Communauté open source et protection de leurs intérêts

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Le rachat de Sun par Oracle nous a montré les limites que pouvait avoir le modèle open source porté par une société commerciale. Le rachat de celle-ci peut induire pour la communauté qui entourait ce produit des conséquences plus ou moins dommageables selon les actions entreprises par le nouvel acquéreur.

Certes on peut toujours considérer que la communauté peut se retrousser les manches et se lancer dans le développement d’un fork et poursuivre sa vie de son côté. C’est effectivement un des avantages de l’open source et il n’est pas négligeable.

Mais parfois cette reprise peut ne pas être possible tant les moyens qui avaient été mis en oeuvre par la société commerciale étaient importants. Ubuntu pourrait-elle survivre à la disparition de Canonical ? Une question que n’a pas éludée Mark Shuttleworth. Il a prévu cette éventualité en créant une fondation Ubuntu dotée d’un fond initial de 10 millions de dollars destinés à permettre à la communauté de prendre la relève en cas de défaillance de Canonical.

Pour bien des sociétés commerciales, un projet open source est une pièce d’un gigantesque puzzle que l’on assemble pour construire une solution innovante. Google, Facebook, Twitter sont emblématiques de cette pratique. Mais ce sont des acteurs économiques, motivés par des priorités de rentabilité qui peuvent à tout moment diverger des intérêts de la communauté.

Il semble donc important que les acteurs d’une communauté soient conscients de la nécessité de la protection de leurs intérêts. Cela passe sûrement par une organisation bien séparée et indépendante de la société commerciale. Il faut être préparé au pire, être prêt à se retrouver « seul » face au code source.

Un conseil plus facile à donner qu’à réaliser également.

[Source]

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

7 réponses

  1. Takuyozora dit :

    Bonjour,

    Je suis navré mais je pense que tu confonds trop l’Open source et le logiciel libre. En effet la différence entre les deux est majeur.

    Le premier te permet uniquement de regarder le code source du programme. Mais en aucun cas crée un fork, car les licences appliqués sur le code empêche la réutilisation de celui-ci.
    Facebook, Twitter et Google sont des exemple flagrants, car il ne respecte pas les liberté pronnées par les logiciels libres, peux-tu créer ton propre fork de google à partir des sources de celui-ci ? Non.

    Un logiciel libre est lui définie par 4 loi, 4 liberté qu’il doit laisser à l’utilisateur, la FSF le définie comme tel :

    L’expression « Logiciel libre » fait référence à la liberté pour les utilisateurs d’exécuter, de copier, de distribuer, d’étudier, de modifier et d’améliorer le logiciel. Plus précisément, cela signifie que les utilisateurs ont les quatre libertés essentielles :

    * La liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).
    * La liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à vos besoins (liberté 1). Pour ceci l’accès au code source est une condition requise.
    * La liberté de redistribuer des copies, donc d’aider votre voisin, (liberté 2).
    * Le liberté de distribuer des copies modifiées du programme (liberté 3).

    Le fait de ne pas différencié les deux est un danger pour le logiciel libre.

  2. manuell dit :

    @Takuyozora

    Pourrais-tu citer un logiciel Open Source qui ne serait pas un Logiciel Libre ?

  3. joan dit :

    Note: C’est incroyable l’écho qu’à cette fausse idée selon laquelle un logiciel open source serait simplement un logiciel dont on peut lire les sources mais pas les modifier…
    @Takuyozora: relis la définition d’Open Source dans Wikipedia, merci.

    Pour en revenir au sujet, c’est effectivement crucial que les communautés puissent évoluer de façon autonome, et être prêtes à survivre au départ du mainteneur principal.

    En gros il faut mesurer la « duplicabilité » du projet dans son ensemble. Ça n’est pas reservé aux projets qui sont backés par des boîtes privées.

    Il y a plusieurs difficultés.
    – Les sources: Utiliser un système de versioning distribué comme git ou mercurial permet à n’importe qui d’avoir accès à l’ensemble de l’historique plutôt qu’au simple snapshot du dernier état du code.
    C’est hyper important pour pouvoir comprendre certaines régressions ou certaines parties de code. Le simple fait de savoir que tel fichier a été modifié pour la dernière fois à telle date est une information très riche.
    (Ces systèmes permettent aussi de recréer un repository indépendant du principal très facilement)

    Le forum de discussion ou listes: beaucoup plus dur. Si un projet perd tout son forum du jour au lendemain, c’est repartir de zéro sur beaucoup de plans.
    Ce qu’il nous faudrait ce sont des forums sans serveurs, basés sur du P2P, qui seraient complètement indépendant de l’hébergement…
    Cela pourrait également servir à toutes les communautés, pas seulement au support d’un projet.

    Avec ces deux points, un forum indépendant non-fermable et un accès pour tous à l’historique des modifications du code, on se rapprocherait déjà de la duplicabilité idéale.

  4. Philippe dit :

    @Takuyozora : je vous ferais une réponse au travers d’un article, ce serait un peu long pour un commentaire…
    @joan : merci pour ces exemples concrets d’organisation bien séparée et indépendante de la société commerciale que peut prendre une communauté

  5. sghiouar abdelfettah dit :

    @manuell : Bibliothéque QT de Nokia ==> Open source mais pas libre, en faite elle est en double licence (GPL & Propriétaire).

  1. 5 mai 2010

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