Est-ce que Microsoft pourra un jour être accepté par la communauté des logiciels libres ?

closeCet article a été publié il y a 14 ans 7 mois 5 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

C’est en substance la question que se pose Bruce Byfield dans un long article du Webzine Datamation. On reproche souvent aux ardents défenseurs des logiciels libres leur position vis-à-vis de Microsoft et de ces logiciels. Une position qui tend à diaboliser l’éditeur de Redmond  et à le rendre synonyme de « mal suprême ».

Il est vrai que l’histoire de Microsoft et du libre est parsemée de mauvais souvenirs et son image auprès de cette communauté est pour le moins mauvaise. Cela rend-il pour autant tout changement impossible ? Bruce Byfield donne l’exemple de Sun qui fut longtemps un éditeur propriétaire et qui aujourd’hui est devenu un acteur important de la communauté du logiciel libre. A telle point que le récent rachat par Oracle a pu émouvoir et inquiéter la comunauté du libre. A ce sujet l’affaire n’est toujours pas tranchée en Europe ou l’accord pour cette fusion n’a pas encore été donné.

Microsoft a cependant essayé de s’acheter les bonnes grâces de la communauté que ce soit effectuant des dons à la fondation Apache, en participant en avril à un colloque sur le sujet de l’avenir des systèmes d’exploitation avec les principaux acteurs de l’open source ou en publiant sous licence GPL 20 000 lignes de codes de pilotes de périphérique pour le noyau Linux.

Cependant pour des esprits idéalistes, la liberté ne s’achète pas. C’est avant tout un changement d’attitude et des choix clairs en faveur des formats ouverts ou de l’abandon des brevets qui sont attendus. Bruce Byfield cite l’exemple de Codeplex qui contiendrait en fin de compte peu de projets d’intérêt général. La majorité des projets concernant essentiellement et directement Microsoft.

Une réconciliation semble difficile en l’état. Seuls des gestes « significatifs » pourraient infléchir la situation. Mais il y a peu de chance que Microsoft ouvre le code de sa suite bureautique et encore moins de ces systèmes d’exploitation.

Il n’en reste pas moins vrai que si Microsoft est une société qui a adopté un modèle de développement propriétaire, elle a tout même contribué à la généralisation de l’informatique individuelle. Certes, ces méthodes commerciales sont au regard des principes des logiciels libres fortement répréhensibles.

Il est probable que la part de plus en plus importante des logiciels open source dans le marché de l’informatique contribue à renforcer les actions et la présence de Microsoft dans ce secteur. Mais pour autant un grand virage est-il envisageable ? J’en doute un peu. A moins que  l’indéboulonnable Steve Balmer ne soit remercié et laisse place à une jeune génération plus favorable à l’esprit du libre.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

10 réponses

  1. Admin dit :

    Je trouve ca quand même bizarre de soutenir de tels propos :
    « elle a tout même contribué à la généralisation de l’informatique individuelle ».
    MS a contribué comme tout autre acteur de l’informatique, ni plus ni moins.
    C’est aberrant de laisser croire que l’informatique individuelle ne se serait pas ou moins developper sans MS.
    Encore uns fois MS n’a rien inventé mais copié et adapté à sa sauce.
    Les vrais créateur de l’informatique individuelle ne sont il pas Apple, Commodore, Atari ou IBM ?
    Je vous rappelle que l’essor de MS est principalement du à son modèle de vente de licence qui forcait les constructeurs à ne vendre aucun autre OS … et pas pour sa facilité d’utilisation ou autre

  2. Sudoku dit :

    Oui l’informatique individuelle est née avec des micro-ordinateurs comme le Commodore 64 ou l’Amiga. Et oui n’oublions pas que c’est IBM qui a inventé l’ordinateur « compatible PC », et Microsoft était là au bon moment, et a eu le génie de vendre une licence d’utilisation de MS-DOS. Ensuite l’outil informatique s’est généralisé, et Microsoft a su proposer et imposer par des méthodes pas toujours légales un standard de facto.

    Microsoft est une multinationale puissante dont le seul objectif est d’engranger des bénéfices. La ventre de licences logicielles, la propriété intellectuelle, et les brevets logiciels sont primordiales pour Microsoft. Linux et les logiciels libres sont simplement des concurrents qu’il faut simplement éliminer par tous les moyens, mais d’un autre côté beaucoup de clients Microsoft utilisent aussi des logiciels libres et Open Source.

    Donc Microsoft doit jouer sur les deux tableaux, d’un côté former des vendeurs anti-Linux, brandir la menace des brevets logiciels, faire un lobbying anti-Linux puissant auprès des états et de ses partenaires, mais de l’autre côté Microsoft doit rassurer ses clients sur son intention de soutenir les mêmes produits qu’il combat, en communiquant sur l’Open Souce avec des initiatives comme Port25 ou la fondation CodePlex.

    Microsoft n’est pas le mal suprême, c’est juste un grosse multinationale puissante parmi tant d’autre, qui combat activement le logiciel libre, et sûrement aussi la plus importante menace contre Linux. N’oublier lorsque vous achetez une licence Microsoft, une partie de votre argent sera utilisé en lobbying contre Linux et le logiciel libre.

  3. LordPhoenix dit :

    La question n’est pas la bonne à mon avis. Il faudrait plutôt se demander «quand Microsoft aura suffisamment changé sa politique pour être acceptable?» La première étape étant effectivement de se débarrasser de Ballmer

  4. Dionysos dit :

    Article intéressant !
    Je suis peut-être pessimiste, mais le pas de deux de Microsoft avec le monde du libre depuis quelque temps me semble plutôt motivé par un esprit de contrôle qu’une volonté d’ouverture.

  5. Philippe dit :

    @Amin : considérez ma phrase comme mal formulée, Sudoku a mieux formulé ma pensée sur le sujet.
    @Dionysos : je suis de votre avis, le comportement de Microsoft vis à vis de l’open source relève de la stratégie commerciale et pas de l’idéalisme.

  6. /dev/null dit :

    Microsoft est le mal absolu, IBM, HP et Intel qui contribuent largement aux noyau Linux sont des saints.
    Bien sur, bien sur…

  7. /dev/null dit :

    Est-ce que la communauté des logiciels libres pourra un jour être crédible ?

    Comment financer une campagne anti-Microsoft :
    http://www.osnews.com/story/22064

    Avec l’argent des concurrents :
    https://my.fsf.org/donate/patron/

  8. Philippe dit :

    Cette campagne n’est pas ce que la FSF a fait de mieux…

  9. Antivirus Firewall Software dit :

    mais de toute façon nous devons admettre que Microsoft est grande, que ce soit en termes de logiciels et de gérer leur commercialisation, Microsft a une stratégie de marketing très puissant, où elles recrutent un établissement d’enseignement, cette institution à condition qu’ils fonds chaque mois pour organiser l’ensemble d’apprentissage gratuite de produits Microsoft un cas de Windows 7, SQL Server, Windows Server et d’autres.
    La faiblesse de ce système selon Licensi me payer la difficulté réside dans la mise à jour obtenues par le client, si le logiciel qu’ils ont acheté se sont révélés avoir des bugs, et les choses que j’ai jamais ressenti cela lorsque j’ai acheté Windows XP qui a un bug dans le registre système, j’ai rapporté l’incident à Microsoft et jusqu’à présent, n’ont pas reçu de réponse.
    Mais si nous utilisons des systèmes open source tels que PHP, Linux (redhat-entreprise échelle moins que l’usage payés modèles), nous serons toujours obtenir les mises à jour et nous faisons aussi une contribution apportée par l’esprit et le travail que nous avons. pemrogramman exemple en PHP, nous pouvons donner à notre travail pour faire le chemin du fichier. une nouvelle classe comme une forme de reconnaissance de l’open source