Microsoft, grand gagnant du succès d’Android sur les smartphones ?

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Microsoft continue de réclamer sa dîme aux fabricants de terminaux mobiles utilisant le système d’exploitation de Google Android. Ces droits d’exploitation se basent sur des brevets dont Microsoft est dépositaire. Les fabricants préfèrent passer à la caisse plutôt que de risquer le procès. Tout cela pour arriver à la grande incohérence qui fait que celui qui se contente de taxer gagne autant que celui qui innove.

Cette fois c’est au fabricant Quanta de passer sous les fourches caudines des juristes de Microsoft avec la signature d’un accord dans lequel cette société va verser des royalties dont le montant n’est pas connu.

Ce n’est pas le premier à signer un tel accord, Samsung et HTC avaient déjà dû en passer par là, mais aussi ACER et Viewsonic Les montants versés ne sont jamais communiqués officiellement.

Selon Walter Pritchard, analyste, chaque produit Android vendu rapporterait à Microsoft entre 7 et 12 dollars. On dit également que HTC aurait négocié de verser pour sa part 5 dollars à Microsoft pour chaque smartphone ou tablette Android écoulés (source).

Sortons nos calculettes pour une rapide estimation des gains générés par ces accords pour Microsoft. Il s’agit d’estimation encore une fois.

En 2010, Google a annoncé avoir gagné 2,5 milliards de dollars. Des revenus générés par la publicité, car Google ne vend pas son système d’exploitation aux fabricants. Un chiffre à rapprocher des 190 millions de terminaux Android vendus la même année. Une rapide division nous donne un gain de 13 dollars environ par terminal vendu.

Un chiffre que l’on peut rapprocher des 5 à 12 dollars facturés par Microsoft.

Mais il s’agit là de chiffre d’affaires, pas de bénéfice. Aux 13 dollars de Google, il faut retirer les coûts infrastructure et de développement de son système de vente de publicité, mais aussi le coût de développement d’Android que supporte intégralement Google.

Côté Microsoft, un petit bataillon de quelques juristes spécialisés dans le dossier doit suffire à obtenir la signature des accords.

Au final, il ne serait pas étonnant que Microsoft gagne autant si ce n’est plus que Google sur la vente des terminaux Android.

Une belle prime à l’esprit d’innovation. Une raison de plus pour mettre fin à ce système mortifère et aller vers un système plus équilibré impliquant une refonte des systèmes de licences et de brevets sans oublier l’obligation de proposer aux utilisateurs un choix pour ne pas limiter leur choix.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

5 réponses

  1. Bonob0h dit :

    Sacré Crosoft !
    Heureusement qu’il est mort le pourris !!!! 😀 sinon gogole aurait eu du mal !
    Je n’imagine même pas un autre qui voudrait faire mieux !
    Et après les libristes en reste a un libre Bordel d’outils, licences, etc …
    Il serait temps de vous bouger … déjà par LibraBoot … ou par cette rupture

    S’INDIGNER … c’est facile … faudrait vous BOUGER !

  2. Philippe dit :

    Toujours sur les brevets, cet article sur Slate : « De grands industriels qui n’innovent pas » . Comme tout système poussé à son paroxysme il finira par mourir, mais à quel prix…

  3. Desidia dit :

    Intéressant.

    Ce que je me demande, c’est si Microsoft se contente d’évoquer l’existence de brevets, ou s’il avance des éléments précis et vérifiables.

    Dans le cas du noyau Linux, il y a eu, je crois, une situation similaire qui a amené Novell à payer des droits pour la commercialisation de la Suse. Mais il me semble qu’au cours de la campagne que Microsoft avait orchestrée au sujet de ces éléments du noyau pour lesquels il détiendrait des brevets, et qui lui permettait de dire qu’on s’exposait à des poursuites en utilisant Linux, il n’a jamais accepté, ou été en mesure, de révéler de quoi il s’agissait. Comme si ces éléments ne pourraient être divulgués que dans le cadre d’un procès, et donc au risque de s’exposer à des sanctions.

    Les concurrents seraient donc devant ce choix:

    – Accepter de payer les royalties, même si elles sont indues;
    – Refuser de les payer, mais courir le risque de payer plus (sous forme de dédommagement) si ces brevets s’avéraient effectifs.

    Triste monde…

  4. Mynux dit :

    Donc à ce que j’ai compris personne ne sait quels sont les brevets en cause ? Parce que comme ça à vu de nez, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait être en cause… Surtout que Samsung se bat déjà avec Apple, alors je ne vois pas ce qu’il lui empêche de se battre contre M$ surtout depuis le rachat de Motorola par Google !

  1. 21 octobre 2011

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