Les licences libres ne suffisent pas ! Non, il faut des usages aussi

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Joli coup de gueule sur le site de Musique-libre (Dogmazic pour les anciens). J’avais vraiment prévu de faire autre chose ce soir et comme vous l’avez remarqué en ce moment je n’écris plus. Non pas qu’il n’y ait rien à dire, il y a même de superbes sujets comme papy Morin qui nous gratifie pour le coup d’un superbe troll que j’aurais aimé commenter plus largement tant il me brosse dans le sens du poil. La pique n’est pas sans lien avec la suite.

edgar-le-troll

Mais je prépare un truc (hé hé teasing, c’est pour juin) et entre chercher du boulot, faire le boulot, la famille, les activités bénévoles diverses pour le libre ou pas, il arrive un moment où il faut faire un choix.

Revenons-en au sujet qui me fait sortir de mon trou. Voici donc un billet rare qui ose dire aux libristes ce qu’ils n’aiment pas entendre. Morceaux choisis :

La croyance que les licences libres se suffisent à elles-mêmes est diablement tenace dans notre mouvement ! […] Le problème, c’est le but. le but lointain, grand, beau et inatteignable vers lequel on veut aller, l’horizon pour lequel on se bat.

A partir de là, je diverge de la solution proposée : un projet politique, mais j’y reviendrais. Néanmoins le constat est celui que je fais depuis maintenant plusieurs années et qui me vaut des moqueries quand je parle d’une gouvernance unifiée pour le logiciel libre :

Il n’y a pas un projet politique, mais des projets politiques !  Sauf que, vu que personne ne prend la peine d’identifier clairement ses buts, le mouvement du libre finit par ressembler à une galère où chaque rameur s’active dans une direction sans savoir où les autres veulent aller (et sans savoir trop où lui-même veut aller) ! Or, lorsque personne ne rame à l’unisson, tout le monde s’épuise avec, en prime, la frustration de voir notre beau bateau emporté par le courant dominant.

Je ne pense pas que ce soit de projet politique dont le libre ait besoin. Il y en a déjà bien assez. Mais ce n’est peut-être qu’une question de définition.

Je parlerais plutôt d’usages et de la volonté de rassembler tous ces petits bouts dans des suites cohérentes et clairement identifiées. Quelque chose qui revient à ce que Cyrille Borne appelle de ses vœux pour les distributions GNU/Linux. En choisir une et la défendre, la promouvoir, l’améliorer.

Je préfère parler d’usages, car cela me semble plus abordable et vendable pour le commun de mortels. Il me semble que c’est au travers de ses derniers que l’on peut ratisser le plus large et attirer du monde en dehors de la petite sphère des libristes. En tout cas, c’est ce à quoi je m’attelle chez Meza et il y aurait bien besoin de participants. Mais le changement de paradigme est dur à pratiquer. Oui le logiciel libre n’est qu’un outil et pas une fin en soi.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

5 réponses

  1. Tumulte dit :

    Merci pour ce post !

    Du coup je serais bien curieux de savoir ce que tu entends par « usage »

    A bientôt

    Tumulte

  2. Philippe dit :

    @Tumulte : j’ai donné le lien dans l’article 🙂 Meza|Lab
    Un usage c’est une façon d’utiliser une ensemble de choses (contenus, matériels et logiciels libres en l’occurrence) pour développer des activités économiques ou sociales.

  3. Bonob0h dit :

    Papy Edgar est trop gentil avec « souvent » 😉

    J’aurais écrit « Généralement sauf exception surtout quand il s’agit du libre » 😉 Mais il est vrai que twitter est limité en caractères !

    Pour revenir aux licences si elles ne suffisent pas, il y en a surtout beaucoup trop alors qu’une seul à tiroirs serait suffisante. Une seule à Tiroirs serait d’autant plus facile à faire « adopter » dans des lois ! Car il ne faut pas l’oublier les licences libres ont notamment en Europe peux de valeur devant les Tribunaux ! Quel libriste aussi se bouge à aller devant les tribunaux quand il se fait piller !

    Quand aux usages et les licences dont parle Philippe, les lois/licences ne font pas les bouquins, œuvres d’art, inventions etc !
    Sans usages les lois/licences ne servent à rien !

    On peut pondre une loi pour que tous les enfants deviennent codeurs !!! Sans manuels, ni prof formés, etc la loi peux toujours courir ! Si le code est rébarbatif c’est pareil !
    Par contre si c’est comme :
    >>> https://www.dropbox.com/s/1ou50ol9fqry9ls/ProgrammerAutrement.png
    un des développements de MEZA dont parle Philippe …

    Une petite synthèse de MEZA ?

    >>> ICI pour la version rapide et en une image : https://www.dropbox.com/s/i7ujmfjvlcr61by/MEZA_Synth%C3%A8se_Mail%26WebWeb_920.jpg

    >>> ICI pour une version avec des petites histoires pour mieux comprendre, mais c’est un pdf : https://www.dropbox.com/s/a1kz6yssv6abym0/MEZA_Synth%C3%A8se_UnCoupDOeilWeb.pdf

    Là c’est bien différents !
    Les usages se développeront et du reste il faudra refaire les lois, voire les licences ! En effet rien n’est définitif, même si en France comme dans d’autres pays il restent des lois inscrites dans le « Marbre » mais qui n’ont plus cours …

    En parlant d’Usages en voici un autre : https://www.dropbox.com/s/6kdjgiazlm982gb/lAvenirAgricoleEnTransversalites_topo_1.png
    Comme quoi on peut faire un numérique globale et transversal qui se marie aussi avec du traditionnel comme l’agriculture à la papa et celle de dans quelques décennies …

    Donc en résumé : Des Usages et du Code Simple, pour aussi mobiliser, à un système de Licences à Tiroirs 😉

    PS : si Papy Edgar lit ce commentaire et qu’aussi les liens le titille … la porte est ouverte 😉

  4. david96 dit :

    Rhaaa, j’allais me coucher, et je suis alerté par cet article très intéressant…

    Bon, je notifie un marque-page, je sens que ce sujet permettra enfin un vrai débat sur fork or not fork ; n’est-ce pas l’unité qui fait la force ? Ou à l’inverse l’appauvrissement.

    Sinon, content que dogmazick re-ouvre enfin sa plateforme 🙂

  5. dyp dit :

    merci beaucoup Philippe pour cet article et nous sommes vraiment honorés (HandyLinux.org) d’être cité en référence dans ton blog.

    Nous avons beaucoup travaillé pour offrir aux utilisateurs un environnement stable (Debian 100%) léger (Xfce avec HandyMenu) évolutif (Mises A Jour automatiques) en français (en premier) et aussi en anglais pour changer de XP sans changer d’ordinateurs

    Nous avons fait une documentation très poussée (pour aider tout le monde parce que M. Morin exagère un peu beaucoup souvent) , beaucoup de copies d’écran pour voir, bref nous avons fait des tests avec 50 utilisateurs windows XP et ils sont 43 à trouver le sytème plus rapide et plus ergonomique. Nous avons aussi ajouté des outils d’accessibilité et sur le forum nous essayons toujours de nouvelles possibilités suivant les demandes de nos utilisateurs.

    Télécharger HandyLinux
    http://handylinux.org/documentation/doku.php/obtenir_handylinux

    Démarrage rapide de HandyLinux
    http://handylinux.org/wikimenu/

    Documentation HandyLinux
    http://handylinux.org/documentation/doku.php

    Forum HandyLinux
    http://handylinux.org/forum/