression que vous voulez refaire le monde tel qu’il existe déjà.
    Ha ben non justement 😀 ! Le monde tel qu’il existe on en veut plus ! Ce monde que tu décris d’entreprises (à objectif de performance économique) payant pour faire aller les logiciels dans la direction de leur intérêt particulier (celle des actionnaires) au détriment de l’intérêt général souvent… Attention je ne dis pas qu’il ne faut pas d’entreprise, au contraire…. Mais elle n’ont pas pour objectif de servir des intérêts généraux. Les logiciels libres sont des biens communs ne l’oublions pas. Notre état devrait s’en soucier mais il est miné et contrôlé par des barbouses en tout genre de ces mêmes entreprises.
    Des alternatives existent encore faut-il suivre les petites routes de campagnes pour les découvrir pour instant 😉

  16. Bonob0h dit :

    @ bochecha … tu est l’exemple même du troll … qui alors qu’on lui parle de généralité veut avoir raison en citant les exceptions qui confirment la règle … Et bien sur il dévie … on lui parle de pénal il part sur une autre argumentation qui elle est au civil et n’a en plus strictement rien a voir !

    En plus dans ce que tu cite au tribunal … encore faut il qu’il y ai une jurisprudence en cassation pour que d’autres tribunaux reprennent et encore … ils font ce qu’ils veulent … Je ne parle même pas de devoir le faire appliquer dans chaque pays !

    Les asso qui n’ont pas d’argents devraient faire ci ou la … alors on attend juste une chose ! Que tu te retrouve dans la merde et que tu viennes râler contres les asso qui ne t’aident pas ! Car en plus les gens on tendance a exiger des asso !

    à ce propos quelques chiffres :

    Plus de 9 Français sur 10 usent voir abusent des asso
    A peine 5 cotisent
    2 à 3 sont bénévoles
    2 à 3 donnent et sont souvent aussi les bénévoles
    A peine 3 % des capacités de réductions fiscales pour Dons aux Asso sont utilisés ce qui est environ 7 fois moins que le CA de la Française des Jeux !

    Quand a ne rien connaitre au sujet … ah effectivement ! un utilisateur ne connait pas un outil qu’il utilise ! Il n’a donc rien a dire ! et ne parlons même pas des milliers, millions d’utilisateurs qui parceque simples utilisateurs n’auraient rien a dire … alors même que leur avis compte d’autant plus qu’ils sont nombreux a devoir perdre du temps ce qui gaspille de l’energie en quantité car ceux qui dev ne les écoutent pas et pense qu’il n’y a pas a changer les choses ….

    Aller … retourne dans ta caverne d’obscurantiste …

    Alors POLIMENT … quand tu aura débouché tes oreilles, laver tes yeux, etc on pourra discuter ! En fonction de ce qui est énoncé et non pas en fonction d’autres choses …
    Pour le moment merci de t’adresser à d’autres personnes … j’ai autre chose qu’a écouter tes dérives …

  17. bochecha dit :

    @Philippe
    > « Reste maintenant les particuliers et associations (je met encore de coté tout ce qui touche aux collectivités locales, administration publiques…)
    [… snip …]
    Ils vont te regarder avec de gros yeux et te dire que t’es un fou et que l’ipad 2 est une merveille de techno. Tu acceptes cela ?
    Je crois que tu me parles d’open source et d’ouverture de code, pas de liberté de l’utilisateur qui est la finalité des logiciels libres. »

    Aaaaaaaaaaaaah!

    En fait j’avais mal compris ton article. Tu parlais de contrats, de financement, et betement, j’ai cru que tu parlais des entreprises et associations.

    J’ai effectivement totalement mis de cote les particuliers.

    Bon, donc on est deja d’accord sur les entreprises, c’est deja ca. 😉

    Maintenant…

    > « Tu as raison, il faut manger d’abord chacun pour soi et Dieu pour tous 🙂 »

    C’etait absolument pas mon propos, puisque je pensais qu’on limitait la discussion aux entreprises. Pour els entreprises, ouais, qu’elles paient si elles veulent quelque chose, j’ai aucune pitie pour elle. Pour les particuliers,… a suivre.

    > « Ha ben non justement ! Le monde tel qu’il existe on en veut plus ! Ce monde que tu décris d’entreprises
    [… snip …]
    Les logiciels libres sont des biens communs ne l’oublions pas. Notre état devrait s’en soucier mais il est miné et contrôlé par des barbouses en tout genre de ces mêmes entreprises. »

    La encore, on est entierement d’accord, mais vu que j’avais cru qu’on limitait le debat a l’implication des entreprises dans le logiciel libre, ben j’en avais pas parle de ca.

    Donc toutes mes excuses. 🙂

    Pour les particuliers maintenant, comment les impliquer ?

    Je pense sincerement que notre societe actuelle a un probleme majeure (enfin elle en a plein d’autres, hein ^_^) : les gens sont des consommateurs passifs plutot que des acteurs.

    Les gens doivent se reveiller et devenirs acteurs, producteurs, « makers ».

    Et dans une logique comme celle-ci, c’est absolument pas deraisonnable de demander aux gens de s’impliquer dans les logiciels qu’ils utilisent s’ils veulent participer a leur evolution. Tout le mond en’est pas codeur, mais certains savent lire l’anglais, certains savent ecrire leur langue impeccablement, certains sont extremement pedagogues, certains sont les pires boulets capables de decouvrir tous les bugs les plus tupides, etc…

    Quand je parlais de « core devs » dans un abus de langage d’un developpeur faineant qui vit dans un pays anglophone (moi 🙂 ). J’aurais du parler de « core contributeurs », ce qui aurait inclut tous les aspects decrits dans le paragraphe precedent.

    Et du coup, dans une societe de « makers », tout le monde peut devenir core contributeur en fonction de ses competences, et donc le probleme des decisions ne se pose plus.

    Evidemment, ca repose sur deux utopies :
    – les gens arretent de manger la soupe qu’on leur donne et commencent a produire (de la culture, du logiciel, de l’impression 3D, peu importe)
    – les barbus qui tiennent actuellement les projets FOSS deviennent sympas et accueillants

    Je sais pas laquelle des deux est la moins probable, mais ca me semble mal parti malheureusement. ^_^

  18. Philippe dit :

    humm.. des utopies ?
    – les gens arretent de manger la soupe qu’on leur donne et commencent a produire (de la culture, du logiciel, de l’impression 3D, peu importe)
    oui ça c’est le plus dur… ça prendra du temps, mais pour cela il faut leur rendre la possibilité de maîtriser leur environnement, ce qui n’est pas le cas
    – les barbus qui tiennent actuellement les projets FOSS deviennent sympas et accueillants
    Peut-être pas le plus dur si tu en as les moyens, et il n’y a pas que les entreprises ou les états, il y a les asso qui font autrement.. Patience ou alors venir participer un peu, beaucoup, passionnément pour que ça aille plus vite 🙂

  19. Philippe dit :

    @Bonob0h : attention tu prends feu 🙂

  20. Bonob0h dit :

    Mouaaaa 😀 … tu rigole 😀 je renvois poliment dans sa caverne l’homme de la guerre du Feu 😀

  21. Philippe dit :

    Tsss, retourne dans ton arbre :p

  22. Bonob0h dit :

    Quoi un qualificatif en fonction du nom ! Attention 😀

  23. Shimegi dit :

    Je profite de cette tribune tout à fait dans le sujet pour vous avertir que j’ai ré-rédigé un texte « du libre à l’équitable » que j’espère plus clair et plus digeste.

    le lien.

  24. Philippe dit :

    @Shimegi : merci pour cette nouvelle « release » qui m’a semblé effectivement plus clair.

  1. 12 septembre 2011

    […] Open source, logiciel libre, oublient-ils d'être équitables ? – Philippe Scoffoni On reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l'inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait souhaitable de trouver un juste milieu… Source: philippe.scoffoni.net […]

  2. 13 septembre 2011

    […] Open source, logiciel libre, oublient-ils d'être équitables ? – Philippe Scoffoni On reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l'inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait souhaitable de trouver un juste milieu… Source: philippe.scoffoni.net […]

  3. 13 septembre 2011

    […] suite : http://philippe.scoffoni.net/open-source-logiciel-libre-equitable/ Related Posts:Journées du Logiciel Libre à Tunis du 27 au 29 novembre, inscrivez-vous […]

  4. 13 septembre 2011

    […] Open source, logiciel libre, oublient-ils d'être équitables ? – Philippe Scoffoni On reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l'inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait souhaitable de trouver un juste milieu… Source: philippe.scoffoni.net […]

  5. 14 septembre 2011

    […] Open source, logiciel libre, oublient-ils d'être équitables ? On reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l'inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait souhaitable de trouver un juste milieu… Source: philippe.scoffoni.net […]

  6. 18 octobre 2011

    […] Open source, logiciel libre, oublient-ils d'être équitables ? – Philippe … On reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l'inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait … Source: philippe.scoffoni.net […]

  7. 25 novembre 2011

    […] Open source, logiciel libre, oublient-ils d'être équitables ? – Philippe … On reproche parfois aux éditeurs open source des comportements basés uniquement sur la recherche du profit maximum. A l'inverse les projets communautaires ne se soucient pas de cette problématique. Il serait … Source: philippe.scoffoni.net […]