Le cloud computing peut-il tuer l’open source ?

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La relation entre le cloud computing et l’open source et relativement étroite. On peut dire aujourd’hui que c’est l’open source qui a permis l’émergence des premières grandes plateformes de cloud computing.

Parmi celles-ci je cite toujours l’exemple d’Amazon et de ces services AWS. Ils mettent en oeuvre le logiciel de virtualisation Xen et des distributions Red Hat Enterprise. Plus récemment encore la nouvelle offre de base de données relationnelles Amazon RDS utilise la base de données MySQL.

Mais Amazon n’est pas le seul. Microsoft annonce que son offre de cloud computing Azur supportera bientôt MySQL et Apache Tomcat.

Un constat à propos duquel Savio Rodrigues affirme :

    Quand Amazon décide de mettre à disposition MySQL via Amazon RDS, il le fait sans acheter de support à l’équipe MySQL de Sun. J’ai la confirmation que Microsoft Azure supporte MySQL sans payer  la souscription MySQL Enterprise à Sun.

Si le constat est exact, la situation pourrait sembler inquiétante et avoir tendance à démontrer les limites de l’open source qui au final se fait dévorer par les services propriétaires. Un constat qui se rapproche de celui que j’ai déjà fait dans le passé : le grand paradoxe de l’open source et du cloud computing. L’un a permis l’autre qui s’est empressé de l’enfermer.

La situation est-elle pour autant désespérée ? Comme le dit Matthew Aslett, le problème ne vient peut-être que de Sun qui n’a pas su prendre le virage du cloud computing et c’est ainsi laisser prendre la place de leader naturel par d’autres ? Sun n’aurait-il pas été le mieux placé, le plus crédible ? Probablement que oui, mais il n’en a pas été ainsi.

Alors au final, le cloud computing va-t-il tuer l’open source ? Difficile de trancher, il semble cependant probable que les spécialistes de l’open source qui ne prendront pas le virage du cloud computing risquent fort de regarder passer le train tout en voyant un autre en tirer les marrons du feu.

Un virage qu’à pleinement fait prendre Canonical a sa distribution GNU/Linux Ubuntu avec la dernière version de son système d’exploitation. Celui-ci intègre désormais tout ce qu’il faut pour monter rapidement une solution de cloud computing. L’installation est même désarmante de simplicité. L’exploitation est moins simple par contre et nécessite de recourir aux services payants de Canonical comme Landscape par exemple si l’on ne veut pas être limité à la simple ligne de commande. Bien sûr au-delà de la technique, Canonical a également su se trouver un allié dans ce domaine en la personne d’Amazon évidement.

Comme toujours, le choix final incombe aux entreprises utilisatrices de ces services. Les logiciels open  source ont désormais gagné leurs lettres de noblesse et sont largement utilisés et reconnus pour les avantages qu’ils procurent. Les services de cloud computing qui les mettent en oeuvre introduisent cependant un biais. Elles utilisent de l’open source, elles le font évoluer, mais elle ne reverse pas toujours leurs évolutions à la communauté créant ainsi cette fracture dans le modèle ouvert.

A nous donc de veiller lors du choix d’un prestataire que celui-ci respectera bien un ensemble de critères permettant de définir clairement si oui ou non nous avons à faire à un service « privateur de liberté » ou bien à un service libre.

Pour aiguiller vos choix je vous conseille la lecture de ces deux liens : TIO (Total Information Outsourcing) de la FFI et le travail de Karl Dubost à ce sujet. Je passerais régulièrement en revue un certain nombre de services afin de leur appliquer ces critères comme je l’ai fait pour le service en ligne Odoo basé sur OpenERP.

[Source]

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

4 réponses

  1. Nico. P. dit :

    Je croyais que le but de la licence GNU AGPL était justement de résoudre le problème potentiel ?!

  2. Philippe dit :

    Très bonne question, sujet du prochain article 🙂

  3. À ce sujet, voir aussi et The Open Software Service Definition: http://opendefinition.org/ossd

  1. 1 décembre 2009

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