Canonical toujours en panne de modèle économique ?

closeCet article a été publié il y a 10 ans 3 mois 2 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

canonicalCanonical vient d’annoncer une perte de 21 millions de dollars pour l’année 2013 après avoir perdu 11 millions l’année précédente. Attention cependant, il ne s’agit que des chiffres pour la Grande-Bretagne. Au global, aucune communication ne filtre. N’oublions pas que Canonical a son siège à l’Île de Man, paradis fiscal notoire. Canonical fêtera cette année son dixième anniversaire.

Dans la sphère professionnelle, Ubuntu n’a pas pu concurrencer un Red Hat qui reste à ce jour la référence des systèmes d’exploitation open source. Miser sur le projet OpenStack dès le début avait pourtant été une bonne idée, Ubuntu devenant la distribution GNU/Linux de référence pour son déploiement. Mais c’était sans compter sur le retour du géant Red Hat qui a rapidement rebattu les cartes dans son intérêt.

Côté grand public, si ce n’est d’être la distribution « mère » d’un nombre faramineux d’autres distributions, Canonical n’a pas encore trouvé son chemin. Son salut viendra peut-être de la Chine. Hélas le choix de Valve de Debian pour sa plateforme de jeu est encore un mauvais coup porté à l’éditeur. Quant aux smartphones, Canonical en est encore à chercher ses partenaires. Mozilla avec son FirefoxOS semble sur ce créneau avoir déjà pris une longueur d’avance.

L’avenir de Canonical ne s’annonce pas encore tout rose loin de là. Le modèle de l’éditeur de logiciel libre reste le plus difficile à faire fonctionner et pose bien des questions quand à la pérennité d’Ubuntu.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

18 réponses

  1. David Mentré dit :

    Peut-être que les résultats financiers de Canonical sont liés à la mauvaise qualité de sa distribution ?

    Utilisateur d’Ubuntu depuis des années, j’ai changé de distribution (je teste Fedora) car j’en avais assez qu’elle plante régulièrement (machine gelée, sans aucune erreur ou message de log).

    Sans compter les changements réguliers de bureau, pour des solutions qui ne sont loin d’être satisfaisantes (lenteur d’Unity, comportement parfois erratique, inadéquation au français, …)

  2. Tranche dit :

    Canonical fait des profits avec son cloud et ses serveur mais ses investissements en R&D pour faire du smartphone/tablette/TV/in-vehicule avec Unity lui on fait doubler ses pertes.
    Plus de détail ici :
    http://arstechnica.com/business/2014/01/ubuntu-maker-boosted-revenue-in-2013-but-doubled-loss-to-21-million/

    Pour Valve et steamOS c’est sûr que Canonical a raté une bonne occasion de faire un de profit avec sa marque.

    @David Mentré : Unity pas stable … c’était au début mais depuis la 11.04 et surtout la dernière LTS 12.04 c’est devenu stable.
    D’ailleur Ubuntu est la distribution la plus utilisé, c’est indépendant des résultats de Canonical.
    Quant à Fedora plus stable … hum fedora c’est le test-bed de RHEL : c’est stable dans la plupart des cas mais l’objectif de fedora est de tester/mettre en place les nouvelles fonctionnalités qui seront disponible qlq années plus tard dans RHEL (une fois éprouvées). Ce n’est donc pas un exemple de stabilité, pour une ditrib visant la stabilité/qualité citons Debian plutôt

  3. Anonyme dit :

    Pour ce qu’est devenu ubuntu et pour ce qu’est canonical, rien a cirer.

    Si ils disparaissent ca sera pas une perte.

    Entre Debian, Mint, Fedora… on a bien mieux sur tous les plans.

  4. Virtualmix dit :

    Suivant l’évolution d’Ubuntu depuis mes débuts sous Linux en 2006, je ne peux que constater qu’il s’agit d’une suite de mauvaises décisions de la part de Canonical depuis au moins 3 ans maintenant. Ils n’ont pas su écouter leurs utilisateurs et maintenant ils payent le prix fort. Dommage car il y avait du potentiel derrière cette distribution…

  5. dada dit :

    Tant qu’on ne connaitra pas les vrais chiffres dans leur totalité, c’est impossible de réagir convenablement sur l’état des caisses de Canonical… Ceci dit, ils continuent, c’est bien que ça doit tourner suffisamment, non ?

  6. Philippe dit :

    @dada : ça dépend… Si Marc bouche les trous… N’oublions pas qu’il a revendu la société Thawte qu’il avait créée à VeriSign pour 575 millions de dollars en 1995… Autrement dit, il en a un peu sous le coude…

  7. Cédric dit :

    >Si ils disparaissent ca sera pas une perte.

    Non, c’est vrai que y’a personne chez Canonical qui bosse à faire avancer l’écosystème du libre hein… Tu te demanderas comment le menu déporté de ton Gnome fonctionne et qui est à l’origine de la techno sous jacente (gmenumodel) et c’est juste un exemple au milieu de tant d’autres…

  8. Bonob0h dit :

    Ces chiffres ne prennent pas en compte la valorisation de tout le bénévolat, lui même interdit au profit d’entreprise par des lois dans le monde entier !

    Il ne faudrait pas les oublier tous ces bénévoles qui font au moins du support par le biais de tous les site « ubuntu » de chaque pays/langue … qui pourtant pourraient porter plainte pour travail dissimuler …

    Reste a voir si les pertes annoncées sont réelles car comme le dit l’intro le siège est à l’ile de Man ! Et tout me monde maintenant connait les ficelles utilisées par tous les grands groupes pour s’évader fiscalement !

    En attendant on peux déjà critiquer le modèle économique qui en plus visiblement ne fonctionne pas aussi bien qu’il pourrait ! Qu’il pourrait sans pour autant arnaquer plein de bénévoles !

    La première des critiques est que malgré toutes les dérives financières et éthiques le libre et canonical ne représentent que peux du part numérique des utilisateurs face à Crosotft, Apple et Google/Android !

    Ça fait cher en dépenses humaines de développements et autres matériel et énergies face au nombre d’utilisateurs !

  9. Anonyme dit :

    @ Cédric
    23 janvier, 2014 à 09h36

    N’utilisant plus Gnome depuis qu’ils font de la merde…

    YOU FAIL.

    Quand a faire avancé le libre, mhhh…

    Je vais pas perdre mon temps a dire ici tout l’argumentaire (il est conséquent, j’ai pas que ca a faire, c’est connu et facilement trouvable sur le web) qui prouve qu’ils ne font pas vraiment avancer le libre.

    Par contre si toi tu as envie de tenter de démontrer que si, vas y, have fun & good luck comme on dit.

  10. Philippe dit :

    C’est marrant comme il suffit de mettre Canonical ou Ubuntu et de voir la guerre de tranchée qui se déclenche derrière 🙂
    Le plus critiquable est le modèle mélangeant UNE entreprise et des bénévoles. Dire qu’Ubuntu n’a rien apporté au libre me semble quelque peu exagéré.

  11. Gabès Jean dit :

    Que l’utilisation d’Ubuntu de la pars de ses core-utilisateurs n’est pas la question (j’ai moi même migré d’ubuntu vers debian après avoir fait l’inverse il y a longtemps). Là on parle de business model. A ma connaissance ils n’ont RIEN à gagner de la pars de nos utilisations de leur distribution, donc que l’on utilise ou pas ubuntu ça ne change rien.

    Par contre que les entreprises prennent de l’ubuntu ou du redhat pour monter leur infra là ça les concerne directement. Mais sincèrement unity ou autre, ça ne change rien, on ne mets pas de couche graphique sur un serveur de production….

  12. Bonob0h dit :

    @Gabès Jean … il y a à gagner même pour les poste de travail de simple particuliers, comme « du service aux fabricants » pour pré-installer voir personnaliser la pré-installation 😉
    Et les entreprise on aussi besoin de poste de travail et support que de serveurs …
    Linux et de façon général « unix » n’est pas forcément que pour des serveurs …

  13. Gabès Jean dit :

    @Bonob0h oui en théorie, mais le marché ne s’oriente pas vers là. Les entreprises sont encore à 99.99% sous du Windows, et ça n’est pas prêt de changer en quelques années vu qu’elles utilisent de vieilles applications (avec des applis majoritairement en saas ça sera moins le cas, mais l’historique sera longs à migrer, très long).

    Donc désolé, mais le marché actuel et à cours/moyen terme pour un linux ça reste les serveurs et les mobiles. C’est cette partie là qui doit intéresser le plus Marc je pense, mais la concurrence est rude. Mais le desktop n’est pas une priorité. C’est un marché en déclin, il s’en fiche royalement je pense. Et il a raison.

  14. Philippe dit :

    Tout le monde enterre le desktop un peu trop vite à mon avis 🙂 Le marché des tablettes est train de marquer le pas. Tout le monde s’en est acheté sous l’effet de mode et à vu qu’il ne pouvait pas en faire grand chose… Le soufflet va retomber et revenir à des niveaux plus raisonnables. N’oublions pas aussi que nous sommes en période de récession économique et qu’il n’y a donc aucune raison pour que les ventes de postes fixes ou mobile augmentent. C’est la crise mes amis 🙂

  15. Bonob0h dit :

    et puis un tablette … c’est un processeur, de la ram etc … et un système etc … donc c’est aussi un computer et a priori d’autant plus personnel 😉 et même si les patrons sont radin il vont continuer a mettre des bureau et chaises même dans des openspace …
    Donc le PC évolue … sachant qu’on aimerait l’utiliser assis, debout, couché etc … sur un petit écran parfois sur un grand d’autre fois , avec ou sans clavier suivant les moments etc …
    mais il aura toujours un système ce machin personnel 😉

  16. Philippe dit :

    C’est sur que le « desktop » de demain ne sera pas le même que celui d’hier. Pour moi un desktop, c’est quelque chose avec un vrai clavier, une souris/trackball/touchpad et un écran mini 20 pouces… C’est quand même vachement plus confortable pour faire ses comptes, contrôler la qualité des photos de vacances, monter un petit film, écrire à sa régie, etc… Que ce desktop ne soit qu’une « extension » de mon smartphone que je « plug » dedans est une autre discussion 🙂 Mais le « desktop » continuera d’exister.

  17. Bonob0h dit :

    Je ne dirais pas le desktop mais le DeskUSE 😉 l’usage assis devant une table supportant un ecran et des périphériques qui n’obligent pas à avoir les mains et bras qui brassent de l’air comme dans matrix ou je ne sais plus dans quel film de référence 😉

  18. loy dit :

    Quand on voit Unity (en partie valable aussi pour Gnome 3), on a déjà un mauvais a-priori. Pour ma part j’ai arrété les Ubuntu depuis la 10.04 LTS.

    J’aimais bien les LTS: Une nouvelle tous les 2 ans, supportée 3 (1 an pour changer). Un installeur qui a changé la donne. Et basée deb (apt versus yum, y’a toujours pas photo. Un jour ils apprendront la completion du nom de paquet, entre autres points agacants).

    Mais pour rentrer en entreprise il fallait du stable et 3 ans de support c’était pas assez. Les 5 ans actuels sont un archi-minimum mais entre temps il y a cette devanture, ce store… et un bloatware incroyable qui s’est ajouté ces 3/4 dernières années.

    Actuellement je suis sur une Debian 7 XFCE mais n’y resterait pas (rustique et mal fignolé)… Et la RHEL 7 arrive avec un mode classique gnome 3 réclamé par RH (pas fous). La CentOS du même numéro suivra et sera la prochaine, support de 10 abns inclus.

    En plus RH a l’intelligence de salarier du monde chez CentOS afin de garantir un bon support.

    Les LTS d’Ubuntu ne devraient pas y survivre.