Le navigateur, le futur du PC selon Microsoft

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« La frontière entre le navigateur et le système d’exploitation est en train de disparaître »

Ainsi s’exprime Ray Ozzie, l’architecte en chef des logiciels de Microsoft dans une interview publiée sur le site web de l’expansion. C’est lui qui a succédé à Bill Gates en tant que grand visionnaire.

Dans cette interview, il nous donne sa vision de l’OS du futur. Un OS basé sur le cloud computing et une interface magique. Elle vous donne accès quel que soit le terminal (Téléphone portable, ordinateur personnel, Télévision, etc…) sur lequel vous vous connectez à toutes vos applications et données. Et de citer l’exemple d’AJAX et des applications écrites dans ce langage et chargées par les navigateurs web.

Reprenons donc les éléments de ce futur OS :

  • Données et applications hébergées sur Internet,
  • Un navigateur comme unique outil de travail.

Ce qui est intéressant dans cette prise de position c’est de voir que Microsoft a enfin compris où veut aller Google. Dans l’absolu, je suis assez en phase avec cette vision de l’informatique du futur. Reste à définir ce que sera ce « Cloud ». C’est un sujet vraiment important, un chantier pour l’open source.

Coté navigateur, la bataille en faveur de l’open source semble déjà bien engagée et le succès de ces dernières années de Firefox est exemplaire. Reste à voir où veut nous emmener Google avec son navigateur tout aussi open source, mais « optimisé » pour les applications Google.

Au niveau du cloud la partie est aussi en bonne passe d’être gagnée car bien souvent les services web cherchent à s’appuyer sur des solutions d’infrastructure aux coûts les plus réduits possibles et font donc massivement appel à l’open source. Mais comme je le disais dans mon billet de présentation de GROU.PS, l’utilisation de logiciels open source ne garantie pas l’ouverture des services proposés.

Le risque de verrouillage des utilisateurs s’est désormais déplacé des logiciels vers les services.

J’ai gardé le meilleur pour la fin : le petit coup de canif de Ray Ozzie à l’open source. Je cite pour que vous puissiez pleinement apprécier :

La conséquence d’une architecture informatique très complexe, c’est que vous avez besoin d’open source pour permettre à d’autres de travailler sur le problème afin de développer des applications qui fonctionnent avec. Or le Web repose justement sur le fait qu’il est possible de décomposer un problème complexe en éléments plus simples, au point que l’on n’a pas besoin d’open source pour développer des applications qui fonctionnent bien entre elles, mais uniquement de protocoles et de formats ouverts.

J’avoue que le raccourci entre architecture complexe et obligation donc de recourir à l’open source me laisse pantois. On ne choisit pas de faire un logiciel sous licence open source parce qu’il est complexe.  Voila un rapprochement bien retord.

Il est cependant évident que l’open source peut avoir un effet démultiplicateur dans la capacité à trouver des solutions et à intégrer des innovations.

Quand au couplet sur les protocoles et formats ouverts, de la part d’une société qui ne les a jamais vraiment respectés c’est assez savoureux. Encore récemment l’ODF Alliance a dénoncé la médiocre implémentation de l’ODF dans le SP2 d’Office 2007.

Autre information, Microsoft n’ira pas sur les plate-formes basées sur le microprocesseur ARM. Ray Ozzie ne croit pas à cette plate-forme pour laquelle selon lui le marché reste encore à définir.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

4 réponses

  1. Vlad dit :

    Il n’a pas tort en disant que tant qu’on a des protocoles et formats ouverts, ça roule.

    Maintenant, les gars, faudrait voir à joindre le geste à la parole. :p

  2. Cedric dit :

    « quelque soit le terminal » -> « quel que soit le terminal »

    Juste une remarque pour un texte plus parfait encore 🙂

    Ced

  3. vetetix dit :

    Protocoles et formats ouverts… Pour une compagnie qui a mis quinze ans à mettre du POP sur son webmail, c’est un peu osé quand même…

    De mon côté, le Cloud Computing ça ne me dérange pas, même si le service est « fermé », du moment que j’ai accès à mes données de manière brute pour les exporter vers mon propre serveur de cloud computing à la maison, celui-ci étant compatible avec les protocoles, formats et API ouvertes du service proprio.

    Tant que ça suit l’exemple du mail ou de xmpp, ça me va. Twitter, non merci, Facebook, non merci.

  4. Philippe dit :

    @Cedric, merci, c’est corrigé 😉