Au-delà du Logiciel Libre, les Services Libres

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service web 2.0Je vous parle régulièrement sur ce site de l’actualité du cloud-computing. Ce n’est pas vraiment un hasard dans la mesure où je pense qu’il s’agit de la prochaine étape probable de l’évolution des technologies informatiques. Il est déjà en route et la mise à disposition croissante d’applications sur le web montre cette tendance très forte. Les principaux acteurs de ce marché sont :

Cependant, le cloud-computing doit nous amener à nous poser pas mal de questions. Questions qui n’ont pas forcément de rapport avec les logiciels libres. Une chose est claire des applications libres seront déployées sur ces plate-formes et proposeront des services.

Le Service devient prépondérant sur le logiciel qui lui n’a d’une certaine manière plus de valeur. De fait c’est le contrat qui nous lit avec celui qui propose le service qui devient le garant de ma Liberté et plus le logiciel. On en arrive au paradoxe qu’il serait possible d’enfermer l’utilisateur dans un logiciel libre…

Des services comme Identi.ca apportent un début de réponse à ces questions. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce service, je vous incite à relire ce billet de présentation.

Ce service est basé sur un script open source : Laconica,  exploitant des protocoles et formats de données ouverts (openmicroblogging, FOAF, Openid). De plus les données collectées sont placées sous licence  Creative commons 3.0.

Dans cet exemple on le voit ce qui est prépondérant c’est l’attention portée au données et aux protocoles mais également à la propriété des données des usages. Un point qui est particulièrement épineux et dont on a bien vu avec des services comme facebook combien il était central.

Les tentatives de normalisation existent. A ce jour j’en connais trois :

  • Distributed Management Task Force qui vient de mettre en place un groupe de travail pour définir des standards pour le cloud computing,
  • l’Open Cloud Consortium, un projet très ambitieux actuellement porté par des Universités, CISCO et auquel s’est joint récemment Yahoo,
  • l’Open Cloud Manifesto qui connaît des débuts difficiles

Je suis cependant un peu inquiet devant la multiplication des tentatives de normalisation. Cela signifie peut-être que le marché n’est pas encore complètement mur et qu’il faudra du temps avant que les standards se définissent. A moins qu’une « application Killer » Libre ne mettent tout le monde d’accord de facto.

Dans l’intervalle le risque de voir surgir un Minitel 2.0 sont grands et comble d’ironie il utilisera très certainement des logiciels libres.

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

9 réponses

  1. Thom1 dit :

    Salut,

    Sujet intéressant. Utiliser des services de ce type (souvent propriétaire), c’est en effet un peu comme installer GNU/Linux et utiliser Opera, realplayer, virtualbox… donc utiliser un OS libre avec des applis proprio.
    Là c’est pareil, on utilise firefox, konqueror ou epiphany et on accède à des logiciels web propriétaires : picasa, blogger, gmail, skyblog, facebook… Le cloud computing est en gros synonyme d’utilisation de logiciel web. Il est donc non seulement important d’utiliser des logiciels web libres (wordpress, dotclear, drupal…) pour au moins savoir comment sont fait ces logiciels. A cela s’ajoute le contrôle des données personnelles. Utiliser des OS, logiciels et formats libres garantissent la liberté totale car tout est utilisé en local (sur notre propre PC). Pour les logiciels/services web, même si l’on en utilise des libres, il faut impérativement que nos données perso soient stockées sur notre propre PC pour être complètement libre. On ne peut pas être libre si on ne contrôle pas nos données.
    Le cloud computing libre est, selon moi, que chacun installe ses logiciels web (blog, wiki…) sur son propre PC et y accède depuis n’importe où sur la toile.

  2. zobi8225 dit :

    Tu parles de killer apps qui soient en cloud computing.
    Mais est ce que ce sera encore des apps ou des web services ?
    Si c’est des web-services, on peur parler de gooogle calendar et des autres Google API…

  3. Thom1 dit :

    @Philippe : c’est le but de la nobox qui est en développement : ce sera un peu comme une box actuelle avec de d’espace disque, un peu plus puissante et surtout sera libre. Elle permettra d’installer un serveur mail, web, http://ftp.. en quelque clics pour Mr Toutlemonde. C’est uniquement en hébergeant soi-même nos données que nous utiliserons de l’Internet libre au lieu de faire du minitel, et comme je l’ai dit : notre liberté en dépend. D’autre part, un serveur de ce type ne consomme pas grand chose car il n’y a pas besoin de puissance pour ceci.
    Si l’avenir est le cloud computing hébergé par google et microsoft, nous serons évidement esclaves de ces multi-nationales. Nous avons déjà été esclaves de microsoft et apple avec leurs formats propriétaiers et drm assez longtemps pour réagir et ne pas refaire la même erreur avec les logiciels/services web.

  4. Philippe dit :

    @Thom1 : le cloud computing façon tout chez soi j’ai du mal à y croire. Pour que cela soit possible il faudra banaliser des boîtiers totalement prêt à l’emploi pour M.Toutlemonde. Et puis d’un point de vue « écologique » je pense que ce serait une catastrophe. Gaspillage d’énergie (faire fonctionner des Box qui ne servent que 10% du temps), d’espace disque non utilisé, etc…

    @zobi8225 : je ne sais pas ce que pourrait être cette Killer App, peut-être quelque chose comme GroundOs par exemple.

  5. Philippe dit :

    @Thom1 : je ne pensais pas à Google et Microsoft en terme d’hébergement bien sur. Mais plus à des modèles associatifs en se partageant des serveurs dédiés.
    Tu as un URL pour la nobox ? ça a l’air intéressant…

  6. Thom1 dit :

    @Philippe : En effet le côté modèle associatif fait beaucoup moins peur que les géants. Ceci dit, que ce soit une association ou un géant, le problème du contrôle des données et donc de la liberté totale reste le même : dans les 2 cas nous la perdons. D’autre part, je pense, mais je peux bien me tromper, que des associations ou petites entreprises ne pourront jamais rivaliser avec des géants qui balayerons la concurrence à coup de rachat ou d’autres manières et qui sont déjà trop puissantes à l’heure actuelle. Et tant qu’on n’aura pas éduquer au gens ce qu’est le vrai Internet libre, ils iront là où c’est le plus intéressant sans se poser de questions. La seule concurrence possible est justement la liberté et donc l’auto-hébergement. C’est exactement comme les logiciels : si les logiciels libres intéressent les gens, certes le prix y est pour quelque chose, mais c’est surtout pour la liberté. La même chose s’applique aux logiciels web.
    Voici le lien de la nobox : http://www.suna.fdn.fr/globenet/no-box/cahier-charges

  7. Philippe dit :

    @Thom1 Merci pour le lien ! Nous sommes en tout cas d’accord sur le fait qu’il y a là un vrai challenge pour les années (mois ?) à venir.

  8. kanif dit :

    Totallement d’accord avec Thom1, en tout cas la no-box serait vraiment cool, on pourrais développer des front end pour installer wordpress dans le repertoire choisi en un clic par exemple, avec le support nat quand on veux heberger une partie d’un jeu, heberger sa propre adresse jabber, bref que se soit vraiment libre et revolutionnaire, qu’on ai pas à attendre 20 plombes pour uploader ses photos et qu’elles soit inaccessible quand le fai ai un problème quoi
    En tout cas la Nobox est vraiment un bon projet

    Au fait Phillipe, Excellent Blog

  9. Philippe dit :

    @kanif : merci 😉