Labels indépendants, Youtube et logiciels libres

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ant-327641_180Google prépare la sortie d’une plateforme de streaming en ligne pour la musique : Music Pass. Une plateforme qui chose étonnante pour Google n’aura pas d’accès « gratuit » en échange de l’écoute de spot de publicité. Attendons la sortie du service pour en être sur. Le marché est déjà occupé par Deezer, Spotifiy et Soundcloud.

Le projet est actuellement dans sa phase de négociations avec les maisons d’édition et ça ne se passe bien avec les labels indépendants. D’après l’Union des Producteurs Phonographiques Indépendants Français (qui cite des informations de labels indés) : “YouTube menacerait de procéder au blocage voire au retrait immédiat de leur catalogue en cas de refus du contrat qui leur est imposé par cet opérateur”.

Je vous laisse lire l’article des Inrocks pour plus de détails. Sur le fond rien de surprenant de la part de Google qui utilise une fois n’est pas coutume sa position dominante pour peser dans les négociations.

Une situation qui montre à quel point nous sommes désormais dépendants des quatre grands du numérique, Google, Apple, Facebook et Amazon  pour toutes nos activités liées au numérique. La promotion de tout projet ne peut éviter leur utilisation ou alors c’est accepter de ne pas exister, de ne pas espérer générer un quelconque revenu et d’être voué à une existence « underground ». Après cela peut-être un choix aussi.

Tout comme Mozilla qui a trop longtemps pactisé avec Google sans chercher à s’en dépatouiller, les labels indépendants sont désormais bien empêtrés.

C’est là où l’union pourrait faire la force. Les labels indépendants représentent à eux tous 30% du catalogue existant de musique. Ont-ils pensé à la mutualisation de leurs moyens pour développer une plate-forme alternative  construite avec des logiciels libres ? Savent-ils seulement que cela est possible ? Ou est-ce là encore une fois trop difficile d’envisager de travailler ensemble ?

Le plus triste c’est de voir en parallèle les difficultés du site Musique Libre (ex-Dogmazic). Là aussi une mutualisation serait imaginable, le savoir-faire de l’équipe de Musique Libre et l’argent des labels indépendants. Je rêve tout haut comme souvent.

D’où l’importance pour les petites structures de s’intéresser aux logiciels libres, d’où l’intérêt de « faire ce qu’il faut » pour les leurs faire connaître. Je vais leur envoyer avec exemplaire de mon prochain bouquin une note sur les plateformes de publication de musique en ligne, cela aidera peut-être…

 

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

16 réponses

  1. Galuel dit :

    « le savoir-faire … et l’argent »

    Deux concepts, deux libertés.

  2. gwado dit :

    Pas de panique, les labels indépendants ne vous ont pas attendu : la Felin et cd1d.com 🙂
    Cette histoire entre Google et les labels indé n’est qu’une bataille dans cette longue et éternelle guerre menée par ces derniers contre les grandes entreprises de communication/média/diffusion.
    Pour ce qui est de la forme, il y a quelques lettres en trop (spotifiy) et quelques mots en moins (ça ne se passe PAS bien).
    Pour le fond, votre article me donne plus l’impression que vous souhaitez saisir l’opportunité de cette situation pour y mettre du libre sans pour autant la comprendre. Car je ne vois pas de lien entre cette négociation difficile et les logiciels libres.
    Si vous parlez des outils utilisés, sachez que le problème n’est pas s’ils sont libres ou non mais quel public ils permettent de toucher.

  3. Galuel dit :

    « Car je ne vois pas de lien entre cette négociation difficile et les logiciels libres. »

    Eh bien… Il y a du travail…

    « Si vous parlez des outils utilisés, sachez que le problème n’est pas s’ils sont libres ou non mais quel public ils permettent de toucher. »

    Ouhla ! Il y a vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail !

    Quand j’ai fondé le principe des ğvaleurs j’ai bien tapé là où notre ami se perd en conjectures !

    Quelle preuve en effet pour la valeur ? Est-ce « le public » ou quelque autre concept connu, ou faut-il considérer le public(t) et le public(t+dt) tout autant que le ğpublic ?

    Difficile de comprendre le fondement des concepts, ğlibre n’échappant évidemment pas à la règle.

  4. gwado dit :

    Je suis désolé Galuel mais je ne comprends rien. Est-il possible de vulgariser tout cela, s’il vous plaît ? Votre blog est peut-être très intéressant mais j’ai l’impression de parler à mon banquier… Que cela donne t’il pour le commun des mortels ?
    Et s’il est possible d’argumenter clairement au lieu de placer des « Eh bien… il y a du travail » & cie, ça serait certainement plus constructif. 🙂
    J’apprécie beaucoup le libre (que j’utilise quotidiennement depuis une dizaine d’années) mais je ne comprends clairement pas le lien entre les ->labels indépendantsnégociation avec google<-.

  5. Galuel dit :

    Libre ne signifie pas sans effort. Mon temps non-plus n’est gratuit non-plus. Comprend véritablement celui qui met en pratique lui-même ce qu’il croit avoir compris.

  6. gwado dit :

    Merci maître Yoda.
    Je pensais que l’un des intérêts du Libre était également le partage.
    Si votre envie est de rester dans votre secte de condescendants, je vous souhaite bon courage car vous allez vous sentir bien seul.
    Le savoir se partage, si vos connaissances paraissent intéressantes, votre manière de les exprimer est à clairement à revoir.

  7. Galuel dit :

    @gwado je crois avoir partagé sur http://www.creationmonetaire.info notamment via les liens que j’ai mis dans mon texte de réponse ci-dessus (il faut cliquer gauche avec votre souris, ou avec le doigt selon l’outil tactile ou non que vous utilisez). Notamment ce site contient plus de 500 posts et des dizaines de vidéos explicatives + 51 podcasts « Monnaie Libre » diffusés tous sous licence cc-by-sa.

    Donc dire que je n’ai partagé démontre pour le moins la capacité d’affirmer le faux, au moins relativement, et sans doute absolument.

    Que par contre, le fait que vous ayez répondu en moins de 5 minutes à ma réponse, qui fait référence à un site partagé sous licence libre, proposant plus de 500 posts, 51 podcasts, des dizaines de vidéos, et pour lequel j’ai donné des portes d’entrées via des hyperliens sous licence cc-by placée sur ce site, démontre absolument et sans doute aussi relativement, que vous n’avez, en effet, comme je l’ai dit plus haut, que libre ne signifie pas sans effort, et que celui qui à la fois affirme le faux, et alors même qu’on lui donne un ensemble de réponses, qu’il n’a pas effectué d’effort pour réaliser la nature de ce que signifie libre.

  8. gwado dit :

    Je suis aller faire un tour mais je n’ai rien compris, d’où ma demande.
    Quand à votre réponse en tant que telle, je trouve très facile de donner un lien avec 500 références.
    N’hésitez pas à revenir vers moi si vous ne comprendrez pas quelque chose, je vous donnerai le lien de Wikipedia et ses millions d’articles.
    Quel est l’intérêt de commenter si vous offrez vos 500 posts comme argument ?

    Pour ce qui est de « il faut cliquer gauche avec votre souris, ou avec le doigt selon l’outil tactile ou non que vous utilisez », cela démontre bien cette condescendance qui semble vous caractériser.

  9. Galuel dit :

    « cela démontre bien cette condescendance qui semble vous caractériser »

    Celui qui pense pouvoir caractériser autrui ne sera pas surpris de se trouver caractérisé à son tour.

    Celui qui interprète les événements conformément à sa propre éthique ne sera pas surpris de constater que certains événements son conformes et d’autres ne le sont pas, et qu’enfin d’autres ne sont ni-conformes ni non-conformes.

    Au delà il découvre la notion de ğvaleur, et dès lors il comprend parfaitement le sens véritable de l’article ici écrit.

  10. gwado dit :

    Vous ne parlez qu’à vous même. Soit vous ne souhaitez pas partager vos connaissances, soit vous ne partager qu’à votre élite.
    Continuez à vous exprimer de la sorte, vous finirez seul avec votre vérité.
    J’abandonne.

  11. Galuel dit :

    @gwado petit joueur.

  12. Philippe dit :

    @gwado Si vous parlez des outils utilisés, sachez que le problème n’est pas s’ils sont libres ou non mais quel public ils permettent de toucher.
    L’avantage d’utiliser des outils libres pour diffuser vos musiques seraient de ne simplement pas être sous la dominance d’acteurs comme Google et compagnie. Une plateforme basée sur des outils comme Mediagobelin par exemple, mutualisée au travers de vos structures associatives vous permettrez à moyen de terme (avec un travail de communication) d’inciter les auditeurs à venir de préférence sur celle-ci pour écouter/acheter de la musique.

    Cette négociation aurait pu n’avoir jamais lieu si les labels indépendants avaient adopté une démarche visant à les rendre « indépendants » des Google et autre.
    Je sais que ces derniers sont incontournables, donc il faut y être présent mais en parallèle avoir la stratégie pour « extraire vos » auditeurs vers une plateforme réellement indépendante. Ne pas dépendre d’autrui en résume pour être vraiment indépendant.

  13. Aisyk dit :

    Salut Philippe,

    Chez les musiciens indépendants que j’ai pu rencontrer il y a un vrai soucis de réflexion sur les outils. Certains, de bonne fois vont te dire qu’ils ont essayé de se passer d’Apple / Google et cie, mais que c’est trop pratique et que dans tous les cas, comme tout le monde utilise la même chose, ce serait se limiter dans les relations pro que d’adopter des outils libres.

    Il y a bien trois choses à réfléchir.
    1- La question des œuvres et des idées, ce qu’on en fait quand on les a produites (Sacem, CC, LAL ?). C’est généralement le mieux compris et le plus adopté par les musiciens et labels.

    2- La question de comment on les produit. (outils libres? Apple, Google qui incitent par leurs services intégrés à diffuser dans leurs cercles de diffusion propre, genre les liens entre GarageBand et itunes) -> voir plus haut.

    3- La question des diffusions. Elle est beaucoup plus large et plus ancienne que le simple paradigme informatique (radios libres, circuits de concerts éloignés des grands tourneurs et grandes salles, liens entre les petits labels…). Mais c’est aussi là où il y a un opportunisme totalement incohérent entre l’affichage « indé » et la réalité. Et c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Quand aux liens entre Dogmazic et CD1D, demande à Pragmazic qui a fait totalement capoté les discussions déjà en 2008 et qui nous a éloigné pratiquement irrémédiablement de toute compréhension mutuelle avec cette idée, et je dois t’avouer, qu’en ce moment, l’association a d’autres priorités.

  14. cordesetames dit :

    Nous, on est là depuis trois ans… On a toujours refusé les services de Youtube, on s’intéresse aux logiciels libres et on mutualise les ressources. Les problème vient des artistes qui ne comprennent rien à ces questions de distribution et d’informatique, en plus en pleine crise c’est eux qui trinquent les premiers au niveau financier…
    Le situation est complexe…

  15. Olm-e dit :

    « Certains, de bonne fois vont te dire qu’ils ont essayé de se passer d’Apple / Google et cie, mais que c’est trop pratique et que dans tous les cas, comme tout le monde utilise la même chose, ce serait se limiter dans les relations pro que d’adopter des outils libres. »

    c’est le même discours partout, qui produit le paradoxe de la poule et de l’oeuf.
    Si personne ne commence, personne ne suivra.
    Et si tout le monde un peu partout se dit qu’il faudrait commencer, ça peut donner un réel mouvement… mais il faut du courage.
    Ca ne vaut pas que pour la musique par ailleurs, il y a les mail, les services cartographique, de partage d’image, de documents de travail, etc … les artisants, les PME, les associations diverses, les collectivités locales, etc, ont tous à gagner dans les valeur du libre.

    partout on entends le même discours résigné, alors qu’avec finalement peu de moyens mutualisé on peut faire du bien commun, bien plus utile que la « tarte à la crème made in USA »…

    Mais évidement la question est dans l’imaginaire, et il est dommage que les artistes ne comprennent pas plus la problématique, étant eux même pris dans l’étaux, entre des outils de productions propriétaire les enfermants dans un productivisme ou les transformant en pirate, et le système de distribution mafieux et/ou … mafieux. (entre iTunes et Deezer, les vieilles Majors font figure d’anges… )

    Je trouve ça dingue que des projets comme MediaGoblin.org ou Pump.io aient tellement de peine à assembler les fonds pour une micro-équipe de développement, étant donné la nécessité de développer ces outils pour un internet libre et décentralisé.

    Si on laisse tout à Google/Facebook, la démocratie est perdue, l’IA de Matrix a gagné…et les artistes sont malgré eux en première ligne de cette bataille de l’imaginaire!

  16. Galuel dit :

    « Je trouve ça dingue que des projets comme MediaGoblin.org ou Pump.io aient tellement de peine à assembler les fonds pour une micro-équipe de développement »

    Très souvent en sciences la réponse à un problème tient dans l’identification de la définition précises des termes du problèmes.

    Il me semble, mais je me trompe peut-être, que la nature de la définition de la notion de « assembler les fonds » est un sujet à creuser.

    Que signifie en effet « fonds » ?

    Que signifie « assembler les fonds » dans une économie où des groupes d’individus peuvent émettre une monnaie nommée « commune », et où les autres groupes d’individus ne peuvent pas émettre cette même monnaie nommée « commune » ?

    Si ces groupes décident, de leur propre chef, de « financer » A et de ne pas financer B, comment B pourrait-il de quelque façon que ce soit ne serait-ce qu’espérer pouvoir jouer dans les mêmes conditions que A ?

    Vu d’un autre référentiel : comment donc des développeurs de logiciels indépendants pourraient jouer au même jeu que les développeurs de logiciels validés et approuvés par le tenant unique du système d’exploitation cible ?

    Si la boîte dans lequel se déroule un jeu n’est pas une boîte libre. Est-ce que les jeux qui s’y déroulent seront dans les mêmes conditions de jeu selon qu’ils sont eux-mêmes dépendants de la boîte, ou tentent d’être indépendants de la boîte ?

    Suffit-il de libérer les éléments d’une boîte pour libérer le tout, ou bien est-il nécessaire de se poser la question de la libération de la boîte elle-même ?